14 août 2014

[Abbé John Hunwicke - Mutual Enrichment] Y a-t'il quelque chose de nouveau à dire sur Vatican II? Oui!! / Partie I

SOURCE - Abbé John Hunwicke - Mutual Enrichment - version française par Notions Romaines - 14 août 2014

Ceci est un compte rendu d’un livre dont la traduction anglaise fut produite en 2012. Elle me fut gentiment envoyée par Angelus Press pour que j’en fasse un compte rendu critique.
[Ndlr : Ce livre a aussi une traduction française que vous pouvez trouver ici. À noter que l’abbé Hunwicke fait référence à la version anglaise et que celle-ci peut ne pas correspondre avec la version française.]
Il y aura de plus en plus de choses à dire sur Vatican II à mesure que les archives du Concile deviendront disponibles. Oh comme il est vrai de dire que ce Concile va devenir de plus en plus débattu. Mais devons-nous ratisser les débris des années 60 ou ne devrions-nous pas nous trouver une vie, passer outre? Les fidèles lecteurs de ce blogue se rappelleront mes vues souvent répétées ici sur ces conciles qui n’ont pas défini de dogmes ou de doctrine, mais qui traitèrent des affaires de leurs temps (je cite habituellement le concile de Vienne; sommes-nous vraiment intéressés aujourd’hui par le financement de la prochaine croisade ou à savoir si nous devons brûler ou non les Templiers?) qui graduellement finissent par tomber dans ce bruissement de fond de l’Église et qui y sont mieux quand ils y sont laissés. Resquiescant in pace.

Mais pour ceux d’entre nous qui obtiennent un buzz de l’histoire, Vatican II : une histoire à écrire de Roberto di Mattei (Éditions Müller) est une lecture aussi captivante qu’érudite. Le Professeur Mattei maîtrise un vaste corpus documentaire et il tisse le résultat de son immense apprentissage en un récit qui, à la manière d’un roman mais plus encore, nous amène à vouloir tourner une page après l’autre pour en découvrir plus. Le seul problème que j’entrevois est que vous risquez une entorce du poignet si ce livre devient votre lecture de chevet et ce même si vous acquérez la version brochée. Ce livre a 598 pages, mais contrairement à de nombreux autres livres, celui-ci n’a pas d’immenses et d’élégants espaces vides pour mettre en branle le texte (les marges en bas de pages ne font que 8 millimètres); en somme le travail est utile et direct. Son caractère utile est d’autant plus rehaussé par le fait que le Pr. de Mattei ne fait aucune assertion pour laquelle il ne peut référer à une source publiée. Pour cette seule raison ktema es aiei xugkeitai. En introduction, il y a de bons résumés de l’état de la question juste avant le début du Concile que ce soit en matière d’études bibliques ou liturgiques. Les notes de bas de pages [ndlr : les notes de fin de texte pour la version française] donnent des descriptions concises des différents acteurs lors de leur arrivée sur scène.

De Mattei écrit, et il nous le rappelle, comme un historien plutôt que comme un théologien. Mais tôt ou tard, l’histoire pose ses questions théologiques. Une recension des vota soumis par les Pères, alors qu’on leur demandait leurs opinions avant le Concile, révèle des préoccupations qui ne réussirent pas à influencer les documents conciliaires. L’une d’entre elles est la supposition que l’on continuerait la très populaire mariologie triomphaliste qui dans le triste après-guerre avait réconforté les esprits tant des évêques que des laïques. La définition du dogme de la Médiation universelle de la Mère de Dieu était attendue avec confiance. Pourquoi ne fut-elle pas…

À suivre

Traduction: Notions romaines