SOURCE - 8 juillet 2009 - Constance de Buor
Les discussions entre le mouvement intégriste et le Vatican ont désormais un cadre et peuvent commencer. Le 8 juillet, le pape a rendu public un texte précisant les modalités des négociations avec la Fraternité sacerdotale saint-Pie-X, officiellement séparée de l'Église depuis 1988 (cliquer ici pour lire le texte intégral). Ce motu proprio (décret à l'initiative du pape) entérine la réorganisation, évoquée mi-juin, de la Commission « Ecclesia Dei », chargée depuis vingt ans de poursuivre le dialogue avec les intégristes. Cette instance sera désormais rattachée à la Congrégation pour la doctrine de la foi. « Parce que les problèmes qui doivent être traités avec la Fraternité sont de nature essentiellement doctrinale, j'ai décidé (...) de repenser la structure de la commission Ecclesia Dei, la joignant de façon étroite à la Congrégation pour la doctrine de la foi », explique Benoît XVI.
Le cardinal Dario Castrillon Hoyos, président de la Commission Ecclesia Dei, qui avait déjà dépassé l'âge de la retraite, a ainsi été relevé de ses fonctions. C'est le cardinal Hoyos qui avait orchestré la levée des excommunications des évêques intégristes, parmi lesquels le négationniste Richard Williamson. Par cette mesure, Benoît XVI a voulu « favoriser le dépassement des fractures et des divisions », « guérir une blessure infectée du tissu ecclésial », « libérer les personnes du poids de cette grave sanction » et favoriser le dialogue, affirme le pape dans ce motu proprio, intitulé « Ecclesiae Unitatem » (l'unité de l'Église).
Pour être réintégrée dans l'Église, la Fraternité devra accepter l'enseignement de Vatican II qu'elle conteste dans son intégralité (séparation de l'Église et de l'État, liberté religieuse, dialogues œcuménique et interreligieux, collégialité des évêques). Pour l'instant, elle ne bénéficie toujours pas d'un statut canonique : les ordinations célébrées il y a quelques jours dans plusieurs de ses séminaires sont donc illégitimes comme l'a rappelé le Saint-Siège.