SOURCE - FC - 26 juillet 2009
Voici le texte de Mgr Tissier de Mallerais, dont vous découvrez ou faites semblant de découvrir qu'il aurait la "même thèse" que l'abbé de T. dans Vatican II et l'Evangile. Je l'analyserais ligne à ligne et point par point. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'à vouloir trop prouver il est faible et confus.
"Il faut commencer par la liturgie ; ce serait le plus simple, car l’on pourra montrer la déficience du nouveau rite des ordinations sacerdotales, par exemple. Déficience qui, en revanche, lorsqu’on parle de la nouvelle messe, tient plutôt de la contradiction pure et simple ; car c'est une nouvelle théologie qui s'y exprime, donc une autre religion. Ensuite doivent venir l’œcuménisme et de la liberté religieuse ; des thèmes qui sont beaucoup plus graves, parce qu’ils engagent la foi. La question de la collégialité des évêques ne peut venir qu’à la fin car c’est la plus difficile".
Cher Ennemond, vous avez lu et relu ce texte de Mgr Tissier dans La Vie et vous l'avez trouvé bon. De toute façon, sur ce Forum, par la vigilance des chiens de garde (auquel est venu s'adjoindre Noël aujourd'hui : c'est la fête au chenil), il est interdit d'émettre un doute quant aux augures de la sainte Fraternité. Votre combat se résume à cela. Et c'est évidemment pourquoi ceux qui nous regardent discuter ont l'impression que l'on fait du sur-place.
Mais prenons le texte.
- Rite de l'ordination, pas grave, simple déficience.
- Rite de la messe, déficience qui tient plutôt de la contradiction pure et simple.
Qu'est-ce que la contradiction pure et simple ? En logique c'est l'incompatibilité. Les deux rites s'excluraient mutuellement et ne pourraient même pas se rencontrer dans ce "genre commun" qui serait par hypothèse le genre "messe".
A demis mots ou plutôt à mots couverts, Mgr Tissier insinue là que la nouvelle messe n'est pas catholique ou n'est pas une messe, puisqu'il y a "contradiction pure et simple".
- Le motif que donne Mgr : "Car c'est une nouvelle théologie qui s'y exprime" est particulièrement inepte. Des théologies de la messe, il y en a plusieurs par siècles et certaines sont orthodoxes (ex : la théologie du sacrifice céleste du Père de La Taille, dont les petits neveux vont à Saint Nic). Mgr aurait dû dire : nouvelle doctrine ou nouvelle conception, mais pas nouvelle théologie.
- "donc une autre religion" : j'avoue que le "donc" n'est pas particulièrement clair. Si chaque nouveau théologien fondait sa religion le bon Dieu lui même ne saurait plus où donner de la tête.
- Quant au terme de religion, il est ambigu, ce qui nuit à la démonstration. Ce mot peut désigner soit une religion au sens objectif de ce terme, un nouvel ensemble de moyens et de fins religieuses soit une religion au sens purement subjectif, une nouvelle façon subjective de vivre les mêmes moyens et les mêmes fins ordonnés autrement. Quant à moi, j'ai employé le terme "religion nouvelle" au sens subjectif et je l'ai précisé. Ce texte (la préface à mon livre Vatican II et l'Evangile) est toujours disponible sur mon site et vous le savez très bien. j'assume absolument ce sens. Je reproche à Mgr T2M de ne pas avoir précisé ce sens dans son entretien, en jouant sur l'ambiguïté pour faire peur à son lecteur potentiel. Si vous prenez en revanche les discours de Mgr Lefebvre où il est question de religion nouvelle, on voit dans le contexte qu'il s'agit de la religion démocratique par ex.et du nouveau christianisme culturel. C'est ainsi en tout cas à l'époque que j'avais interprété ces citations dans V.II et l'Evangile.
