SOURCE - Fide Catholica - 25 mars 2018
Nous avons appris ce soir avec beaucoup de tristesse le décès de l’abbé Jean Siegel, de la paroisse de Thal, dans le nord de l’Alsace, ce vendredi 23 mars 2018. Bien qu’indignes, nous avions eu le grand privilège d’assister depuis fin 2016 à sa messe, où venaient des gens depuis toute l’Alsace, la Lorraine, l’Allemagne voisine et même la Belgique. Dans le contexte de la résistance à la révolution moderniste de Vatican 2, l’abbé Siegel est un cas édifiant et assez unique dans le clergé alsacien, voire même français. Ordonné sous Pie XII, il refusait les enseignements hérétiques et la messe invalide de Paul VI, ce qui lui a valu plusieurs années de persécutions par l’évêque moderniste de Strasbourg, Mgr. Léon-Arthur Elchinger. L’abbé Siegel professait la doctrine catholique et en conséquence, constatait l’absence totale de validité et de légitimité de la hiérarchie et des « papes » de la secte novus ordo. L’offensive de la hiérarchie moderniste commença en Alsace après que plusieurs prêtres alsaciens fidèles à la foi catholique décidèrent d’occuper l’église Saint-Jean, sur les quais des halles. Cet acte de légitime protestation de la part de ces prêtres, parmi lesquels se trouvait l’abbé Siegel, se déroulait en septembre 1977, quelques mois après l’occupation du Saint-Nicolas du Chardonnay, occupation à laquelle avait pris part l’abbé Louis Coache. Plus isolés peut-être que les catholiques parisiens, les alsaciens « intégristes » (comme les médias dominants les appelaient alors) furent sans secours face à la politique zélée de Léon-arthur Elchinger, bien décidé à instaurer avec rigueur et cynisme la subversion moderniste dans le diocèse. Après les « tensions » des années 1976-1977, ce dernier, fervent promoteur des erreurs modernistes, avait vainement et illicitement tenté de faire expulser le brave curé Siegel de sa paroisse de Thal et de Berg, allant jusqu’à adresser une lettre aux paroissiens dans un vocabulaire remarquablement sournois :
Nous avons appris ce soir avec beaucoup de tristesse le décès de l’abbé Jean Siegel, de la paroisse de Thal, dans le nord de l’Alsace, ce vendredi 23 mars 2018. Bien qu’indignes, nous avions eu le grand privilège d’assister depuis fin 2016 à sa messe, où venaient des gens depuis toute l’Alsace, la Lorraine, l’Allemagne voisine et même la Belgique. Dans le contexte de la résistance à la révolution moderniste de Vatican 2, l’abbé Siegel est un cas édifiant et assez unique dans le clergé alsacien, voire même français. Ordonné sous Pie XII, il refusait les enseignements hérétiques et la messe invalide de Paul VI, ce qui lui a valu plusieurs années de persécutions par l’évêque moderniste de Strasbourg, Mgr. Léon-Arthur Elchinger. L’abbé Siegel professait la doctrine catholique et en conséquence, constatait l’absence totale de validité et de légitimité de la hiérarchie et des « papes » de la secte novus ordo. L’offensive de la hiérarchie moderniste commença en Alsace après que plusieurs prêtres alsaciens fidèles à la foi catholique décidèrent d’occuper l’église Saint-Jean, sur les quais des halles. Cet acte de légitime protestation de la part de ces prêtres, parmi lesquels se trouvait l’abbé Siegel, se déroulait en septembre 1977, quelques mois après l’occupation du Saint-Nicolas du Chardonnay, occupation à laquelle avait pris part l’abbé Louis Coache. Plus isolés peut-être que les catholiques parisiens, les alsaciens « intégristes » (comme les médias dominants les appelaient alors) furent sans secours face à la politique zélée de Léon-arthur Elchinger, bien décidé à instaurer avec rigueur et cynisme la subversion moderniste dans le diocèse. Après les « tensions » des années 1976-1977, ce dernier, fervent promoteur des erreurs modernistes, avait vainement et illicitement tenté de faire expulser le brave curé Siegel de sa paroisse de Thal et de Berg, allant jusqu’à adresser une lettre aux paroissiens dans un vocabulaire remarquablement sournois :
