SOURCE - Abbé Méramo, prêtre - diffusé par Virgo Maria - 19 mars 2008
[L'abbé Méramo est prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X]
Pour aussi étonnant que puisse paraître le fait de rapprocher ces deux concepts, qui normalement s’excluent, se contredisent et se repoussent mutuellement de manière totale, il se trouve qu’ils sont précisément les deux pôles extrêmes d’une situation religieuse et d’un état de la religion et de l’Église, comme nous le verrons brièvement.
La diabolique, la satanique sodomisation de l’Église s’identifie au mystère d’iniquité et à l’œuvre de Satan à l’intérieur de l’Église, puisque l’Église (les hommes d’Église), lui elle-même ouvert les portes toutes grandes par l’atypique Concile Vatican II. Ce Concile qui fut gnostique, cabaliste et anthropothéiste, comme permet de le vérifier le discours de clôture prononcé par Paul VI le 7 décembre 1965. On avait voulu un concile mis au goût du jour (un aggiornamiento) et en concordance avec les idéaux et les principes du monde et de l’homme moderne, tels que ceux-ci sont sortis de ce que l’on nomme habituellement la Révolution Française et qui est, en réalité, la Révolution Antichrétienne, fomentée par la judéo-maçonnerie internationale du pouvoir occulte financier de la Synarchie.
Sodomiser c’est invertir la voie (le canal ou bien le conduit) naturelle telle qu’établie par la nature et créée par Dieu pour engendrer la vie. Et ce dans l’intention d’aller contre la nature et le principe de fécondation et de vie. Sodomiser n’est pas l’usage abusif de quelque chose en soi bon et légitime ; mais c’est, au contraire, un mouvement d’inversion contre la nature ; c’est aller contre l’ordre naturel, c’est renverser l’ordre de la nature des choses et ce qui en sont les fins.
Sodomiser n’est pas le fait d’une corruption naturelle, ni une perversion (c'est-à-dire une corruption spirituelle). Sodomiser est une inversion contre nature et donc plus qu’une corruption. C’est une perversion antinaturelle, donc une perversion contre nature. Il suffirait d’un exemple quelque peu choquant pour nous en rendre compte. Une femme de mauvaise vie est une personne corrompue, une prostituée et même pervertie ; elle use et abuse de son corps, mais dans l’ordre de sa nature. Alors qu’un sodomite fait de son corps un usage inverse et pervers de sa nature ; il va contre la nature. Il se corrompt et se pervertit en s’invertissant, non par abus mais bien par inversion d’usage de la nature et des fins de celle-ci.
Ainsi donc il existe dans l’ordre spirituel quelque chose qui est pire que l’inversion charnelle et physique : c’est la sodomisation spirituelle qui est l’inversion spirituelle de la hiérarchie, de l’autorité, du pouvoir, de la religion et du culte eux-mêmes. L’inversion des choses spirituelles contre l’ordre naturel est bien pire que l’inversion charnelle. Car contre celle-ci on peut et on doit lutter, une vie durant, avec l’aide de Dieu ; mais contre l’inversion des choses spirituelles comment peut-on les redresser, les remettre dans le sens droit et normal ? Cela paraît impossible.
Voila pourquoi au sujet de la sodomie spirituelle le Père Castellani a pu déclarer :
« Parlons de ce que Saint Jean, dans l’Apocalypse, désigne par ‘sodomie spirituelle’ (Quæ vocatur spiritualiter Sodoma’).La Sodomie spirituelle c’est invertir l’ordre des facultés » Six essais et trois lettres, Ed Dictio – Buenos Aires – 1978
La hiérarchie dans l’Église a été instituée par le Christ afin que, par elle, se sauvent les fidèles. En remplissant sa charge d’enseignement aux fidèles et de gouvernement, la hiérarchie doit être l’instrument du salut des âmes et non de leur perversion. Mais de gardienne (custode – mot grec à l’origine du mot hiérarchie) des choses sacrées, la hiérarchie officielle de l’Église s’est convertie (invertie) en rapace destructeur tel l’abominable Mystère d’Iniquité dans le saint lieu qu’est l’Église.
