15 août 2009

[Abbé Meramo] Lettre aux fidèles du petit troupeau

SOURCE - Abbé Meramo - 15 août 2009 - mise en ligne le 30 août 2009 par tychique.net


A la suite de mon expulsion de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X qui sanctionne mon désaccord avec le Motu proprio et la fallacieuse levée de la prétendue excommunication, je suis venu en France parce que ce pays est le berceau de la Tradition et que, s'il doit y avoir une réaction, elle ne peut avoir lieu qu’ici, étant donné le contexte historique : c’est en France que se joue le combat de la Tradition.

Les fidèles doivent comprendre qu'il est urgent d’organiser une résistance pour continuer le combat de la Tradition catholique apostolique et romaine contre le modernisme hérétique condamné par le pape saint Pie X. Aujourd'hui, règnent en maîtres à Rome ces infiltrés puissants qui veulent désagréger les derniers bastions de l’Eglise encore visibles ainsi que toute véritable résistance.

Aussi, les fidèles doivent défendre l'Eglise catholique et sa foi contre cette nouvelle Eglise qui ne peut pas être la vraie, mais qui en a seulement les apparences et ainsi trompe tout le monde jusqu'aux traditionalistes eux-mêmes qui ont suivi le combat de Mgr Lefebvre et de Mgr de Castro Mayer, ces valeureux combattants qui se sont opposés aux erreurs du concile Vatican II. Ils sont aujourd'hui trahis. Nous sommes aujourd'hui trahis !

Les deux « préalables » sont un moyen subtil de détruire le combat et la résistance héroïques engagés par eux. Le Motu proprio, sous prétexte de reconnaître la licéité de la messe de toujours, est avant tout la légitimation de la nouvelle messe, ce nouveau culte « bâtard ». Il est aujourd'hui appelé « rite ordinaire », c'est-à-dire le rite normal, alors que la Messe de toujours, qualifiée d’« extraordinaire », est le rite exceptionnel. C'est comme si on acceptait que l'unique et légitime épouse soit reléguée au second plan tandis que la concubine serait légitimée et deviendrait en plus l'épouse principale. C'est incroyable !

Il en est de même pour la levée des excommunications. Quel que soit le motif invoqué par Mgr Fellay à droite et à gauche, en haut et en bas, il est un fait incontestable que, selon les termes explicites du décret romain, on accepte la rémission de la peine (remissio poenae) ce qui, par conséquent, indique bien que l'on était effectivement excommunié, et que Rome, paternellement et avec bienveillance, enlève la sanction, étant donné que les délinquants, faisant montre de bonne volonté, abandonnent leur pertinacité, en lui demandant gentiment le retrait de ladite sanction.

Il est évident que les deux fameux « préalables » qui nous ont obtenu le Motu proprio et la levée de la prétendue excommunication ont été suggérés et demandés par la Rome moderniste et apostate, comme le montrent bel et bien ces deux textes sortis de la bouche de Mgr Fellay : « Après ces longues discussions, le Cardinal [Castrillón Hoyos] dit : Je constate que tout ce que vous exposez ne vous met pas en dehors de l’Eglise, donc vous êtes dans l’Eglise. Et il a continué en disant : Je vous demande d’écrire au Pape pour lui demander qu’il enlève les excommunications ». (Sermon de Mgr Fellay à Flavigny le 2 février 2006). Voici le deuxième texte: « Je m’attendais à cette levée de l’excommunication depuis 2005, depuis la première lettre de la demande de levée de l’excommunication que j’avais adressée à la demande de Rome même. Parce qu’il est clair que Rome ne demandait pas cette lettre pour refuser de lever l’excommunication ». (Entretien avec Mgr Fellay, Monde et Vie, n° 806, 31 janvier 2009).

Je m'adresse donc à tous les fidèles qui veulent résister à la capitulation sournoise de Mgr Fellay et qui comprennent que le Motu proprio est un stratagème subtil et pervers pour occulter le schisme liturgique et doctrinal de la nouvelle religion conciliaire avec sa nouvelle messe, fruit de l'adultère, qui s'éloigne « de façon impressionnante dans l’ensemble comme dans le détail » de la messe catholique comme le dit le Bref examen critique des cardinaux Ottaviani et Bacci.

Avec l'acceptation de ces deux « préalables » suggérés par la Rome apostate pluraliste et oecuméniste, l'oeuvre de Mgr Lefebvre est vilement trahie par Mgr Fellay et tous les hauts responsables de la Fraternité.

En étant confirmés dans la foi du baptême, les fidèles ont reçu le caractère sacramentel nécessaire pour défendre l’Eglise de ses ennemis publics comme de véritables soldats du Christ. Ainsi donc, tous les fidèles ont le devoir impérieux de réagir. Ils doivent se regrouper et agir pour développer une résistance (théologique, doctrinale, religieuse), seul moyen en ces temps de confusion et de désorientation de garder la foi ainsi que leur appartenance à l'Eglise catholique qui, aujourd’hui, se trouve réduite à un petit troupeau (pusillus grex, Luc 32, 12) dispersé de par le monde et persécuté par la nouvelle Eglise de l'Antéchrist, à savoir la nouvelle religion universelle, c'est-à-dire oecuménique, typique de l'anti-verbe qui dénature le véritable Verbe divin, le Christ.

