SOURCE - Golias - 9 mars 2007
Tournés vers qui ?
L’abbé Laguérie le (ré) intégriste du Vatican à Bordeaux, triomphe comme à son habitude lors des ordinations par son Institut du Bon Pasteur qui auront lieu dans le diocèse de Chartres ce samedi 3 mars.
Or, incroyable mais vrai !, à la faveur des tractations entre le Vatican et le mouvement intégriste, de plus en plus, la question de l’orientation de l’autel revient à l’ordre du jour.
Pour beaucoup de liturgistes, elle traduit fondamentalement une option de fond entre deux types de liturgie et sans doute deux types de théologie.
Pour les uns, ils importent que tous soient tournés vers le Seigneur, vers l’Est, pour exprimer ainsi la dimension foncièrement théocentrique de la vie chrétienne ; cette position est défendue en particulier par le Père Michel Uwe Lang, appuyé jadis par... le cardinal Joseph Ratzinger en personne.
Pour d’autres, la majorité des "conciliaires", opposer Dieu et l’homme n’a pas de sens : bien entendu le chrétien est tourné vers le Seigneur qu’il accueille dans sa vie mais il découvre aussi et d’abord le Seigneur en étant tournés vers ses frères. Un liturgiste comme le Père Rinaldo Falsini cherche à établir que loin d’être une quelconque trahison de la primauté de Dieu et de sa grâce, la revalorisation de la dimension communautaire de la liturgie équilibrait en réalité des perspectives complémentaires et même inséparables : l’ouverture à Dieu et l’accueil du frère.
Ce débat risque de connaître de nouveaux développements. La question que nous nous permettons de poser est la suivante : sommes-nous chrétiens, disciple du Dieu fait chair, venu dresser sa tente au milieu de nous, ou des platoniciens fuyant ce monde de larmes pour celui des idées ?
Trouve-t-on Dieu en tournant le dos à nos frères ?