L’autorité que Dieu accorde à l’Église doit lui servir à gouverner, enseigner et sanctifier. Or actuellement elle ne gouverne, ni n’enseigne, ni ne sanctifie, mais elle fait tout le contraire.
Elle ne gouverne pas car elle ne conduit pas ses sujets vers la fin propre à la fonction de gouvernement qui est la fin surnaturelle. Toute autorité vient de Dieu, lui qui est l’auteur de toutes les choses créées, le Créateur - comme le dit clairement l’origine du mot créer. Or cette autorité est aujourd’hui utilisée et exercée contre sa finalité réelle, puisqu’elle combat pour imposer l’erreur au nom de Dieu, défaire la Tradition et imposer la Révolution. Et celui qui n’obéit pas et ne se soumet pas à son empire se voit excommunié, proscrit, annihilé, défait. On exerce l’autorité non plus en faveur du bien et de la vérité, mais pour le mal et l’erreur, tout comme s’ils étaient de Dieu. Et c’est au nom de Dieu que l’on pontifie dans l’erreur et l’hérésie et que l’on mène les fidèles et l’église militante à l’Apostasie (silencieuse ou pratique ou quelque soit le nom que l’on veuille lui donner). Et cela au nom de la sainte obéissance à Dieu et à ses représentants ici sur terre : la hiérarchie, les prélats, etc….
L’erreur est enseignée et, pire encore, cela va jusqu’à l’hérésie, puisque le modernisme est le cloaque, le réceptacle de toutes les hérésies, ainsi que l’a qualifié St Pie X. L’œcuménisme nie que l’Église soit la seule et unique arche de salut. Il prétend faire l’union (ut unum sint = afin qu’ils soient un ) de tous les hommes, sans dogmes qui divisent, et se déclare, au nom de la dignité de la personne humaine, en faveur des droits de l’homme en opposition aux droits de Dieu. On proclame la liberté de l’homme pour choisir quel est le vrai Dieu selon le verdict de la conscience quasiment déifiée de chacun. On élève le pouvoir de l’homme, doté de cette même conscience, jusqu’à lui attribuer la capacité de déterminer ce qui est bien et de ce qui est mal. Chacun ayant le pouvoir de décréter ce qui est bien et ce qui est mal (tel l’arbre du bien et du mal du paradis terrestre) selon sa propre manière de voir - sa conscience- de décider et de juger de ce qui est bien ou mal comme s’il était Dieu. Et comme si ce n’était pas suffisant, on arbore la dignité de la personne humaine, exaltée à son paroxysme, jusqu’à exiger la divinité même de Dieu en réclamant la divinité comme un attribut revenant à l’homme par nature, ainsi que le prétend la nouvelle religion anthropothéiste et nettement gnostique, cabalistique et personnaliste de l’homme moderne. Démocratiquement l’homme s’empare de tout en lieu et place de Dieu et prononce ses décrets comme s’il était Dieu.
Quant à la sanctification, parlons-en ! Tout est désacralisé : le culte, le rite et même les sacrements. D’après la théologie sacramentelle les sacrements produisent la grâce qu’ils signifient. Ceci exige une signification déterminée, spécifique, qui exclue l’équivoque et l’ambiguïté. La signification sacramentelle essentielle ne peut être ni indéterminée, ni équivoque, ni ambiguë ou ambivalente. Dans le cas contraire elle ne signifie pas la grâce qu’elle doit produire – et ceci ‘ex opere operato’ sans laisser place à quelque doute que ce soit. Tout doute est exclu. Les sacrements produisent ‘ex opere operato’ la grâce qu’ils signifient : c’est un dogme de foi. Mettre cela en doute est déjà une hérésie.
