SOURCE - Athanase - leforumcatholique.org - 17 octobre 2010
Très clairement, M. l’abbé BARTHE a rappelé que la réforme de la réforme visait à un infléchissement et non une application de la reforme liturgique. Il s’agit du rapprochement du NOM avec l’usus antiquor. Il a d’abord rappelé la nécessité de ne pas perdre de vue l’état du Catholicisme français. Diocèses morts ou quasi morts. L’état du catéchisme est également catastrophique. Baisse de la pratique générale. Situation décourageante. Il y a de faibles assemblées paroissiales. Bref, c’est un effondrement. On note aussi un faible taux de vocations. Moins de séminaristes diocésains. Les autres aires du catholicisme non traditionaliste connaissent un succès : communautés traditionnelles, charismatiques, semi traditionnelles ou classiques. Présentation plus identitaire du clergé qui éprouve un retour liturgique. Nous vivons une époque de transition. La situation est semblable à celle de Jean XXIII, mais inversée. Alors qu’avec ce dernier on est passé de Pie XII à Paul VI, on serait dans une sorte de transition entre Jean-Paul II et Pie XIII ( !).
L’abbé BARTHE a rappelé que traditionnellement l’Eglise a toujours pratiqué la réforme. Ce terme a aussi un sens classique.
Concernant la critique de la réforme liturgique, il a rappelé deux critiques se sont affrontés. Une critique radicale, la critique « lefebvriste » qui a voulu opposer au missel de Paul VI le missel tridentin. Mais il existe aussi une critique réformiste caractérisée par le Cardinal RATZINGER. La diffusion du missel traditionnel va progresser, mais pas d'un coup de baguette magique. Actes de la reforme de la reforme sont peut-être moins importants que la messe traditionnelle. Difficultés qu’un évêque fasse comme le pape. La réforme de la réforme est plus difficile que la célébration du missel de Saint pie V. Ce sont les curés qui font la réforme de la réforme. Il a souligné quelques gestes. La communion dans la main n’est pas seulement permise, mais c'est la loi ! Il faut d’ailleurs s’entendre sur le terme de reforme. L’Eglise est toujours à réformer. Elle faiblit quand elle ne le fait pas. Par définition, l’Eglise s’est toujours adaptée à ceux auxquels Elle s’est adressée. Son message doit être entendu. Le mouvement d’inculturation dont nous sommes les enfants est ancien et complexe. Elle a happé une culture pour la transformer. Il en est ressorti une diversité liturgique. Les perspectives ont changé avec l’apparition de la culture moderne. Cette culture n’a rien à voir avec les cultures anciennes. C est une anti culture. Adapter, dans ce cadre revient à affadir. La liturgie des années 70 est une noyade dans la modernité.
Dans le Mouvement liturgique, il y avait les modernisateurs et les mainteneurs. Mais ces derniers voulaient aussi expliquer. L’aspect réformateur existe dans les communautés traditionnelles. Le rite traditionnel a été redécouvert. L’abbé a rappelé la différence entre les célébrations traditionnelles actuelles et celles antérieures au Concile (célébrations rapides !...). Il y a un aspect réformateur dans le maintien du rite ancien. Recréation du rite dans les communautés traditionnelles. Des clercs ont été formés à son usage, ce qui est inédit dans l’histoire de l’Église. Même s’il y a eu une critique frontale, une autre critique réformiste a été crée. État du Catholicisme est trop faible pour qu'on s ignore.
Genèse de la reforme de la reforme
C’est une mutation formidable, un tremblement de terre qui eut lieu dans les années 1960. Avant Vatican II, il y a eu des concélébrations. Le développement des concélébrations a entraîné une volonté de moderniser. On est passé à l’obligation célébrer face au peuple. « Messe à l'envers ». Mais à partir des années 1964, 1965, 1966 et 1967, les choses vont profondément basculé. C’est encore le rite de la messe traditionnel, mais on est déjà dans la messe de 1969. Les abus existaient avant 1969 avec toutes les aberrations connues et dénoncées. Des traductions personnelles ont été utilisées. Pour autant, ceux qui ont gardé le missel de Saint Pie V ont, dans un premier temps, utilisé les rubriques de 1965 (simplification des prières au bas de l’autel, etc.). Ce fut, par exemple, le cas à Ecône jusqu'en 1974. Il y eut une opposition frontale au NOM. Itinéraires a cristallisé tout une opposition en réunissant des plumes : SALLERON, etc. Refus exprimé par le Bref examen critique du 21 octobre 1969. Positions intermédiaires comme celle de l’abbé de Nantes. Il préconise l assistance au NOM, tout en l’ayant critiqué. Dom PROU et SOLESMES n’ont pas rejoint l’opposition. La première réunion du Coetus s’est tenue à Solesmes. L’opposition à la réforme est assez surprenante. Tel curé, moins traditionnel que son voisin, a pu refuser la reforme.