Un groupe de traditionalistes — parmi lesquels M. l’abbé Jean Siegel, curé de Berg et Thal (Bas-Rhin), à qui Mgr Elchinger avait enjoint, le 8 juillet précédent, de cesser de célébrer la messe dite de saint Pie V — ont occupé, le dimanche 25 septembre, l’église Saint-Jean, à Strasbourg, et molesté Mgr Elchinger, évêque du diocèse. Le 6 octobre, Mgr Elchinger révoquait l’abbé Siegel (1). La veille, il avait adressé à ses paroissiens la lettre ci-après qui leur a été remise en main propre par deux prêtres désignés par lui (2): Vous savez que, depuis longtemps, votre curé actuel est en opposition avec le Pape Paul VI et avec moi. Avec patience et bonté, j’ai essayé à plusieurs reprises de le faire réfléchir pour qu’il ne persévère pas dans son attitude. Les événements du dimanche 25 septembre en l’église Saint-Jean de Strasbourg ont mis en évidence que votre curé ne reculait pas devant la rébellion ouverte contre son évêque Vous comprenez que dans ces conditions j’ai le désir et le devoir de m’adresser à vous. Car, étant de par la grâce de Dieu et la volonté du Saint-Siège apostolique votre évêque, je me sens aujourd’hui plus que jamais responsable de vous tous, de votre paroisse et du salut de vos âmes On vous a dit et répété que depuis le Concile du Vatican l’Eglise de Paul VI et de ses évêques changeait la religion et devenait infidèle sur des points importants de la doctrine catholique, que la nouvelle messe n’était pas la sainte messe sacrifice de toujours. Je tiens à vous affirmer qu’on vous trompe: nous célébrons aujourd’hui comme hier la même messe catholique, le même sacrifice du Christ Jésus; l’Eglise d’aujourd’hui, comme celle d’hier, est fidèle à la vérité de toujours, et c’est l’unique Eglise légitime. Mais dans cette affaire, il y a plus important et plus grave qui est en jeu: l’unité de notre Eglise. En refusant d’accueillir l’évêque le 25 septembre dernier, un groupe de catholiques a manifesté devant tout le pays qu’il ne reconnaissait plus l’évêque. Or, s’il y a un point important de la Tradition catholique de toujours, c’est bien le souci de ne pas se séparer du Pape et de l’évêque. Je vous aime trop, chers catholiques de Thal-Mackwiller, pour accepter que dans toute l’Alsace vous passiez comme faisant avec votre curé opposition au Pape et à l’évêque. Soyez d’ailleurs certains que c’est en suivant votre évêque que vous resterez dans la vérité catholique de toujours. « Qui vous écoute, m’écoute », dit Jésus aux apôtres; cette parole reste valable encore maintenant. En raison de tout ce qu’on vous a dit, quelques-uns d’entre vous ont pu être ébranlés dans leur confiance envers le Pape et l’évêque. Qu’ils reprennent confiance et courage: votre évêque est et restera le vrai défenseur de la foi catholique. Chers catholiques de Thal-Mackwiller, je vous demande de réfléchir sérieusement et de vous regrouper derrière votre évêque et les prêtres qu’il vous envoie. En raison de mes responsabilités, je dois malheureusement relever en ce moment votre curé de ses fonctions. Je suis convaincu que je peux compter sur votre attachement loyal à votre évêque et sur votre esprit de foi. Vous n’avez pas vécu si longtemps dans la fidélité à la foi de vos pères pour que vous acceptiez maintenant de vous isoler des paroisses voisines et du diocèse. Dimanche prochain, le 9 octobre, la messe paroissiale catholique célébrée en communion avec le Pape et l’évêque aura lieu à 10 heures à l’église de Mackwiller. Venez-y tous et entraidez-vous pour vous y rendre. Je demande à Dieu de bénir vos familles et votre paroisse. – Lettre de Mgr Elchinger aux catholiques de Berg, Thal et Mackwiller, Strasbourg, le 5 octobre 1977.