La nouvelle liturgie sacramentelle ne garantit pas cela, le simple fait de rendre le doute possible est en soi déjà une hérésie, puisque, par définition, tout doute est exclu. Il reste cependant que l’équivoque existe, personne ne peut le nier, comme par exemple la Nouvelle Messe qui sur ce point entre en contradiction avec la définition sacramentelle. Et si nous ajoutons à cela que le rite essentiel ne peut être équivoque, et ce pour la simple raison qu’il ne satisfait pas aux termes de la définition selon laquelle tout sacrement produit ‘ex opere operato’ la grâce qu’il signifie, il faut alors reconnaître que, de plus, le rite de la dite Nouvelle Messe est invalide. Quoiqu’on veuille bien en dire la théologie est stricte en cette matière et ne peut admettre le moindre glissement de sens. Ce serait tomber dans l’hérésie que de nier ou même mettre en doute si peu que ce soit le fait qu’un sacrement ne produit pas la grâce qu’il signifie ainsi que d’admettre que la signification est équivoque. Il n’y a pas d’échappatoire possible. Un sacrement ne peut pas produire ce qu’il ne signifie pas ou ce qu’il signifie de manière équivoque.
Ceci devrait être clair. L’Église ne tolère pas les sacrements douteux ou équivoques dans leur signification sacramentelle puisqu’ils ne correspondent pas à la définition sacramentelle qui est un dogme de foi. Rien n’est plus simple, concis et clair et point n’est besoin de grandes théories alambiquées. Que cela plaise ou déplaise le fait est que le pain est pain, le vin vin , le oui oui, et le non non, et tout le reste vient du malin. En revanche celui qui ne voudrait pas admettre cela, ou au moins accepter l’idée qu'il existe un doute sur ce plan, devrait affirmer et considérer, dans ce cas particulier, que pour la Nouvelle Messe il s’agit de matière de foi, et même de dogme de foi. Et je voudrais connaître celui qui pourrait, en l’usage parfait de sa raison, l’affirmer ou le prouver, après tout ce qui a été dit par des évêques aussi éminents et catholiques, apostoliques et romains que Monseigneur Lefebvre et Monseigneur de Castro Mayer, de bienheureuse mémoire. Il est clair que ceci se heurte de plein front à la mentalité libérale, ‘light’, qui règne maintenant y compris parmi les théologiens ou ceux qui se présentent comme tels. Ils ne veulent pas en tirer les sérieuses, graves mais aussi importantes conséquences qui en découlent.
On peut dire exactement la même chose du nouveau rite de l’Ordination – qu’elle soit sacerdotale ou épiscopale.
L’inversion, la sodomisation de l’Église ne peut pas être plus grande. Il s’agit d’un véritable châtiment, c’est le grand châtiment spirituel de l’obscurité, de la cécité, des ténèbres qui, s’il se prolonge sans que les jours de cette grande tribulation religieuse, spirituelle et doctrinale ne soient abrégés, personne ne pourra être sauvé. Il se peut que, pour mettre fin à ces jours de malheur, Dieu permette un châtiment physique correspondant au châtiment spirituel afin que voient ceux qui ne veulent pas voir. De sorte que, frappant l’humanité aveugle, il permette l’irruption d’une 3ème Guerre mondiale (atomique) et que avec 2 ou 3 jours d’obscurité et de ténèbres, il leur soit donné de pouvoir se repentir. Il sera ainsi mis fin d’une manière ou d’une autre à cette impiété qui conduit les âmes à perdre la foi et à se condamner au feu éternel de l’enfer. Si on y regarde bien, cette 3ème Guerre mondiale serait un châtiment matériel mais aussi un moyen de guérison, alors que le châtiment spirituel serait la continuation de la perte des âmes au point que personne ne pourrait se sauver.
