SOURCE - David Patsouris - Sud-Ouest - 22 décembre 2009
RELIGION. Un petit groupe de catholiques du Bassin s'est constitué en association pour demander à la paroisse d'Arcachon des messes sous la forme du rite latin romain
Sancte Benedicte milite pour des messes en latin
Sancte Benedicte milite pour des messes en latin
Des messes en latin sur l'agglomération du sud du bassin d'Arcachon, voilà ce que réclament les membres de l'association Sancte Benedicte, domiciliée au Pyla-sur-Mer.
Cette association a été enregistrée à la sous-préfecture d'Arcachon le 28 août 2009. Voici son objet : « Soutien de la forme extraordinaire du rite latin romain, sur le territoire du bassin d'Arcachon, entre Biganos et Cazaux, aux bénéfices des fidèles qui lui sont attachés, de façon permanente ou saisonnière, comme de même la réalisation d'une entraide fraternelle parmi eux et un soutien éventuel au clergé qui y sera affecté. » En résumé, des messes en latin avec un prêtre tourné vers le Christ et non vers les fidèles.
Une première rencontre
Cette initiative doit être replacée dans un contexte plus large. Le pape Benoît XVI a publié en juin 2007 un Motu Proprio sur la libéralisation de la messe ancienne. Une porte ouverte en vue de faciliter la réconciliation entre tous les catholiques, y compris les anciens disciples de Monseigneur Lefebvre, et, plus largement, les traditionalistes.
Des fidèles, sous certaines conditions, peuvent réclamer des messes sous la forme extraordinaire du rite latin romain (comme cela se pratique à Bordeaux Saint-Éloi par exemple). « Cela n'a rien d'exceptionnel et c'est autorisé par le pape, mais célébrer la messe en latin nécessite d'en discuter avec le clergé local », explique le père Rouet, chargé de la communication au diocèse.
Donc à Arcachon, avec le père Jean-Paul Queyroy, le doyen. Un petit groupe mené par la Testerine Aude de l'Epinois a donc constitué l'association Sancte Benedicte et demandé audience au clergé local. Le père Jean-Paul Queyroy reconnaît les avoir rencontrés une première fois : « Benoît XVI a donné la possibilité aux prêtres et aux curés, sous certaines conditions, de voir l'opportunité d'une messe en latin. Le curé est sur le terrain et peut donc discerner le bien de tous. Il faut un groupe connu et assez nombreux. Et voir si cela est compatible avec la communauté pour ne générer ni désordre ni division dans la paroisse. On ne peut pas faire deux églises parallèles. »
«Ni Saint-Pie-X, ni Opus Dei »
Aude de l'Epinois, présidente de Sancte Benedicte, assure que « la demande de messes en latin existe depuis longtemps, mais cela avait toujours été refusé ». De suite, la jeune femme tient à se démarquer d'une quelconque étiquette intégriste : « Je comprends les réticences que peut inspirer la messe en latin. Mais nous ne sommes ni Saint-Pie-X, ni Saint-Pierre, ni l'Opus Dei. Nous ne faisons aucun prosélytisme. Nous demandons simplement un lieu de culte et un horaire une fois par semaine pour une messe en latin. C'est tout. Je ne comprends pas que nous soyons soumis à un tel parcours du combattant pour une messe en latin désormais autorisée par Rome. »
Et pourquoi est-ce finalement si important ? « On a tellement voulu rendre la messe proche du profane que, depuis des années, les églises se vident. Or, il y a un vrai renouveau autour de la messe en latin, avec beaucoup de jeunes, fidèles et prêtres, qui y sont attachés. »
Elle prétend représenter trente à cinquante personnes. « Nous nous sommes constitués en association pour que le père Queyroy ne soit pas assailli de demandes, pour qu'il n'ait qu'un seul interlocuteur. » De son côté, le père Queyroy se dit ouvert mais demeure prudent : « Je ne suis pas fermé. Mais il faut que je connaisse ce groupe. Et s'il y a des messes en latin, je les célébrerai. »
Une prochaine rencontre est prévue en janvier. Et si les conditions demandées par le père Jean-Paul Queyroy sont réunies, des messes en latin sont alors possibles...
Auteur : david patsouris
d.patsouris@sudouest.com
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