SOURCE - Le Salon Beige - 28 octobre 2016
Pendant trois jours de pèlerinage (22, 23, 24 octobre 2016), les prêtres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X ont pu déployer librement leur ministère à Lourdes et cela pour la 17e année consécutive. L'évêque de Tarbes et Lourdes a permis que tout soit confié à la Fraternité le temps qu'elle y exerce ses dévotions : les sanctuaires, pour y célébrer la messe, les piscines où un prêtre de la Fraternité et ses scouts accompagnés de plusieurs bénévoles pour les dames officiaient comme brancardiers, les ornements du trésor qui rehaussaient la beauté de la liturgie romaine, sans que les traditionalistes n'y perdent leur latin.
Et de fait, cet apostolat
est officiellement reconnu au fil des ans. Le 1er septembre de l'année
dernière, le pape François a accordé aux prêtres de la Fraternité les pouvoirs
pour confesser. Au mois de juin de cette année, Rome a indiqué qu'Écône ne
risquait plus aucune sanction lorsqu'elle ordonnait. À Lourdes, les fils de Mgr
Lefebvre bénéficient des micros sans être inquiétés et les prédicateurs de
cette édition 2016 - les abbés Pierre-Marie Laurençon, ancien supérieur du
district de France, Loïc Duverger, second assistant un district, le père
Antoine, gardien du couvent capucin de Morgon - n'ont pas eu à faire corriger
leurs prêches. Sous les auspices de la Vierge Marie, c'est dans une
atmosphère normalisée que se croisent les différents catholiques. Même les
plus défiants de part et d'autres sont heureux de voir d'autres catholiques
prier au cours de cette période d'islamisation et de pouvoir bénéficier d'un
toit, d'une sonorisation et d'une hospitalité pour leurs malades. C'est ce qui
fait d'ailleurs l'un des succès du principal pèlerinage de la FSSPX et son
meilleur moyen d'apostolat. Plus de 6000 fidèles ont répondu présent cette
année.
Les dominicaines enseignantes de
Fanjeaux ont déployé là leurs nombreuses élèves et les établissements de
garçons accompagnaient la liturgie par leurs polyphonies sans que le clergé
diocésain ne craigne l'attraction de la liturgie grégorienne ou des
traditionnelles processions. Devant cette hospitalité, l'abbé Christian
Bouchacourt, supérieur du du district de France, a chaleureusement remercié
l'évêque et le recteur qui permettent que la Fraternité puisse tourner chaque
année les âmes vers Dieu.
Elles sont loin désormais les
années de plomb - il y a une quarante ans environ - où les autorités
interdisaient imperturbablement l'accès aux basiliques, lesquelles étaient
finalement investies par une porte dérobée et où la messe y étaient célébrée à
la lueur des lampes de poche, l'électricité étant restée sous surveillance...
À Lourdes, c'est Mgr Périer,
pourtant peu favorable, qui, en 2000, a sifflé la fin des hostilités et a
permis à la Fraternité de faire l'expérience de la Tradition à Lourdes. Lorsque
son successeur, Mgr Brouwet, a repris le diocèse, il a indiqué qu'il ne changerait
rien à ce qui avait été consenti par son prédécesseur. Les plus bagarreurs sont
peut-être restés sur leur faim. Toujours est-il que le Ciel ne leur est pas
tombé sur la tête. L'expérience éprouvée et réussie de Lourdes démontre
que, en dépit de quelques sursauts d'une poignée de radicaux des deux côtés, et
depuis le temps qu'elle est annoncée, la régularisation de la Fraternité est
pleinement acquise dans les esprits.