15 avril 2011

[crc-resurrection.org - Frère Bruno Bonnet-Eymard] Une béatification sacrilège

SOURCE - crc-resurrection.org - Frère Bruno Bonnet-Eymard - Avril 2011

Nous ne pouvons en conscience et en raison donner notre assentiment intérieur ni extérieur à cet acte d’idolâtrie. Car c’en est un ! Les pages qui suivent en fournissent la démonstration surabondante. Tant d’évidentes contradictions entre les Écritures, la Tradition et l’enseignement constant du Magistère ecclésiastique d’une part et, d’autre part, les enseignements du pape Wojtyla, remplis d’erreurs, de tromperies, d’insultes à Dieu, à son Fils Jésus-Christ, à leur Esprit-Saint, et tant d’absurdités ou d’incongruités manifestes, nous interdisent de le vénérer comme un “ bienheureux ”.

Donc, le pape Benoît XVI, en l’élevant sur les autels, selon notre conviction fondée, se trompe ou nous trompe. Encore faut-il, pour sortir de cette épouvantable situation, que le Saint-Père daigne admettre qu’un acte de son Autorité apostolique puisse être contesté en raison de tels vices et erreurs jugés inacceptables à la conscience d’une partie de l’Église, si mince soit-elle, et que Sa Sainteté consente à en décider souverainement par l’autorité de son Magistère suprême, je veux dire, très précisément, d’en juger ex cathedra, infailliblement.

La célébration de cette béatification ne peut suffire à promouvoir la doctrine du pape Jean-Paul II à la hauteur d’un enseignement du Magistère infaillible, donc indiscutable, de l’Église hiérarchique. C’est évident. Même si la cérémonie de béatification est célébrée avec ferveur par tout le peuple de Dieu, sauf nous autres qui ne comptons, certes ! pour rien.

Dans la « guerre mortelle » que se livrent, depuis le Concile, deux religions au sein de l’Église catholique romaine, unique et sainte dépositaire de la Révélation divine, S. S. le pape Benoît XVI rendrait un immense service à l’Église et aux âmes, à la cause de Dieu, en procédant d’abord à l’examen de cette division primordiale, touchant la foi, et de cette discorde insupportable qui datent de l’issue du Concile. Que le Souverain Pontife daigne décider de cette question dogmatique préalable, de la conformité ou non-conformité des acquis conciliaires avec la foi catholique de toujours, par un jugement définitif, irrévocable, infaillible. Que Rome parle, avec sa suprême et universelle autorité, la cause sera entendue et plaise à Dieu que la division et la guerre soient éteintes.

DÉNI DE JUSTICE

Pendant tout le pontificat de Jean-Paul II, aucune des suppliques de l’abbé de Nantes ne reçut jamais la moindre réponse de leur auguste destinataire, mais toujours des fins de non-recevoir émanées de bureaux du Vatican.

La volonté délibérée du pape Jean-Paul II de refuser de mener à terme l’examen des accusations de l’abbé de Nantes, malgré les prescriptions du droit canonique, était pour ses collaborateurs si évidente que sous son pontificat de nombreux actes illégitimes de l’autorité, “ déclarations ” officielles, mises en garde épiscopales et sanctions antérieures à toute enquête ou procès, se sont succédé sans crainte de réprobation.

Ces actes ont causé un dommage considérable, voire irréparable à la réputation de l’abbé de Nantes et de nombreuses autres personnes qui le soutenaient, à l’encontre de toute présomption d’innocence. Pourtant, le droit à la bonne réputation est un droit fondamental reconnu à tous les fidèles de l’Église catholique (canon 220), et particulièrement aux clercs, non pas en vertu de la dignité et des droits de l’homme, mais en vertu de la dignité de notre condition de baptisés qui nous fait « non pas enfants d’une servante » mais de « la femme libre » qui est l’Église (Ga 4, 31).

N’est-ce pas le devoir du Père Commun de veiller à la sauvegarde de la bonne réputation de chacun de ses enfants ?

Si les accusations de l’abbé de Nantes sont mensongères, gravement fautives, il appartient au pape Benoît XVI de nous faire la charité d’un jugement en bonne et due forme selon le droit de l’Église (canon 221), tel que l’abbé de Nantes n’a cessé de le réclamer, sa vie durant. Le bien-fondé de la béatification du 1er mai prochain dépend de ce jugement préalable.

 LE JUGEMENT : NOTRE-DAME DE FATIMA

Le pape Jean-Paul II, dont la devise “ Totus tuus ” proclamait la dévotion mariale, a toujours méprisé les apparitions de Notre-Dame de Fatima et ses demandes bien précises. Pourtant, personne ne peut douter de leur authenticité, ni de celles de 1917, ni de celles qui les complétèrent à Pontevedra en 1925 et à Tuy en 1929. Elles constituent l’épiphanie mariale la plus importante de toute l’histoire de l’Église. Toutefois, il a fallu attendre la tentative d’assassinat dont Jean-Paul II fut victime le 13 mai 1981, jour anniversaire de la première apparition, pour que, de son propre aveu, il s’y intéresse. Il est vrai qu’il s’est rendu par la suite à Fatima en pèlerinage, qu’il a béatifié les deux voyants, François et Jacinthe, morts en 1919 et 1920, qu’il a élevé au rang de sanctuaire le lieu des apparitions de Pontevedra.

