22 décembre 2008

[Paix Liturgique] Presque un conte de Noël... L’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre vient d’être érigé de Droit pontifical

SOURCE - Lette 157 de Paix Liturgique - 22 décembre 2008




Un événement considérable vient de marquer la vie de l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre.


Le 7 octobre dernier, en la fête du Très Saint Rosaire, par volonté de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI, Son Eminence Révérendissime le Cardinal Dario Castrillon Hoyos, préfet émérite de la Congrégation du Clergé et actuel président de la Commission Pontificale Ecclesia Dei, a signé le décret Sæculorum Rex élevant l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre au rang de ‘Société de vie apostolique en forme canoniale’, de Droit Pontifical.

Cette approbation pontificale intervient après vingt ans d’existence et la consultation de tous les évêques (une cinquantaine) auprès desquels l’Institut exerce son apostolat, tant en Europe (France, Italie, Belgique, Allemagne, Espagne,…) qu’aux Etats-Unis ou en Afrique. Elle est l’aboutissement d’une procédure canonique normale et sereine, au cours de laquelle les prêtres ont su faire leurs preuves et se faire apprécier dans les diocèses, tout en célébrant la forme extraordinaire du rite romain.

Pour faire un peu d’histoire, rappelons que cet institut a été fondé il y a vingt ans par Mgr Gilles Wach et Monsieur le Chanoine Philippe Mora.

A cette époque, ces jeunes prêtres français ont reçu leur formation sacerdotale auprès du Cardinal Siri à Gènes, qui les manda à Saint Pierre de Rome recevoir des mains du Pape Jean-Paul II l’ordination sacerdotale, le 24 juin 1979. Ils n’avaient aucunement l’intention de fonder une famille religieuse. Mais durant les années 1986-87, alors qu’ils travaillaient à Rome – l’un auprès du cardinal Oddi à la Curie Romaine, l’autre au Vicariat –, beaucoup de jeunes gens les contactèrent pour leur demander une formation catholique traditionnelle au Sacerdoce. Plusieurs cardinaux leur soumirent l’idée de lancer les bases d’une communauté ecclésiastique, de sorte que l’idée de l’Institut existait déjà bien avant 1988. Ils ont alors décidé de réunir ces vocations et d’assurer leur formation.

La Providence aidant cette entreprise courageuse, cette fondation naissante allait recevoir une première existence canonique. Comme la situation en France était trop tendue, c’est Monseigneur Obamba, Évêque de Mouila au Gabon, qui invita le premier la jeune communauté à l’aider dans son diocèse pour l’apostolat missionnaire. Il lui donna alors une première reconnaissance canonique, le 1er septembre 1990. En même temps, il nomma l’abbé Wach Vicaire général, qui avec cette charge devint " Monseigneur Wach"

Bientôt, avec l’aide du Cardinal Mayer de la Curie romaine et accueilli par le Cardinal Piovanelli dans l’Archidiocèse de Florence, Monseigneur Wach put trouver une maison appropriée pour le Séminaire et la Maison Généralice de sa communauté rapidement grandissante : Gricigliano.

L’Institut a ensuite connu une croissance régulière dans le monde entier. Son travail apostolique s’est assez vite étendu en France, en Espagne, en Belgique, en Suisse, en Autriche, en Allemagne et aux Etats-Unis. De plus en plus de séminaristes ont rejoint l’Institut pour avoir une formation catholique et traditionnelle au sacerdoce.

Aujourd’hui, ce sont en moyenne une quinzaine de jeunes garçons qui entrent chaque année au séminaire de Gricigliano pour répondre à l’appel du divin Maître.

Les constitutions de cette congrégation sont donc définitivement approuvées par Rome depuis le 7 octobre dernier.

L’Institut n’est donc plus sous l’autorité et la responsabilité de l’archevêque de Florence, mais dépend directement de Rome.

Son Supérieur et Ordinaire canonique est désormais en tout Mgr Gilles Wach, Prieur Général.

L’une des spécificités de l’Institut est la romanité. Pour mieux comprendre cet aspect, penchons-nous directement sur un passage de ses constitutions :

« L’Institut possède un dévouement filial envers les Successeurs de Pierre sur le Siège Apostolique, dans Lequel il reconnaît la présence visible du Christ Roi Souverain Prêtre, tête invisible de son Corps Mystique qui est l’Eglise. L’Institut – par la grâce de Dieu resté toujours fidèle au sein de notre Sainte Mère l’Eglise – s’est vu proche du Siège Romain et de l’Evêque de l’Eglise universelle depuis son commencement. Pour cette raison, tous ses membres sont formés dans l’esprit d’une Romanité vivante, qui est un reflet de l’Unité, de la Sainteté, de l’Apostolicité et de la Catholicité de l’Eglise Romaine dans la vie quotidienne de l’Institut. Une des multiples expressions de cette Romanité sera l’oraison pour le Pontife Romain, ajoutée aux oraisons du Saint Sacrifice de la Messe par tous les prêtres de l’Institut, en conformité avec les normes liturgiques. »

Les trois saints patrons de l’Institut achèvent de lui donner son esprit et son charisme propres.

1. Saint Benoît rappelle aux membres de l’Institut de placer Dieu – et le culte qui lui est du – à la première place. La liturgie et le chant grégorien ont donc une place primordiale dans la vie des prêtres de l’Institut.

La Messe, célébrée dans la forme extraordinaire, mais également l’Office divin chanté au chœur en commun, sont comme les sources auprès desquelles ils viennent puiser la fécondité de leur apostolat.