D’autre part le petit troupeau fidèle est soumis à l’épreuve de la foi, chaque jour plus pure et plus virginale par le fait de cette crise, s’il ne vacille pas. A condition qu’il se maintienne ferme sur la doctrine et la vie spirituelle, intransigeant quant à la sainteté de la foi, avec l’Église fidèle à sa tête, elle qui est pure et vierge. Et à condition aussi qu'il se tienne sous la protection du regard maternel de la Très Sainte Vierge, aimant comme Elle son divin Fils au pied de la Croix, aimant comme l’Apôtre vierge Saint Jean l’Évangéliste, le disciple que Jésus aimait.
Nous nous trouvons donc face à l’Abomination installée dans le lieu saint, face à la sodomie dans l’Église, ce vrai et indéniable Mystère d’Iniquité. Face à cette perversion, inversion, sodomisation de la hiérarchie officielle et de l’autorité qui invertit le canal, c’est à dire la voie du salut dont elle fait un instrument de perversion, de condamnation et de perte de la Foi. Peut-on imaginer plus grand mystère d’iniquité, d’abomination, de corruption dans l’Église ! Ce que le Christ a institué pour sauver est perverti, corrompu et inverti dans l’intention de voir les âmes perdre la foi, qu’elles se corrompent par leur foi même et se condamnent privées de la vraie foi. C’est l’avortement spirituel le plus atroce qui se puisse concevoir. La hiérarchie, l’autorité de l’Église investie dans ce qui est sa sacro-sainte mission de lumière du monde, est devenue la chaire de l’erreur pour les fidèles et des ténèbres pour le monde.
L’Église de Dieu est devenue en sa Haute Hiérarchie officielle la Synagogue de Satan, la Contre Église ou la Pseudo Église de l’Antéchrist.
Nous voyons que, au lieu de confirmer les fidèles dans la foi, elle les corrompt par l’apostasie ; au lieu de défendre et protéger la foi, elle la corrompt et la viole. Peut-on concevoir et attendre plus grande abomination dans les lieux saints ? Dans l’Église?
C’est la défection de la Foi au lieu de la confirmation de la foi.
L’homme a corrompu le culte de Dieu incorruptible et inaltérable. Dieu abandonne donc l’homme à la corruption la plus abominable qu’est la sodomisation spirituelle, comme le montre Saint Paul, dans sa Lettre aux Romains (I. 18.32)
« Voici que du ciel, en effet, se révèle la colère de Dieu contre toute impiété et toute injustice des hommes qui détiennent la vérité captive de l’injustice, car ce qu’on peut connaître de Dieu est parmi eux manifeste : Dieu le leur a manifesté. Depuis la création du monde en effet ses attributs invisibles deviennent par ses œuvres visibles à l’intelligence, sa puissance éternelle comme sa divinité ; aussi sont ils inexcusables puisque, connaissant Dieu, ils ne l’ont ni glorifié, ni remercié comme Dieu ; au contraire ils se sont perdus en de vaines pensées et leur cœur inintelligent s’est enténébré. Se flattant d’être des sages ils sont devenus fous et à la gloire du Dieu immortel ils ont substitué des images représentant l’homme mortel, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles.
Voila pourquoi Dieu les a livrés avec les convoitises de leur cœur à l’impureté pour qu’en eux soient déshonorés leurs propres corps, eux qui ont échangé la vérité divine pour le mensonge et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, lequel est béni éternellement. Amen
C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmantes : en effet leurs femmes ont échangé le commerce naturel pour celui qui est contre nature ; pareillement les hommes ayant abandonné le commerce naturel avec la femme, se sont consumés de désirs les uns pour les autres, ayant d’homme à homme des relations honteuses et recevant ainsi en eux-mêmes le juste salaire de leur égarement. Et comme ils n’ont pas jugé bon de bien connaître Dieu, Dieu les a livré à leur intelligence pervertie pour faire ce qui ne convient pas, remplis qu’ils sont de toute injustice, méchanceté, cupidité, malice ; pleins d’envie, de meurtre, de dispute, de fourberie, de perfidie ; médisants, calomniateurs, honnis de Dieu, insolents, orgueilleux, présomptueux, ingénieux pour le mal, rebelles aux parents ; sans discernement, sans loyauté, sans cœur, sans pitié. Eux qui, connaissant le jugement de Dieu – que ceux qui commettent de tels actes méritent la mort – non seulement ils les font mais encore ils approuvent ceux qui les commettent »
Et cela arrive car ils ont changé la vérité ce qui est la plus grande des injustices. Comme le fait remarquer l’Apôtre la sodomisation charnelle est un pâle reflet de la sodomisation spirituelle. Les paroles du Christ prennent ainsi un ton d’actualité :
« Quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il encore la foi sur terre ? » (Luc 18 – 8)
Mais nous savons que l’Église, la vraie, indéfectible dans la foi et la vérité surnaturelle révélée, est pure et vierge dans la foi.