En 1966, un ancien expert au Concile, Joseph RATZINGER a prononcé au Katholitentag un discours célèbre sur le Catholicisme a près le concile. La critique de la reforme est en gestation. Opposition de Louis BOUYER. Il avait participe a la réforme. Il attaque plus la mise en application que la réforme. Mais en réalité, le masque cache le visage. La réforme contenait elle-même cette application. Le RP BOUYER a été mis sous le boisseau. La modification de l’orientation de l’autel le touchait. Jamais la messe, avant les expériences, n’a été célébrée face au peuple. Invention luthérienne puis du Catholicisme des lumières. Ligugé et Kergonan ont accepté juridiquement la réforme, mais en latin et avec chant grégorien. Fontgombault, Triors gardent la messe traditionnelle jusque en 1974. Puis réutilisation du missel traditionnel à partir de 1988.
D’autres communautés comme Saint Martin ont fait un choix prudentiel : adoption du Missel de Paul VI, mais dans une optique traditionnelle. Interprétation traditionnalisante. Ligne également de l abbé GITON, fidèle a Mgr CHARLES. Héritier du mouvement liturgique, assez proche de la ligne suivie par Solesmes après le Concile. Traditionalisation de la liturgie a amené des vocations. L’abbé cite le Cérémonial a l usage des paroisses. Il souligne les nombreux trous de la liturgie actuelle. Comment encenser ? Rien n est dit. Communion a genoux rétablie dans ces pratiques traditionnelles. Le phénomène « Ratzinger » (Entretiens sur la foi, etc.) y a été pour beaucoup. En fait, il y a eu un très long pré pontificat. Dans cette charge, il a restauré sans remettre en cause le concile. Il a vécu 1969 comme une révolution. Il est chargé en fait de ces questions. En 1982, il a organisé une réunion sur le statut de la liturgie traditionnelle (peut on la célébrer ?) et sur la question « lefebvriste ». Les cardinaux BAGGIO, ODDI et GAGNON ( ?) ont unanimement reconnu que la messe traditionnelle peut être célébrée. Soit 25 ans avant 2007 ! Messe tridentine/Fsspx : tout a marché ensemble. Extension de la messe traditionnelle : Indult de 84, puis visite canonique du Cardinal GAGNON, discussions doctrinales, puis sacres de 1988 et Motu proprio de la même année.
Le travail du Cardinal RATZINGER a encouragé toute une génération. L’abbé BARTHE a cité des cauteurs comme ( ?) ou comme Alcuin REID qui a écrit sur le développement de la liturgie. On peut en citer plusieurs : Pete UWE-LANG ; Mgr BUX enseigne à Bari, il est consulteur a Rome. Enfin, on soulignera le bouquin de Mgr AILLET. Certains voulaient reformer le rite tridentin. Mgr Schneider qui a écrit contre la communion dans la main prévoit aussi enrichissement de la forme extraordinaire. Enfin, Martin MOSEBACH a fait des propositions. La messe a l envers.
Propositions concrètes:
1) usage de la langue latine ;
2) communion sur les lèvres ;
3) canon romain foi dans le sacrifice ;
4) orientation vers le Seigneur. Ce point unanimement souhaité, mais c’est le plus difficile à faire.
5) offertoire traditionnel. Depuis 1969, beaucoup de prêtres utilisent l’offertoire traditionnel. Rien n’exclut qu’une coutume soit en formation. Certes, une coutume a besoin de deux siècles pour exister. Ces prières sont des gloses des canons, des apologies.
Présence de la forme traditionnelle est riche. Beaucoup célèbrent l'une et l'autre. La réforme de la réforme est une rectification, pas une interprétation. Retournement de l autel peut être pratiqué, mais au niveau diocésain, c’est plus dur. Pourtant, cela pourrait avoir des effets si un évêque faisait comme le pape. Ce milieu vital s étendrait.