Leur rythme de vie, que l’on pourrait qualifier de canonial, vient confirmer leurs constitutions, où l’on peut lire que les prêtres de l’Institut sont des chanoines séculiers :

« La vie commune des membres de l’Institut est canoniale et orientée selon la forme des presbytères augustiniens et des chanoines séculiers au cours de l’histoire de l’Eglise, à l’exemple d’une famille spirituelle centrée autour de la célébration du Mystère liturgique. Cette vie commune dans le monde sera la source efficace d’un engagement pastoral ouvert aux nécessités spirituelles de l’homme contemporain. »

Pour marquer cette spécificité canoniale, leur ordinaire d’alors (le Cardinal-archevêque de Florence) leur avait déjà donné en 2006 leur habit de chœur propre, dont ils se revêtent pour chaque office chanté en commun. Le manteau de chœur rappelle précisément la coule bénédictine, que les moines portent au chœur dans les mêmes circonstances. La couleur bleue et la croix de saint François de Sales évoquent directement leur deuxième saint patron.

2. Saint François de Sales apporte à l’Institut sa spiritualité, fondée sur l’amour de Dieu. A la suite de leur patron céleste, les chanoines de l’Institut souhaitent être missionnaires. Ils savent que, dans un monde déchristianisé comme le nôtre, il est plus facile à une âme d’accepter la grandeur et la majesté de la foi divine quand celle-ci est présentée avec l'humilité compatissante de la charité, et avec la patience et douceur que Notre Seigneur a toujours pour ses enfants.

C'est la raison pour laquelle les membres de l'Institut veulent suivre l'exemple de Saint François de Sales, qui a été à la fois l’un des plus grands théologiens de son époque et aussi le "docteur de la charité".

3. Un autre docteur, Saint Thomas d’Aquin, vient clore admirablement le trio. Surnommé le ‘Docteur Angélique’, il est un maître assuré et incontesté dans la formation doctrinale et théologique.

Dès le début de leurs études, les séminaristes sont mis à son école. Avec lui, ils comprennent que la science théologique n’est pas une pure connaissance morte qui assèche l’âme, mais qu’elle est au contraire pour elle source d’une authentique vie spirituelle d’union à Dieu.

Les professeurs viennent des universités romaines, de la Sorbonne, du corps enseignant philosophique de l’IPC à Paris, et également des prêtres licenciés de l’Institut. Les études commencent par une année de Spiritualité, puis continuent avec deux ans de philosophie, et enfin quatre ans de théologie.

La formation intellectuelle est accompagnée d'une formation humaine, qui inclut la culture générale, les coutumes sacerdotales, et bien sûr les travaux plus pratiques d’entretien de la maison et du jardin. Ainsi est donnée une éducation complète de l'esprit et du corps. Une formation purement intellectuelle n'est jamais suffisante pour un prêtre. Si elle ne repose pas sur une vie profonde de prière, et soutenue par l'humilité, la personnalité du prêtre ne serait pas assez formée.

L’Institut du Christ Roi veut donc former des prêtres de demain : des "administrateurs fidèles des mystères saints", qui font tout comme le Christ veut qu'ils fassent pour les âmes.

Le Séminaire de l'Institut du Christ Roi Souverain Prêtre est situé en Toscane, près de Florence et à moins de 300 km de Rome, à Gricigliano, dans la Villa Martelli, château fortifié puis villa Renaissance édifiée et transformée par la famille des comtes Martelli.

Après beaucoup d'efforts et avec l’aide de dons de nombreux fidèles – car l’Institut dépend uniquement, depuis vingt ans, des dons de ses bienfaiteurs – Gricigliano a pu être rénové et les dépendances aménagées, afin de recevoir les séminaristes, ajoutant ainsi de nouvelles salles de cours, de nouveaux bureaux et également une nouvelle chapelle, plus grande que l’antique chapelle des Martelli devenue trop petite. Aujourd’hui cette chapelle s’avère à son tour trop étroite, et les murs du Séminaire ne se sont pas élargis en fonction de l’afflux des vocations… Avec cela la toiture n’est pas encore totalement refaite, et les travaux continuent…

La charité apostolique a donc nourri l’expansion de l'Institut. De Gricigliano sont envoyés des prêtres partout dans le monde :

- En France, dans 21 diocèses, où l’Institut a la charge de prieurés et d’apostolats importants, comme notamment la Chapellenie de Port-Marly dans le diocèse de Versailles, ou encore la collégiale Saint-André, à Grenoble. S’y ajoutent aussi 4 écoles.

- En Belgique, avec une école à Bruxelles ; en Allemagne, en Autriche, en Suisse, en Angleterre, en Irlande, en Espagne, et bien sûr en Italie : à Florence et à Rome.

- Aux Etats-Unis, dans 13 diocèses, où les apostolats sont très florissants, à remarquer notamment la construction ou restauration de magnifiques églises. Une maison de préformation pour les séminaristes se trouve à Saint-Louis dans le Missouri.

- En Afrique, au Gabon, avec des missions, écoles et dispensaires, en particulier à Libreville où se construit une église monumentale.


La mentalité et la culture de ces pays et de ces peuples sont certainement très différentes, mais leur chant religieux et la foi de leurs âmes sont semblables partout. De plus en plus de jeunes vocations naissent de ces apostolats et entrent au Séminaire. Les familles demandent à suivre la spiritualité de l’Institut, et forment maintenant la branche laïque, la Société du Sacré Cœur.

Quant à la fondation des Sœurs Adoratrices, la branche religieuse féminine, elle semble bénie par Dieu, car Il y envoie des âmes s’y consacrer essentiellement à la prière pour l’Eglise et pour les prêtres. Les vocations sont donc nombreuses, et leur nombre ne peut que s’accroître. Une fois formées, elles pourront ensuite aider les chanoines sur leurs différents lieux d’apostolat.