SOURCE - Abbé Pierpaolo Maria Petrucci, fsspx - Le Chardonnet - mars 2019
Avec le concile Vatican II naît une nouvelle ecclésiologie fondée sur le faux principe que l’Église du Christ serait une réalité plus vaste que l’Église catholique, une réalité qui comprendrait d’autres religions ayant des valeurs de salut et des éléments de sainteté. (Lumen gentium 8 ; Unitatis redintegratio 3 et Nostra ætate 2). Ces graves erreurs ont été affirmées de façon encore plus explicite dans la récente déclaration du Pape François à Abu Dhabi (4 février), selon laquelle “la diversité des religions” serait « une sage volonté divine, par laquelle Dieu a créé les êtres humains ».
Avec le concile Vatican II naît une nouvelle ecclésiologie fondée sur le faux principe que l’Église du Christ serait une réalité plus vaste que l’Église catholique, une réalité qui comprendrait d’autres religions ayant des valeurs de salut et des éléments de sainteté. (Lumen gentium 8 ; Unitatis redintegratio 3 et Nostra ætate 2). Ces graves erreurs ont été affirmées de façon encore plus explicite dans la récente déclaration du Pape François à Abu Dhabi (4 février), selon laquelle “la diversité des religions” serait « une sage volonté divine, par laquelle Dieu a créé les êtres humains ».
Depuis le Concile, l’œuvre missionnaire de l’Église pour la conversion
des hérétiques et des infidèles s’est
donc transformée en un dialogue
visant à un enrichissement mutuel
et en une prière commune, spécialement lors de rencontres interreligieuses, inaugurées à Assise le
30 octobre 1986.
Puisque la liturgie est l'expression
de la foi, il était important de transmettre ces nouvelles doctrines à
travers un rite commun, au moins
aux protestants et aux catholiques
(en attendant d’en créer un auquel
puissent s’unir tous les croyants,
peut-être le culte écologique de la
nature…).
L'union ne doit plus se faire dans
la foi ; elle se fera dans une prière
commune cherchant “ce qui nous
unit”. La messe traditionnelle était
un obstacle de taille car elle exprime
parfaitement la doctrine catholique,
spécialement quant au sacrifice propitiatoire, au sacerdoce ministériel et
à la présence réelle de Notre-Seigneur
dans l'eucharistie en son “corps, âme,
sang et divinité”. Le Pape Paul VI,
avec l’aide de Mgr Bugnini, a donc
voulu forger un nouveau rite de la
Messe pour pouvoir célébrer avec les
disciples de Luther le « mémorial du
Seigneur ». Six pasteurs protestants
furent consultés pour dépouiller la
Messe de toujours de tout ce qui
pouvait déplaire aux « frères séparés »
et donc bâtir un rite qui, comme
l’ont signalé dès sa naissance les cardinaux Bacci et Ottaviani, « s'éloigne
de façon impressionnante, dans
l'ensemble comme dans le détail, de
la théologie catholique de la Sainte
Messe, telle qu'elle a été formulée à la
XXème session du Concile de Trente ».
M. Siegvalt, professeur de dogmatique à la faculté protestante de
Strasbourg, n'hésitera pas à affirmer
que « rien dans la messe maintenant
renouvelée ne peut gêner vraiment
le chrétien évangélique » (Lettre à
l’évêque de Strasbourg, citée dans Le
Monde du 22 novembre 1969).
Comme Mgr Lefebvre l’avait prévu,
les effets dévastateurs de ce nouveau
rite ne tardèrent pas à se manifester.
Exactement comme la réforme liturgique anglicane de Cranmer en
Angleterre, dont elle a suivi les pas,
la nouvelle Messe a produit une
protestantisation des fidèles. Un rite
religieux est une profession de foi.
C’est pourquoi, malgré l’éventuelle
validité du nouveau rite, un fidèle
ne saurait mettre sa foi en danger en
y assistant ni adhérer, par sa participation active, aux fausses doctrines
qu’il transmet.
La vraie Messe catholique, c’est la
croix de Jésus rendue présente dans
l’histoire, c’est la victoire sur Satan.
Elle peut produire des effets extraordinaires de sanctification des âmes
et de régénération de la société, à
condition qu’elle soit célébrée dans
un contexte qui indique clairement
la foi catholique et non utilisée pour
conduire les fidèles dans le panthéon
de toutes les religions du concile
Vatican II où il pourrait même y
avoir une place pour la messe traditionnelle, pourvu qu’on accepte, au
moins par son silence, la nouvelle ecclésiologie. Que Dieu nous conserve
l’amour de la Messe et de toute la foi
qu’elle exprime.
Abbé Pierpaolo Maria Petrucci