Saint Augustin s’exclamait déjà :
« Ce qui vient nous appartient déjà à nous. Dans la sainte Église.
Nous sommes la sainte Église ; mais je n’ai pas dit ‘nous’ comme si je ne m’étais adressé qu’à nous seuls qui nous trouvons ici, à ceux qui en ce moment m’entendez, mais bien à tous ceux qui, par la grâce de Dieu sommes chrétiens fidèles dans cette Église, c'est-à-dire, dans cette ville ; tous ceux qui se trouvent dans cette région, dans cette province, tous ceux qui se trouvent au-delà des mers et sur toute la surface de la terre car le nom du Seigneur est loué depuis le lever du jour jusqu’à la nuit. Voilà l’Église Catholique, notre véritable mère et la véritable épouse d’un tel époux. Honorons-la puisqu’elle est l’Épouse d’un tel Seigneur ! Grande et délicate est la miséricorde de son époux envers elle ! Il l’a trouvée prostituée et l’a faite vierge ! Elle ne doit pas nier avoir été prostituée afin de ne pas oublier la miséricorde de son libérateur ! Comment n’aurait-elle pas été prostituée alors qu’elle forniquait parmi les idoles et les démons ? Personne n’a pu se libérer de la fornication du cœur ; celle de la chair s’est manifestée en un petit nombre ; celle du cœur en tous. Il est venu et l’a faite vierge ; Il a fait de l’Église une vierge. Elle est vierge dans la foi ; elle compte peu de vierges selon la chair, ce sont les saintes moniales. Mais selon la foi tous doivent être vierges, les hommes et les femmes. Il doit exister une chasteté, une pureté et une sainteté pour ce qui relève de la foi.
Voulez-vous savoir qui est vierge ? Ecoutez l’Apôtre Paul, entendez l’ami de l’époux, jaloux pour Lui et non pour soi même.
« Je vous ai fiancée à un unique époux afin de vous présenter au Christ comme une vierge pure. » »
Je crains, cependant , dit-il, que comme le serpent a trompé Eve par ruse, vos esprits à vous aussi s’écartent, par corruption, de la chasteté qui réside dans le Christ. La crainte de la corruption est la marque de la virginité.
« Je crains, dit-il, que comme le serpent a trompé Eve par ruse.... »
Ce serpent a-t-il eu commerce sexuel avec Eve ? Il demeure certain qu'il a éteint la chasteté de son cœur.
« Je crains, dit-il encore, que vos esprits à vous aussi s’écartent par corruption, de la chasteté qui réside dans le Christ. »
C’est donc que l’Église est vierge ! Elle est vierge, doit le demeurer et se garder du séducteur et à plus forte raison s’il s’avère être un corrupteur.
L’Église est vierge. Vous pourriez alors me dire :
« Si elle est vierge comment peut-elle donner le jour à des enfants ? Et si elle n’enfante pas comment peut-il se faire que nous soyons nés de ses entrailles ? »
Je réponds : elle est vierge et elle enfante ; en cela elle imite Marie qui a enfanté le Seigneur. Sainte Marie n’a-t-elle pas enfanté étant vierge et demeurant vierge ?