Il est cependant avéré que sœur Lucie, la dernière des voyants de Fatima, retournée à Dieu quelques semaines avant lui, n’a pas été mieux traitée que... l’abbé de Nantes ! On a beaucoup reproché à celui-ci le “ ton offensant ” de ses remontrances ; il faut bien reconnaître que les innombrables marques de vénération et d’affection pour le Père Commun données par sœur Lucie n’ont pas obtenu davantage d’attention et de bienveillance.

Comment s’en étonner puisque le message de la Mère de Dieu, transmis fidèlement par la voyante, était inconciliable avec les pensées personnelles de Jean-Paul II ? En effet, après la vision de l’enfer, la Sainte Vierge révèle le moyen d’en préserver les âmes : « Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. » De l’obéissance de l’Église à cette volonté divine dépend le salut des âmes et la paix du monde. Tout est donc entre les mains du Saint-Père : il lui appartient de consacrer la Russie au Cœur Immaculé de Marie, après avoir ordonné aux évêques de le faire avec lui, pour qu’elle se convertisse ; à lui aussi de recommander la dévotion des cinq premiers samedis du mois. Par ces simples demandes, c’est la nécessité de la conversion à l’Église catholique, la médiation de la Vierge Marie, l’autorité universelle du Vicaire du Christ-Roi, l’existence du Ciel et de l’enfer qui sont rappelées au monde, toutes vérités qui heurtent précisément de plein fouet la “ gnose wojtylienne ” exposée dans les pages suivantes.

Les pensées du pape Jean-Paul II couraient à l’opposé de celles du Cœur Immaculé de Marie. Il souhaitait la réconciliation des “ Églises séparées d’Orient et d’Occident ”, mais il ne voulait pas pour autant « convertir » la Russie au catholicisme, puisque son grand dessein millénariste était de faire l’union de toutes les confessions, à égalité, sans laisser l’Église catholique se prévaloir d’aucune supériorité sur “ les autres ”. Tout son programme répondait à sa chimère d’un monde pacifique où les religions ne formeraient plus qu’un seul “ Mouvement d’Animation Spirituelle de la Démocratie Universelle ”, chimère dont la réunion qu’il organisa à Assise, le 27 octobre 1986, fut le symbole. La contradiction violente qui oppose les volontés de Dieu révélées à Fatima aux démarches interreligieuses pour la paix de Jean-Paul II, fut rendue manifeste, précisément au cours de la rencontre d’Assise, par un événement bouleversant. Un cortège s’était avancé, portant un brancard de procession sur lequel était dressée la statue de Notre-Dame de Fatima. Or, le service d’ordre avait refoulé le cortège. Et le brancard avait été abandonné là avec la statue par terre, dans l’herbe.

« Quel signe ! s’exclamait l’abbé de Nantes, signe céleste dans une longue matinée froide et sans joie ! sans foi, sans lumière, où Dieu sembla sourd aux prières qui montaient vers lui. De quoi s’agissait-il ce jour-là, en ce lieu, en ce concours de tant de gens ? De la paix. De procurer au monde la paix. Par qui et par quels moyens ? Par toutes les religions et par tous les cultes. Et c’est alors que s’avance la personne qui a reçu de Dieu unique et véritable le don de la paix. Elle monte, elle approche, elle vient offrir à l’assemblée de toutes les religions le don de sa grâce à tous ceux qui voudront la prier et la supplier, et par Elle toucher le Cœur de son Fils, sans qui nul homme, nul peuple ne peut rien faire. Et voilà qu’elle est refoulée, quel signe ! Par respect pour le grand rabbin de Rome et le grand mufti de La Mecque, les adorateurs du serpent et les adorateurs du feu, et les sectateurs du bouddha qui, pour lors, siège tout en or sur le tabernacle vide de l’église Saint-Pierre !

« Mais qu’ont-ils fait à Assise ? Le but, le désir suprême de Jésus, c’est que les hommes, que le Pape, tous les évêques, que tous ouvrent leurs cœurs à Marie. Et à Assise, l’autre soir, ils l’ont expulsée, refoulée ! On préfère prier Bouddha et Allah pour la paix !

« Fatima nous apprend qu’Elle seule pourra nous secourir pour obtenir la paix du monde et la fin de la guerre. Et pourtant Elle seule est refoulée à Assise. Par un Pape qu’elle avait, dit-il lui-même, sauvé de la mort le 13 mai 1981, cinq ans auparavant. Quel égarement sans remède ! »

Le peu de cas que le pape Jean-Paul II a fait des demandes du Ciel révélées à Fatima par la Vierge Marie explique l’état dramatique dans lequel il a laissé l’Église, et constitue un obstacle insurmontable à sa béatification. 

frère Bruno de Jésus.