Confession lors du pèlerinage de Tradition entre Chartres et Paris, organisé pour la Pentecôte, par la Fraternité sacerdotale Saint Pie X. |
SOURCE - Nicolas Senèze - La Croix - 2 septembre 2015
La Fraternité Saint-Pie-X a salué le « geste paternel » du pape qui a décidé de reconnaître licites les absolutions données en confession par ses prêtres pendant l’Année de la miséricorde.
La Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X (FSSPX) s’est réjouie dans un communiqué diffusé mardi 1er septembre, de la décision du pape François de reconnaître licites, pendant toute l’Année de la miséricorde, les absolutions données en confession par ses prêtres.
« J’établis, par ma propre disposition, que ceux qui, au cours de l’Année sainte de la miséricorde, s’approcheront, pour célébrer le sacrement de la réconciliation, des prêtres de la Fraternité Saint-Pie-X recevront une absolution valide et licite de leurs péchés », a écrit le pape dans une lettre où il précise les modalités de cette année jubilaire qui doit s’ouvrir le 8 décembre prochain.
« GESTE PATERNEL »
Même si les excommunications qui pesaient sur la FSSPX ont été levées en 2009 par Benoît XVI, depuis cette date, leurs prêtres « n’exercent de façon légitime aucun ministère dans l’Église », avait rappelé en novembre 2012 la commission pontificale Ecclesia Dei , en charge du dialogue avec les lefebvristes à Rome.
Les sacrements qu’ils célèbrent, s’ils sont valides, sont donc illicites aux yeux de l’Église catholique.
« La Fraternité Saint-Pie-X exprime sa reconnaissance au Souverain Pontife pour ce geste paternel », s’est félicitée la maison généralice de la FSSPX, basée à Menzingen (Suisse), dans un communiqué diffusé mardi soir.
« JURIDICTION DE SUPPLÉANCE »
Elle rappelle néanmoins que, « dans le ministère du sacrement de pénitence, elle s’est toujours appuyée, en toute certitude, sur la juridiction extraordinaire que confèrent les normae generales du Code de droit canonique ».
En effet, alors que les sacrements de la réconciliation et du mariage ne peuvent être célébrés que par des prêtres en communion avec leurs évêques, l’Église peut reconnaître une « juridiction de suppléance », notamment dans des cas de détresse et de nécessité.
« En cas de danger de mort, tout prêtre, même dépourvu de la faculté d’entendre les confessions, absout validement et licitement de toutes censures et de tous péchés tout pénitent, même en présence d’un prêtre approuvé », énonce le canon 976 du Code de droit canonique.
« LE PAPE DÉSIRE LA RÉCONCILIATION »
Pour la FSSPX, la « crise » que traverserait l’Église, l’« apostasie » professée depuis le concile Vatican II et les doutes sur la validité de certains sacrements après la rénovation liturgique voulue par le concile, mettraient des fidèles dans un tel « état de nécessité », les forçant à s’adresser à ses prêtres.
Par ailleurs, dans son communiqué, la FSSPX s’abstient de répondre à l’appel du pape qui dit espérer « que dans un proche avenir, l’on pourra trouver les solutions pour retrouver une pleine communion avec les prêtres et les supérieurs de la Fraternité ».
« Le pape désire la réconciliation, mais il appartient à ceux qui sont séparés de l’Église de retrouver la pleine communion avec le successeur de Pierre », confiait en mars dernier à La Croix le cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi et président de la commission Ecclesia Dei.
« Nous faisons tout ce qui est possible. Mais les conditions pour une pleine communion avec Rome sont les mêmes pour tous les baptisés : la foi, les sacrements, la reconnaissance de l’autorité du pape », ajoutait-il, rappelant ainsi les conditions du Préambule doctrinal soumis à la FSSPX sous le pontificat de Benoît XVI.
Nicolas Senèze