- L'oecuménisme et la liberté religieuses, "des thèmes beaucoup plus graves parce qu'ils engagent la foi" : là c'est le brouillard intégral. Vous avez raison Mgr Tissier ferait manifestement un piètre inquisiteur (le mot dans ma bouche n'était pas péjoratif : il désignait simplement le fonctionnaire du Saint Office, à la place duquel Mgr T2M aspirait à se mettre, pour les mettre eux à sa place de justiciable). il ferait un piètre inquisiteur car il possède mal ses "notes théologiques" (voir le livre de Bruno Neveu L'erreur et son juge). Jusque là à l'entendre on parle de "théologies nouvelles" mais, toujours d'après lui, ces "théologies nouvelles" n'engageraient donc pas la foi. J'avoue que la démonstration est assez piteuse. Comment imaginer que des théologies nouvelles d'une façon ou d'une autre n'engagent pas la foi, puisque la théologie c'est toujours (même lorsqu'elle est erronée) une cogitatio fidei ?
- Ces deux thèmes sont mal choisis car ils renvoient à des pratiques et non pas directement à un objet de foi, comme semble pourtant l'indiquer T2M dans sa gradation. L'œcuménisme est une attitude, encouragé par Pie XII et le cardinal Ottaviani (voir le livre d'Yves Chiron sur le Frère Roger) qui peut tomber dans l'hérésie de l'indifférentisme. La liberté religieuse est le résultat d'une négociation entre l'Eglise et l'Etat ou les Etats, qui ne doit pas tomber dans l'hérésie de la liberté de conscience telle qu'elle a été condamnée par Grégoire XVI (en passant : rien à voir entre cette liberté de conscience condamnée et la liberté des consciences, qui est nécessaire à l'acte de foi).
Le dernier thème choisi est la collégialité : le thème le plus difficile, note avec raison Mgr Tissier. L'air de dire de toutes façons : quand il n'y en a plus il y en a encore. Depuis le concile de Bâle (1411), plus qu'ambigu sur le sujet, s'il y a un thème sur lequel l'Eglise n'a jamais été à l'aise, c'est bien celui-là. Mais il faudrait le résoudre "subito"... pour qu'un accord pratique puisse être signé avec la FSSPX.
Juste un mot aux chiens de garde trop zélés : si les petits malins pouvaient s'abstenir de ces attaques personnelles à répétition, qui trahissent trop crûment à la fois leur absence totale de réflexion et leur volonté de prendre ce forum en otage, je pense que cela ferait du bien au niveau spirituel (sans parler du niveau intellectuel) du débat.
Voici le texte de Mgr Tissier de Mallerais, dont vous découvrez ou faites semblant de découvrir qu'il aurait la "même thèse" que l'abbé de T. dans Vatican II et l'Evangile. Je l'analyserais ligne à ligne et point par point. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'à vouloir trop prouver il est faible et confus.
"Il faut commencer par la liturgie ; ce serait le plus simple, car l’on pourra montrer la déficience du nouveau rite des ordinations sacerdotales, par exemple. Déficience qui, en revanche, lorsqu’on parle de la nouvelle messe, tient plutôt de la contradiction pure et simple ; car c'est une nouvelle théologie qui s'y exprime, donc une autre religion. Ensuite doivent venir l’œcuménisme et de la liberté religieuse ; des thèmes qui sont beaucoup plus graves, parce qu’ils engagent la foi. La question de la collégialité des évêques ne peut venir qu’à la fin car c’est la plus difficile".
Cher Ennemond, vous avez lu et relu ce texte de Mgr Tissier dans La Vie et vous l'avez trouvé bon. De toute façon, sur ce Forum, par la vigilance des chiens de garde (auquel est venu s'adjoindre Noël aujourd'hui : c'est la fête au chenil), il est interdit d'émettre un doute quant aux augures de la sainte Fraternité. Votre combat se résume à cela. Et c'est évidemment pourquoi ceux qui nous regardent discuter ont l'impression que l'on fait du sur-place.
Mais prenons le texte.
- Rite de l'ordination, pas grave, simple déficience.
- Rite de la messe, déficience qui tient plutôt de la contradiction pure et simple.
Qu'est-ce que la contradiction pure et simple ? En logique c'est l'incompatibilité. Les deux rites s'excluraient mutuellement et ne pourraient même pas se rencontrer dans ce "genre commun" qui serait par hypothèse le genre "messe".
A demis mots ou plutôt à mots couverts, Mgr Tissier insinue là que la nouvelle messe n'est pas catholique ou n'est pas une messe, puisqu'il y a "contradiction pure et simple".