Ces attaques sournoises de la part de Mgr. Elchinger n’avaient évidemment aucune valeur, puisque celui-ci n’était plus que le mandataire de la contre-église de Vatican 2. Mais investi du pouvoir de cette dernière, l’évêque moderniste n’hésita pas à employer des mesures radicales pour faire craquer ce petit curé à la foi indéfectible : huissiers gendarmes, suspens, interdictions, menaces, etc. En novembre 1977, Elchinger publia son décret contre l’abbé Siegel, prétendant le défaire de sa juridiction paroissiale et lui ordonnant de se soumettre à Paul VI :
« Les dispositions du présent décret seront en vigueur jusqu’à ce que vous ayez exprimé et prouvé publiquement votre soumission au Pape Paul VI et à ses directives doctrinales et pastorales et qu’ainsi vous soyez revenu à la pleine communion avec le Saint-Père. » (Le décret fut publié dans L’Eglise en Alsace, novembre 1977)
Rien n’y fit. Mgr. Elchinger pensa enfin à faire céder l’admirable prêtre en ordonnant à l’état de cesser de lui verser son traitement, s’appuyant sur le droit local. Là encore, par une facétie de la Providence, c’est l’état républicain lui-même qui rendit justice au curé de Thal en annulant la mesure qui avait mit fin au traitement auquel il avait droit, en tant que vrai pasteur catholique, en vertu de la même législation concordataire d’Alsace-Moselle. On lit également le témoignage de l’écrivain catholique américain John Daly, publié dans le forum catholique du 18 aout 2007 :
Le 8 juillet 1977, Mgr Arthur Elchinger de Strasbourg a formellement enjoint à M. l’abbé Jean Siegel, Curé de Thal, de cesser de célébrer la messe traditionnelle. Celui-ci ne démordant pas, le 6 octobre 1977, sans respecter les formes canoniques, Mgr Elchinger a déclaré l’abbé Siegel suspens et privé de sa cure. L’abbé Siegel pourtant ne bouge pas. L’évêque arrange qu’un huissier intervienne pour le sortir du presbytère. Faute d’un droit de passage sur un terrain privé, l’huissier ne peut intervenir. L’abbé Siegel reste en place. Il continue comme d’habitude de desservir sa paroisse et de dire comme d’habitude la messe traditionnelle (agrémentée d’un sermon en allemand et en français) dans sa petite église. Ne pouvant s’en débarrasser physiquement, Mgr Elchinger réussit charitablement à obtenir que l’abbé Siegel soit privé du traitement versé aux curés par l’état en Alsace. Le 18 août 1978 l’abbé Siegel s’inscrit à l’ANPE et l’Aurore le déclare « premier prêtre chômeur de France ». En 1998 Mgr Elchinger s’en va de ce monde pour recevoir dans l’éternité la récompense due à ses mérites. Quant à l’abbé Siegel, en 2007 il est toujours en possession de son église et de son presbytère, ayant exercé les fonctions de curé sans interruption, sans NOM, sans concession au modernisme, depuis 1955. […] En 1977 l’abbé Siegel a été déclaré suspens et privé de sa charge de curé. Il a reçu l’ordre de quitter l’église et le presbytère. Il a été privé de son traitement. Il a été publiquement calomnié. Il a même subi des menaces, jusqu’à trouver sa voiture criblée de balles de carabine. Sa faute, c’est clair, était d’adhérer à la messe de son ordination. L’évêque qui le persécutait était, au demeurant, farouchement moderniste. Le fait que l’abbé Siegel continue d’occuper son église et son presbytère et que le traitement de l’état lui est actuellement versé représentent donc l’échec de la politique de feu Mgr Arthur Elchinger et non une quelconque mansuétude. La justice exige que l’abbé Siegel et tous les prêtres – des centaines – persécutés pour leur adhésion à la messe traditionnelle reçoivent l’amende honorable qui leur est due ; que l’on reconnaisse leur innocence et la nullité des sanctions canoniques à leur sujet.
Et en effet, l’étonnant abbé Siegel, véritable athlète de la foi, a continué de célébrer la sainte messe et de prêcher la vraie doctrine catholique dans sa paroisse de Thal, perdue au fond des vastes et calmes pâtures de l’Alsace Bossue, jusqu’au mois de novembre dernier avec une énergie impressionnante et admirable, malgré son grand âge. C’est une grande peine pour nous que de n’avoir pas connu plus tôt ce saint prêtre et de ne pas nous être rendus plus souvent à sa messe. Puisse le Seigneur Tout-Puissant l’accueillir en Sa demeure.