A ce titre, les fidèles doivent se défendre et s'organiser pour continuer la véritable résistance sans aucun compromis avec l’apostasie. Ils doivent savoir clairement que la nouvelle Eglise n'a pas, comme l'a dit Mgr Lefebvre, la note de la visibilité de l'Eglise, mais que ce sont ceux qui restent fidèles à la vraie foi et à la Tradition catholique qui la possèdent.

Rappelons-nous ce que disait Mgr Lefebvre en 1988 : « Où est l’Eglise visible ? L’Eglise visible se reconnaît aux signes qu’elle a toujours donnés pour sa visibilité : elle est une, sainte, catholique et apostolique. Je vous demande : où sont les véritables marques de l’Eglise ? Sont-elles davantage dans l’Eglise officielle (il ne s’agit pas de l’Eglise visible, il s’agit de l’Eglise officielle) ou chez nous, en ce que nous représentons, ce que nous sommes ? Il est clair que c’est nous qui gardons l’unité de la foi, qui a disparu de l’Eglise officielle. Tout cela montre que c'est nous qui avons les marques de l'Eglise visible. S'il y a encore une visibilité de l'Eglise aujourd'hui, c'est grâce à vous. Ces signes ne se trouvent plus chez les autres. Il n'y a plus chez eux d'unité de la foi, or c'est la foi qui est la base de toute visibilité de l'Eglise. Sortir de l'Eglise ? Bien sûr, on pourra nous objecter : « Faut-il obligatoirement sortir de l'Eglise visible pour ne pas perdre son âme, sortir de la société des fidèles unis au Pape ? » Ce n'est pas nous, mais les modernistes qui sortent de l'Eglise. Quant à dire « sortir de l'Eglise VISIBLE », c'est se tromper en assimilant Eglise officielle et Eglise visible ». (Fideliter n° 66. Novembre-Décembre 1988).

Donc, il est clair que l’Eglise officielle n’est pas la véritable Eglise divine du Christ, mais une nouvelle Eglise, l’Eglise oecuménique conciliaire de l’Antéchrist.

Comme le disait encore Mgr Lefebvre : « Nous sommes suspens a divinis par l’Eglise conciliaire et pour l’Eglise conciliaire, dont nous ne voulons pas faire partie. Cette Eglise conciliaire est une Eglise schismatique, parce qu’elle rompt avec l’Eglise catholique de toujours. Elle a ses nouveaux dogmes, son nouveau sacerdoce, ses nouvelles institutions, son nouveau culte, déjà condamné par l’Eglise en maints documents officiels et définitifs (…) L’Eglise qui affirme de pareilles erreurs est à la fois schismatique et hérétique. Cette Eglise conciliaire n’est donc pas catholique ». (Mgr Lefebvre, 29 juillet 1976).

N’oublions pas ce que disait déjà le Cardinal Pie à son époque, et qui est aujourd’hui plus vrai que jamais : « La scission, la séparation, le divorce des sociétés avec Dieu, qui est donné par Saint Paul comme un signe précurseur de la fin (II Thes, 1,3), ira se consommant de jour en jour. L’Eglise, société sans doute toujours visible, sera de plus en plus ramenée à des proportions simplement individuelles et domestiques ». (Cardinal Pie, cité par J. Jamet, Le cardinal Pie de A à Z, Editions de Paris 2005, « Le Christ, Roi des Nations »).

Il n'est pas possible de ne pas résister, de ne pas réagir au discours trompeur, inintelligent (pour ne pas dire complètement insensé) de Mgr Fellay qui, avec sa flûte, nous mystifie et arrive à assoupir les esprits, nous empêchant de penser, de réfléchir, de rester vigilants et de réagir pour nous laisser doucement étouffer par les tentacules du pouvoir d'iniquité du pseudo-prophète, l'Antéchrist religieux. Car, comme l'avait déjà dit Mgr Lefebvre après un entretien avec le cardinal Ratzinger, « Rome est dans l'apostasie ». Notre Dame à La Salette n’avait-elle pas annoncé - chose dont il ne faut pas s'étonner - que « Rome perdrait la foi et deviendrait le siège de l'Antéchrist » ?

Il ne faut donc pas se laisser absorber comme les pères de Campos acceptant sans rechigner l’abomination de Mgr Rifan, à qui personne n'a osé s'opposer. Car il se passe aujourd’hui la même chose avec les successeurs de Mgr Lefebvre.

C’est pourquoi il faut rester fidèle jusqu'au bout en témoignant notre amour pour le Christ crucifié et la sainte Eglise Catholique Apostolique et Romaine.

En l’Assomption de la Vierge Marie, le 15 août 2009.

Abbé Basilio Méramo

Contact : pusillus.grex@gmail.com