8 mars 2018

[FSSPX Actualités] Le lundi de Pentecôte sera désormais consacré à Marie

SOURCE - FSSPX Actualités - 8 mars 2018

Le pape François a décidé que le lundi de Pentecôte serait le jour désigné pour vénérer « Marie, Mère de l’Eglise ». Le décret, signé le 11 février, en la date anniversaire des apparitions de Notre-Dame à Lourdes, a été publié le 3 mars 2018.

Le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements, a expliqué que le Saint-Père avait pris la décision de célébrer Marie Mère de l’Eglise, « en considérant l’importance du mystère de la maternité spirituelle de Marie qui, dans l’attente de l’Esprit Saint à la Pentecôte, n’a jamais cessé de prendre soin maternellement de l’Eglise pèlerine dans le temps ».

Pour le prélat guinéen, si nous voulons grandir et être remplis de l’amour de Dieu, il faut planter notre vie sur trois grandes réalités : la Croix, l’Hostie et la Vierge Marie. Ce sont là « trois mystères que Dieu a donnés au monde pour structurer, féconder et sanctifier notre vie intérieure, et nous conduire vers Jésus », écrit-il dans le commentaire qui accompagne la publication du décret.

ll convient de préciser que seul le Christ est le Chef de l'Eglise en vertu de son Incarnation rédemptrice. Vrai Dieu et vrai homme, il est la source de la grâce dite capitale. L'expression de Marie Mère de l'Eglise est une conséquence de la maternité spirituelle qu'exerce la Vierge sur les membres du Corps mystique qu'est l'Eglise.

La Tradition désigne Notre Dame comme la « mère des membres du Christ » et la « mère des membres mystiques du corps du Christ », selon les formules de saint Augustin et de saint Léon le Grand. Ces derniers s'appuient sur la coopération subordonnée au Christ de la Très Sainte Vierge Marie dans l’œuvre de la Rédemption. Cette coopération est en particulier manifeste au pied de la Croix, lorsque Notre-Dame s'unit à la Passion de son Fils en restant debout, et qu'elle est faite mère de saint Jean (Jn 19, 26-27).
Mgr Lefebvre salue la décision du pape Paul VI
Alors Supérieur général des Pères du Saint-Esprit, Mgr Marcel Lefebvre se réjouit beaucoup de la proclamation de Marie, Mère de l'Eglise par le pape Paul VI, dans l'aula conciliaire, le 21 novembre 1964. Il voulut croire que « dans l'histoire de l'Eglise, le concile Vatican II demeurera[it] avant tout celui qui a proclamé Marie, Mère de l'Eglise ».

En effet, contrairement à d'autres propositions doctrinales contestables, rien ne trouva « pareil assentiment enthousiaste de la part des Pères », se souvient le futur fondateur de la Fraternité Saint-Pie X. Il relate : « C'est sous le frémissement de l'Esprit-Saint et dans un transport tout surnaturel que fut proclamée solennellement et conciliairement la maternité de Marie à l'égard de l'Eglise ».

Pour Mgr Lefebvre, « aucune vérité affirmée dans le Concile n'aura en fait l'importance de celle-là. Cette nouvelle affirmation d'une réalité aussi ancienne que l'Evangile met remarquablement en lumière des dogmes que certains veulent minimiser. Désormais, en effet, apparaissent clairement les liens indissolubles qui unissent Jésus-Marie-l'Eglise et le Pape. On ne peut aller à Jésus sans Marie, on ne peut aller à Marie sans l'Eglise, qui n'est autre que l'Eglise catholique et romaine – donc sans être uni au Pape. Mettre en valeur cette maternité de Marie à l'égard de l'Eglise, c'est affirmer la nécessité d'être fils de l'Eglise catholique et romaine pour être fils de Marie ».
Si Marie est Mère de l'Eglise, elle nous met en garde contre un faux œcuménisme
Les conséquences de cette maternité sur l'Eglise semblent couler de source :

· Le dogme extra Ecclesiam nulla salus : il n'y a pas de salut en dehors de l'Eglise. « Quiconque se sauve ne peut l'être que par l'Eglise, Corps mystique de Notre Seigneur ».

· « De ce que Marie n'est mère que d'un fils, Jésus, ainsi elle n'est mère que d'une Eglise, d'un Corps mystique. Et cette Eglise ne peut être que l'Eglise romaine et toutes les Eglises membres de l'Eglise romaine ».

Dès lors, « c'est dans les limites de ces vérités fondamentales que l'œcuménisme doit se placer. C'est la seule et vraie charité que nous devons avoir vis-à-vis de ceux qui sont séparés de l'Eglise et de ceux qui l'ignorent ; leur exposer clairement la vérité, témoigner de la vérité afin qu'ils croient et qu'ils soient sauvés. C'est ainsi le vrai moyen de convertir les protestants à l'unité de l'Eglise ». Mgr Lefebvre comprend que cette vérité proclamée par le pape Paul VI est une mise en garde contre le faux œcuménisme.
Marie nous met aussi en garde contre la fausse liberté religieuse
Mgr Lefebvre voit encore d'autre applications à cette maternité de Marie sur l'Eglise :

· Elle s'exerce sur des personnes entretenant des rapports hiérarchiques, non sur une entité juridique impersonnelle au moyen d'une fausse collégialité ;

· Elle met en garde contre une fausse Liberté religieuse : « nous ne sommes pas libres d'être ou de ne pas être ses fils si nous voulons sauver nos âmes. C'est pourquoi nul n'a le droit de professer une croyance qui soit contraire à Marie, Mère de l'Eglise. Car on n'a de droit que ce que Dieu donne comme droit. Peut-on concevoir que Dieu donne un droit qui contredirait les droits de Marie, Mère de Jésus?»

Pédagogue, Mgr Lefebvre explique : « Autre chose est de tolérer la malice des hommes, leur faiblesse, tolérer un mauvais usage de la liberté, autre chose en faire un droit. Aucune liberté ne comporte par définition le droit de mal en user. La liberté ne serait plus une perfection et un bienfait, mais un vice ».

C'est ainsi que le Supérieur des Spiritains espère que cette mise en lumière de la maternité de Marie sur l'Eglise éclairera les « questions doctrinales abordées au Concile ». Il s'agit bien sûr du faux œcuménisme, de la fausse liberté religieuse et de la fausse collégialité. Marie est vraiment « notre phare dans la tempête pour mettre en fuite les erreurs, les hérésies qui sont les filles de Satan, Père du Mensonge».

Mgr Lefebvre conclut en invitant à chanter les louanges de Marie Mère de l'Eglise et à se faire l'écho des désirs du pape. Plût au Ciel que Paul VI et le Concile se bornassent à de telles affirmations conformes à la Tradition de l'Eglise !
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Note : Toutes les citations de Mgr Lefebvre sont tirées de l'Avis du Supérieur général aux membres de la congrégation des Pères du Saint-Esprit, mai-juin 1965, publié dans Lettres pastorales et écrits, p. 211-215.