Très clairement, M. l’abbé BARTHE a rappelé que la réforme de la réforme visait à un infléchissement et non une application de la reforme liturgique. Il s’agit du rapprochement du NOM avec l’usus antiquor. Il a d’abord rappelé la nécessité de ne pas perdre de vue l’état du Catholicisme français. Diocèses morts ou quasi morts. L’état du catéchisme est également catastrophique. Baisse de la pratique générale. Situation décourageante. Il y a de faibles assemblées paroissiales. Bref, c’est un effondrement. On note aussi un faible taux de vocations. Moins de séminaristes diocésains. Les autres aires du catholicisme non traditionaliste connaissent un succès : communautés traditionnelles, charismatiques, semi traditionnelles ou classiques. Présentation plus identitaire du clergé qui éprouve un retour liturgique. Nous vivons une époque de transition. La situation est semblable à celle de Jean XXIII, mais inversée. Alors qu’avec ce dernier on est passé de Pie XII à Paul VI, on serait dans une sorte de transition entre Jean-Paul II et Pie XIII ( !).
L’abbé BARTHE a rappelé que traditionnellement l’Eglise a toujours pratiqué la réforme. Ce terme a aussi un sens classique.
Concernant la critique de la réforme liturgique, il a rappelé deux critiques se sont affrontés. Une critique radicale, la critique « lefebvriste » qui a voulu opposer au missel de Paul VI le missel tridentin. Mais il existe aussi une critique réformiste caractérisée par le Cardinal RATZINGER. La diffusion du missel traditionnel va progresser, mais pas d'un coup de baguette magique. Actes de la reforme de la reforme sont peut-être moins importants que la messe traditionnelle. Difficultés qu’un évêque fasse comme le pape. La réforme de la réforme est plus difficile que la célébration du missel de Saint pie V. Ce sont les curés qui font la réforme de la réforme. Il a souligné quelques gestes. La communion dans la main n’est pas seulement permise, mais c'est la loi ! Il faut d’ailleurs s’entendre sur le terme de reforme. L’Eglise est toujours à réformer. Elle faiblit quand elle ne le fait pas. Par définition, l’Eglise s’est toujours adaptée à ceux auxquels Elle s’est adressée. Son message doit être entendu. Le mouvement d’inculturation dont nous sommes les enfants est ancien et complexe. Elle a happé une culture pour la transformer. Il en est ressorti une diversité liturgique. Les perspectives ont changé avec l’apparition de la culture moderne. Cette culture n’a rien à voir avec les cultures anciennes. C est une anti culture. Adapter, dans ce cadre revient à affadir. La liturgie des années 70 est une noyade dans la modernité.
Dans le Mouvement liturgique, il y avait les modernisateurs et les mainteneurs. Mais ces derniers voulaient aussi expliquer. L’aspect réformateur existe dans les communautés traditionnelles. Le rite traditionnel a été redécouvert. L’abbé a rappelé la différence entre les célébrations traditionnelles actuelles et celles antérieures au Concile (célébrations rapides !...). Il y a un aspect réformateur dans le maintien du rite ancien. Recréation du rite dans les communautés traditionnelles. Des clercs ont été formés à son usage, ce qui est inédit dans l’histoire de l’Église. Même s’il y a eu une critique frontale, une autre critique réformiste a été crée. État du Catholicisme est trop faible pour qu'on s ignore.
Genèse de la reforme de la reforme
C’est une mutation formidable, un tremblement de terre qui eut lieu dans les années 1960. Avant Vatican II, il y a eu des concélébrations. Le développement des concélébrations a entraîné une volonté de moderniser. On est passé à l’obligation célébrer face au peuple. « Messe à l'envers ». Mais à partir des années 1964, 1965, 1966 et 1967, les choses vont profondément basculé. C’est encore le rite de la messe traditionnel, mais on est déjà dans la messe de 1969. Les abus existaient avant 1969 avec toutes les aberrations connues et dénoncées. Des traductions personnelles ont été utilisées. Pour autant, ceux qui ont gardé le missel de Saint Pie V ont, dans un premier temps, utilisé les rubriques de 1965 (simplification des prières au bas de l’autel, etc.). Ce fut, par exemple, le cas à Ecône jusqu'en 1974. Il y eut une opposition frontale au NOM. Itinéraires a cristallisé tout une opposition en réunissant des plumes : SALLERON, etc. Refus exprimé par le Bref examen critique du 21 octobre 1969. Positions intermédiaires comme celle de l’abbé de Nantes. Il préconise l assistance au NOM, tout en l’ayant critiqué. Dom PROU et SOLESMES n’ont pas rejoint l’opposition. La première réunion du Coetus s’est tenue à Solesmes. L’opposition à la réforme est assez surprenante. Tel curé, moins traditionnel que son voisin, a pu refuser la reforme.
