SOURCE - Bertrand Y. (blog) - 10 octobre 2016
On devrait se réjouir des propos prêtés dernièrement au pape contre la théorie du genre [i], dignes d’un bon pasteur : bon envers les pécheurs, fussent-ils des homosexuels militants ou des « transsexuels », comme envers les « divorcés-remariés » ; mais aussi intraitable envers le péché en lui-même, en l’occurrence contre-nature donc, il est vrai, d’un degré nettement supérieur en gravité à ceux qui ne le sont pas.
On devrait se réjouir des propos prêtés dernièrement au pape contre la théorie du genre [i], dignes d’un bon pasteur : bon envers les pécheurs, fussent-ils des homosexuels militants ou des « transsexuels », comme envers les « divorcés-remariés » ; mais aussi intraitable envers le péché en lui-même, en l’occurrence contre-nature donc, il est vrai, d’un degré nettement supérieur en gravité à ceux qui ne le sont pas.
Dans le continent dont est issu François, composé de pays et de sang encore relativement neufs, donc moins dégénérés que ceux de la vieille Europe, on éprouve peut être plus vivement de la répulsion, au niveau naturel, à l’égard de ces péchés ; alors que l’origine majoritairement latine, au sang chaud, de son peuplement pourrait expliquer une inclination à trop d’indulgence envers les écarts par rapport à la loi divine et naturelle mais malgré tout dans la ligne de la nature…
Ainsi peut on comprendre la différence manifeste d’attitude chez le pape confronté tantôt à la grave question des « divorcés-remariés », tantôt à celle de la théorie du « genre ».
Mais cette explication n’est bien-sûr pas tout à fait satisfaisante. Il faut y ajouter le fameux « esprit du Concile » qui lui a interdit d’interdire, qui a voulu exclure de ses textes les anathèmes habituels des conciles précédents ou du passé en général. Ils ne visaient pourtant que les graves erreurs ou péchés en eux-mêmes et non a priori la personne de leurs auteurs à l’égard de laquelle l’Eglise a toujours été d’une miséricorde et d’une patience admirables. Non sans les punir, parfois, en cas d’obstination manifeste, autant pour la préservation du bien commun que pour provoquer le retour à l’orthodoxie, première condition du salut éternel, chez les délinquants.
C’est un fait que des esprits faibles ou sans grande charité ont pu prétexter des condamnations passées pour laisser libre cours à leur méchanceté ou perversité naturelles et aller jusqu’à déshonorer l’Eglise et le nom chrétien par des agissements tout à fait répréhensibles montés ensuite en épingle - et probablement exagérés : « mentez, mentez ! », était le mot d’ordre de Voltaire - par leurs ennemis (à propos, par ex., des croisades et de l’inquisition, entreprises très louables en elles mêmes et globalement bonnes en leur réalisation [ii], même si entachées de faiblesses humaines).
Montrer du doigt de tels excès - hypocritement car on sait très bien qu’il y en aura toujours en ce bas monde - n’était, là aussi, qu’un prétexte pour justifier la « tolérance » libérale, la légitimité quasiment reconnue au mal (par ex., en autorisant la communion, sans exiger le repentir et sans éviter le scandale, à ceux qui se sont « remariés » alors qu’un précédent lien de mariage demeure aux yeux de l’Eglise) comme au bien. Elle n’en est donc, en fait, que l’excès opposé et non le vrai juste milieu qu’est la vertu et ici la tolérance véritable et catholique. A ses yeux le mal reste le mal à part entière même si elle juge préférable, par prudence et patience, de ne momentanément pas l’empêcher ou le réprimer totalement [iii].
Le pape actuel ne peut être tenu responsable de ce mauvais esprit qui a présidé au dernier concile. Mais il en est malheureusement devenu un ardent adepte ou plutôt prisonnier. Certains de ceux qui se veulent les plus catholiques, plutôt que se tirer une balle dans le pied en dénigrant l’institution divine, qui est le fondement même de l’Eglise, par le ton de leurs critiques, à l’instar de nos ennemis [iv], feraient donc mieux de faire preuve de vraie charité, dont fait partie le respect…, envers leur prochain par excellence qu’est le Saint Père, le Père commun de TOUS les catholiques, par le minimum de bienveillance et de volonté secourable auquel chacun a droit. Et lui en premier !
B.Y.
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[i] cf. Le Figaro du 4 octobre dernier
[ii] cf. Le Figaro Magazine du 12 août dernier
[iii] cf. le sage Edit de Nantes du « bon » roi Henri IV envers les protestants français
[iv] comme notre pauvre « ministre de l’Education »…