SOURCE - DICI - 3 avril 2015
Le 7 mars 2015, le pape François a célébré la messe dans la paroisse romaine de Tous-les-Saints. Il y est venu pour le cinquantenaire de la première messe célébrée en italien par Paul VI, précisément dans cette église.
Le 7 mars 2015, le pape François a célébré la messe dans la paroisse romaine de Tous-les-Saints. Il y est venu pour le cinquantenaire de la première messe célébrée en italien par Paul VI, précisément dans cette église.
Commentant l’Evangile de saint Jean où Jésus chasse les marchands du Temple, le pape s’arrête sur l’expression : « Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic » (Jn 2, 16). Pour François, il est question ici d’un « certain type de religiosité » : le geste de Jésus est un « geste de nettoyage, de purification ». Dieu « n’aime pas un culte extérieur fait de sacrifices matériels et basé sur l’intérêt personnel », explique-t-il. Il s’agit « d’un rappel à un culte authentique, à la correspondance entre la liturgie et la vie ; un rappel qui vaut pour chaque époque et aujourd’hui aussi pour nous ». Et de souligner : « Il ne s’agit pas seulement d’une doctrine à comprendre ou d’un rite à accomplir, mais essentiellement une source de vie et de lumière pour notre chemin de foi. »
« L’Eglise nous appelle à avoir et à promouvoir une vie liturgique authentique, afin de pouvoir être en syntonie entre ce que la liturgie célèbre et ce que nous vivons dans notre existence », poursuit François, pour qui le « disciple de Jésus ne va pas dans une église pour observer un précepte, pour se sentir en accord avec un Dieu qu’il ne doit ensuite pas trop déranger ». Non, il y va pour « rencontrer le Seigneur et trouver dans sa grâce la force de penser et d’agir selon l’Evangile ». « On ne peut alors, prévient-il, s’illusionner d’entrer dans la maison du Seigneur et de ‘couvrir’ à l’aide de prières et de pratiques de dévotion des comportements contraires aux exigences de la justice, de l’honnêteté et de la charité envers son prochain ».
A la sortie de l’église, le pape a salué les fidèles qu’il a remerciés de leur accueil et de leur participation à la messe, donnant le sens des propos tenus au cours de son homélie. Remercions Dieu, a-t-il affirmé, « pour ce qu’il a fait en faveur de son Eglise durant ces cinquante dernières années de réforme liturgique. Ce fut un acte de courage de l’Eglise que de se rapprocher du peuple de Dieu, afin qu’il puisse bien comprendre l’acte liturgique ». Et de déclarer : « c’est important pour nous de suivre la messe comme cela. On ne saurait retourner au passé. Il faut toujours aller de l’avant, car qui retourne en arrière se trompe ».
Commentaire : Les affirmations du pape dans son sermon soulèvent plusieurs questions : faut-il comprendre que comme Jésus en chassant les vendeurs du Temple a accompli un « geste de nettoyage et de purification », Paul VI par sa réforme liturgique a engagé l’Eglise sur la voie du nettoyage et de la purification ? De même, faut-il penser que la dénonciation d’un « certain type de religiosité », comparable aux agissements des marchands du Temple, vise la messe qui été célébrée avant le Nouvel Ordo Missae, la messe de saint Pie V qui a sanctifié tant de générations ? Mais ce sont surtout les propos de François à la sortie de l’église qui mériteraient d’être clarifiées, car si « on ne saurait retourner au passé », qu’est-ce que Benoît XVI a fait, en 2007, en reconnaissant que la messe tridentine n’avait jamais été abolie ? Il retournait en arrière, donc il se trompait !
(Sources : apic/radiovatican/vis – DICI n°313 du 03/04/15)