15 novembre 2013

[L'Appel de Chartres] Un ami, un maître et un héros

SOURCE - L'Appel de Chartres - Association Notre Dame de Chartres - Novembre 2013

Chers pèlerins de Chartres, trois grands noms nous ont quittés cet été : l’Abbé Chanut, notre ami, Jean Madiran, notre maître, et Hélie Denoix de Saint Marc, un héros français. Nous remercions le Bon Dieu pour ces trois vies et nous Le remercions de nous avoir permis de bien les connaître, parfois personnellement.

Dans ce numéro de l’appel de Chartres, l’Abbé Coëffet évoquera l’Abbé Chanut. Nous avons souvent bénéficié de son immense culture, de son sens de l’Eglise, de sa délicatesse. Nous n’avons pas oublié ses paroles un samedi de mai 2008 «Vivez selon le Christ, non point pour vous, mais pour le salut du monde. Telle est votre vocation. Telle est la vocation de la Chrétienté».L’Abbé Chanut a toujours été à nos côtés préparant nos pèlerinages, prêchant nos retraites, participant à la rédaction du livret spirituel, marchant avec les pèlerins. Nous le garderons dans nos prières fidèles et reconnaissantes.

Le nom de Jean Madiran me remet en mémoire un souvenir de jeunesse. Je vois encore mes parents attendre tous les mois l’arrivée de la revue ITINERAIRES. Nous étions dans les années soixante-dix et l’analyse de Jean Madiran était une référence pour beaucoup d’entre nous. Vous ne le savez peut-être pas, chers jeunes amis de Notre Dame de Chrétienté, mais notre pèlerinage existe aussi grâce à Jean Madiran, proche de nos fondateurs, de Dom Gérard. Sa vie est celle d’une famille de pensée en réaction contre le relativisme (ou le modernisme, aurait-il dit), pour «la Messe, le Catéchisme et l’Ecriture», pour la défense du droit naturel contre les «Droits de l’homme sans Dieu». Il fallait un grand amour de l’Eglise et beaucoup de courage pour créer Itinéraires, lancer le quotidien Présent et écrire des ouvrages comme «L’Hérésie du XXème siècle», ou «Les deux Démocraties». Notre Dame de Chrétienté, qui est engagée aujourd’hui dans un programme de formations de ses cadres veillera, à transmettre à nos jeunes pèlerins l’œuvre de Jean Madiran, écrite d’une plume acérée et illuminée par la clarté de son intelligence.

La figure du Commandant Hélie de Saint Marc est un exemple français d’héroïsme, qui devrait nous réunir tous dans l’admiration. Si vous ne connaissez pas sa vie, lisez le discours prononcé par le général de corps d’armée Bruno Dary lors de la remise des insignes de Grand-Croix de la Légion d’Honneur à ce grand soldat, en novembre 2011: «L’étoile qui vous a guidé dans toute votre vie, restera celle de l’honneur, puisque vous lui avez tout sacrifié, votre carrière, votre famille, votre renommée, votre avenir et vos lendemains! … Il va bientôt faire nuit et chacun de ceux qui sont là, qui vous estiment et qui vous aiment, ont envie de fredonner cette rengaine, désormais entrée dans l’histoire : ‘‘Non, rien de rien ! Non, je ne regrette rien!’’».

Ecoutons enfin le Commandant qui semble s’adresser à vous, chers amis: «Un homme doit toujours garder en lui la capacité de s'opposer et de résister. Trop d'hommes agissent selon la direction du vent. Leurs actes disjoints, morcelés, n'ont plus aucun sens».

Que leurs familles reçoivent toutes nos condoléances et l’assurance de nos prières.