En 1966, un ancien expert au Concile, Joseph RATZINGER a prononcé au Katholitentag un discours célèbre sur le Catholicisme a près le concile. La critique de la reforme est en gestation. Opposition de Louis BOUYER. Il avait participe a la réforme. Il attaque plus la mise en application que la réforme. Mais en réalité, le masque cache le visage. La réforme contenait elle-même cette application. Le RP BOUYER a été mis sous le boisseau. La modification de l’orientation de l’autel le touchait. Jamais la messe, avant les expériences, n’a été célébrée face au peuple. Invention luthérienne puis du Catholicisme des lumières. Ligugé et Kergonan ont accepté juridiquement la réforme, mais en latin et avec chant grégorien. Fontgombault, Triors gardent la messe traditionnelle jusque en 1974. Puis réutilisation du missel traditionnel à partir de 1988.
D’autres communautés comme Saint Martin ont fait un choix prudentiel : adoption du Missel de Paul VI, mais dans une optique traditionnelle. Interprétation traditionnalisante. Ligne également de l abbé GITON, fidèle a Mgr CHARLES. Héritier du mouvement liturgique, assez proche de la ligne suivie par Solesmes après le Concile. Traditionalisation de la liturgie a amené des vocations. L’abbé cite le Cérémonial a l usage des paroisses. Il souligne les nombreux trous de la liturgie actuelle. Comment encenser ? Rien n est dit. Communion a genoux rétablie dans ces pratiques traditionnelles. Le phénomène « Ratzinger » (Entretiens sur la foi, etc.) y a été pour beaucoup. En fait, il y a eu un très long pré pontificat. Dans cette charge, il a restauré sans remettre en cause le concile. Il a vécu 1969 comme une révolution. Il est chargé en fait de ces questions. En 1982, il a organisé une réunion sur le statut de la liturgie traditionnelle (peut on la célébrer ?) et sur la question « lefebvriste ». Les cardinaux BAGGIO, ODDI et GAGNON ( ?) ont unanimement reconnu que la messe traditionnelle peut être célébrée. Soit 25 ans avant 2007 ! Messe tridentine/Fsspx : tout a marché ensemble. Extension de la messe traditionnelle : Indult de 84, puis visite canonique du Cardinal GAGNON, discussions doctrinales, puis sacres de 1988 et Motu proprio de la même année.
Le travail du Cardinal RATZINGER a encouragé toute une génération. L’abbé BARTHE a cité des cauteurs comme ( ?) ou comme Alcuin REID qui a écrit sur le développement de la liturgie. On peut en citer plusieurs : Pete UWE-LANG ; Mgr BUX enseigne à Bari, il est consulteur a Rome. Enfin, on soulignera le bouquin de Mgr AILLET. Certains voulaient reformer le rite tridentin. Mgr Schneider qui a écrit contre la communion dans la main prévoit aussi enrichissement de la forme extraordinaire. Enfin, Martin MOSEBACH a fait des propositions. La messe a l envers.
Propositions concrètes:
1) usage de la langue latine ;
2) communion sur les lèvres ;
3) canon romain foi dans le sacrifice ;
4) orientation vers le Seigneur. Ce point unanimement souhaité, mais c’est le plus difficile à faire.
5) offertoire traditionnel. Depuis 1969, beaucoup de prêtres utilisent l’offertoire traditionnel. Rien n’exclut qu’une coutume soit en formation. Certes, une coutume a besoin de deux siècles pour exister. Ces prières sont des gloses des canons, des apologies.
Présence de la forme traditionnelle est riche. Beaucoup célèbrent l'une et l'autre. La réforme de la réforme est une rectification, pas une interprétation. Retournement de l autel peut être pratiqué, mais au niveau diocésain, c’est plus dur. Pourtant, cela pourrait avoir des effets si un évêque faisait comme le pape. Ce milieu vital s étendrait.