C’est ainsi que l’Église enfante et est vierge ; et si on y réfléchit bien elle enfante le Christ dont les baptisés sont les membres. N’est-ce pas ce que dit l’Apôtre ?
« Vous êtes le corps et les membres du Christ. »
Si donc les membres du Christ sont enfantés, la similitude avec Marie est on ne peut plus grande »
(Œuvres complètes de Saint Augustin - tome XXIV - Sermons 4° -BAC Madrid 1984 Sermon 213 p. 158)
Et dans un autre de ses sermons :
« Où se trouve donc, je le répète, cette pure virginité si ce n’est dans l’intégrité de la foi, l’espérance et la charité ? » (Ibid. Sermon 188 p. 23)
Le commentateur de ces pages sur le thème de l’Église vierge remarque avec beaucoup de pertinence :
« Cette virginité est définie comme virginité dans la foi. Mais il ne faut pas penser au seul dépôt de la foi ; car dans un contexte nuptial comme c’est le cas ici, la foi signifierait fidélité à un seul homme, confiance en sa promesse et l’amour de lui seul. C’est à dire du Christ dans le cas de l’Église. Quelle est la virginité de l’esprit ? Une foi intègre, une espérance solide et une charité sincère » (Traités ..13, 12)
« Il en ressort donc clairement que la virginité de l’Église consiste en cette triple intégrité de la foi, de l’espérance et de la charité. Sans elle la virginité corporelle ne servirait de rien. » (ibid)
Si la virginité de l’Église n’est pas séparable de celle des fidèles, il en découle que lorsqu’un chrétien perd sa virginité spirituelle, la virginité spirituelle de l’Église en souffre aussi. La mise en garde de Saint Augustin contre le risque de se laisser corrompre s’adresse autant à l’âme individuelle (Sermon 241, 5) qu’à l’Église elle même (sermon 213, 8).
Le séducteur, le corrupteur c’est le diable (II Cor. 11, 2-3) . Lui, qui est le serpent du paradis terrestre, tente de violer la virginité du cœur et non pas celle de la chair (contrairement à ceux qui pensaient qu'il avait eu commerce sexuel avec Eve – voir la note 4 du sermon 213 - ).
« Comme l’homme adultère se réjouit en sa méchanceté lorsqu’il viole la chair, le diable se réjouit lorsqu’il viole l’âme » (commentaires … 39, 1) (Ibid. Notes complémentaires 4, p. 783)
Il n’y a donc pas d’obéissance qui vaille si ce n’est dans la vérité.
« Puisque par l’obéissance à la vérité vos âmes ont été purifiées » (I Pierre. 1- 22)
La sainteté se trouve dans la vérité et non dans l’erreur, tout pieux que l’on puisse paraître, bien souvent, sous le vernis de la soumission et de la docilité apparentes. C’est la raison pour laquelle Saint Paul identifie la sainteté avec la vérité.
« …revêtez-vous de l’homme nouveau, créé selon Dieu dans la justice et la sainteté de la vérité » (Ephésiens 4, 24)
Pour demeurer dans la vérité et la sainteté, il convient, face au Démon, le père du mensonge, de la tromperie et de l’erreur, de suivre le conseil de Saint Pierre :
« Résistez-lui, fermes dans la foi » (I Pierre 5, 9)
« Car le juste vivra par la Foi » (Rom. 1, 17)
« Sans foi il est impossible de remporter la victoire » (Heb. 11, 6)
« Car tout ce qui ne procède pas de la foi est péché » (Rom. 14, 23)
Devant cette hécatombe ecclésiologique de l’apocalyptique sodomisation il ne nous reste qu’une seule chose à faire : suivre le conseil des Saintes Ecritures.
« Tenez bon, avec patience, mes frères, jusqu’à la Parousie du Seigneur » (Jacques. 5, 7)
Basilio Méramo – Prêtre
19 mars 2008