- Le motif que donne Mgr : "Car c'est une nouvelle théologie qui s'y exprime" est particulièrement inepte. Des théologies de la messe, il y en a plusieurs par siècles et certaines sont orthodoxes (ex : la théologie du sacrifice céleste du Père de La Taille, dont les petits neveux vont à Saint Nic). Mgr aurait dû dire : nouvelle doctrine ou nouvelle conception, mais pas nouvelle théologie.
- "donc une autre religion" : j'avoue que le "donc" n'est pas particulièrement clair. Si chaque nouveau théologien fondait sa religion le bon Dieu lui même ne saurait plus où donner de la tête.
- Quant au terme de religion, il est ambigu, ce qui nuit à la démonstration. Ce mot peut désigner soit une religion au sens objectif de ce terme, un nouvel ensemble de moyens et de fins religieuses soit une religion au sens purement subjectif, une nouvelle façon subjective de vivre les mêmes moyens et les mêmes fins ordonnés autrement. Quant à moi, j'ai employé le terme "religion nouvelle" au sens subjectif et je l'ai précisé. Ce texte (la préface à mon livre Vatican II et l'Evangile) est toujours disponible sur mon site et vous le savez très bien. j'assume absolument ce sens. Je reproche à Mgr T2M de ne pas avoir précisé ce sens dans son entretien, en jouant sur l'ambiguïté pour faire peur à son lecteur potentiel. Si vous prenez en revanche les discours de Mgr Lefebvre où il est question de religion nouvelle, on voit dans le contexte qu'il s'agit de la religion démocratique par ex.et du nouveau christianisme culturel. C'est ainsi en tout cas à l'époque que j'avais interprété ces citations dans V.II et l'Evangile.
- L'oecuménisme et la liberté religieuses, "des thèmes beaucoup plus graves parce qu'ils engagent la foi" : là c'est le brouillard intégral. Vous avez raison Mgr Tissier ferait manifestement un piètre inquisiteur (le mot dans ma bouche n'était pas péjoratif : il désignait simplement le fonctionnaire du Saint Office, à la place duquel Mgr T2M aspirait à se mettre, pour les mettre eux à sa place de justiciable). il ferait un piètre inquisiteur car il possède mal ses "notes théologiques" (voir le livre de Bruno Neveu L'erreur et son juge). Jusque là à l'entendre on parle de "théologies nouvelles" mais, toujours d'après lui, ces "théologies nouvelles" n'engageraient donc pas la foi. J'avoue que la démonstration est assez piteuse. Comment imaginer que des théologies nouvelles d'une façon ou d'une autre n'engagent pas la foi, puisque la théologie c'est toujours (même lorsqu'elle est erronée) une cogitatio fidei ?
- Ces deux thèmes sont mal choisis car ils renvoient à des pratiques et non pas directement à un objet de foi, comme semble pourtant l'indiquer T2M dans sa gradation. L'œcuménisme est une attitude, encouragé par Pie XII et le cardinal Ottaviani (voir le livre d'Yves Chiron sur le Frère Roger) qui peut tomber dans l'hérésie de l'indifférentisme. La liberté religieuse est le résultat d'une négociation entre l'Eglise et l'Etat ou les Etats, qui ne doit pas tomber dans l'hérésie de la liberté de conscience telle qu'elle a été condamnée par Grégoire XVI (en passant : rien à voir entre cette liberté de conscience condamnée et la liberté des consciences, qui est nécessaire à l'acte de foi).
Le dernier thème choisi est la collégialité : le thème le plus difficile, note avec raison Mgr Tissier. L'air de dire de toutes façons : quand il n'y en a plus il y en a encore. Depuis le concile de Bâle (1411), plus qu'ambigu sur le sujet, s'il y a un thème sur lequel l'Eglise n'a jamais été à l'aise, c'est bien celui-là. Mais il faudrait le résoudre "subito"... pour qu'un accord pratique puisse être signé avec la FSSPX.
Juste un mot aux chiens de garde trop zélés : si les petits malins pouvaient s'abstenir de ces attaques personnelles à répétition, qui trahissent trop crûment à la fois leur absence totale de réflexion et leur volonté de prendre ce forum en otage, je pense que cela ferait du bien au niveau spirituel (sans parler du niveau intellectuel) du débat.