SOURCE - Les Nouvelles Calédoniennes - 7 septembre 2010
La messe en latin résonne à Katiramona. La petite communauté de catholiques traditionalistes que comptent la Calédonie et la fraternité Saint-Pie X y dispose désormais d’un pied-à-terre. Et cette installation pérenne d’une mouvance toujours très contestée est loin de plaire à l’église locale.
La croix sur les portes ne laisse aucun doute. Un nouveau lieu de culte a poussé à Katiramona, versant Païta, sous la forme d’une maisonnette allongée. Construit par les fidèles et pas tout à fait terminé, le bâtiment abritait dimanche matin une trentaine de personnes.
Quelques jeunes, plusieurs enfants et une majorité de croyants à cheveux blancs représentant la diversité du pays. Une mantille noire ou blanche recouvrait la chevelure de plusieurs femmes d’un voile de dentelle. Quant au prêtre, l’abbé Laisney, arrivé de Nouvelle-Zélande pour quelques jours, il officiait tourné vers l’autel pendant que, derrière lui, les fidèles entonnaient en chant grégorien Asperges-me, Credo, Gloria ou Mea culpa.
Ces paroles d’antan sont à l’image de la messe entière, dite en latin selon ce qu’on appelle le rite tridentin. Cette façon de célébrer la liturgie a disparu il y a longtemps des églises calédoniennes. Mais depuis près de trente ans, un noyau de catholiques refuse les changements induits par le célèbre concile Vatican II du début des années 60. « La nouvelle messe, ce n’est plus le saint sacrement du Christ », tranche l’un d’eux avec énergie. Et tous persistent à défendre l’« ancienne messe » dans la mouvance religieuse de Marcel Lefebvre. Liés à la fraternité Saint-Pie X, ils se présentent plutôt comme des traditionalistes quand leurs détracteurs les taxent d’intégrisme. C’est d’ailleurs le titre de la mise en garde publiée par l’église locale dans les bulletins paroissiaux de septembre. Interrogé à ce sujet, l’archevêché répond dans un communiqué : « Lors de la réunion du conseil pastoral diocésain du mois d’août 2010, l’archevêque de Nouméa a fait état d’informations sur l’ouverture de cette chapelle, développe le texte. Les chrétiens sont invités à ne pas se laisser abuser par ce groupe qui n’a aucun lien avec l’[église] locale en communion avec Rome ».
« Le pape est pour, mais l’évêque est contre », résume François Laisney en faisant référence à la position de Benoît XVI, plus conservateur que son prédécesseur et plus souple sur la question de la messe. A l’échelle calédonienne, l’ouverture de cette chapelle représente en tout cas une mise en lumière du mouvement. Jusque-là, les prêtres dépêchés d’Australie ou de Nouvelle-Zélande célébraient les messes ancienne version dans la discrétion d’oratoires aménagés chez des particuliers. Ou dans la chapelle créée à Gouaraoui, tribu de Houaïlou, dont le petit chef Clovis fut à l’origine du lien avec les traditionalistes.
« En 2002, j’avais fait le compte, on touchait près de 200 fidèles et à mon avis, il y en a plus que ça qui seraient intéressés par la messe en latin, précise l’abbé. A partir de là, nous avons commencé à chercher un terrain. » « Le problème, c’est qu’il y a une persécution contre cette messe », n’hésite-t-il pas à ajouter, en évoquant « des bâtons dans les roues depuis 1982 ». Par la hiérarchie catholique « classique », mais aussi d’une façon générale sous-entend-il en évoquant des difficultés rencontrées avec les permis de construire. La fraternité a d’ailleurs renoncé à son projet initial d’un prieuré sur le même terrain. A la mairie, on confirme qu’une demande d’accès sur la RT1 a bien été refusée par la DITTT, mais parce qu’il débouchait dans un virage et s’avérait dangereux.
La messe en latin résonne à Katiramona. La petite communauté de catholiques traditionalistes que comptent la Calédonie et la fraternité Saint-Pie X y dispose désormais d’un pied-à-terre. Et cette installation pérenne d’une mouvance toujours très contestée est loin de plaire à l’église locale.
La croix sur les portes ne laisse aucun doute. Un nouveau lieu de culte a poussé à Katiramona, versant Païta, sous la forme d’une maisonnette allongée. Construit par les fidèles et pas tout à fait terminé, le bâtiment abritait dimanche matin une trentaine de personnes.
Quelques jeunes, plusieurs enfants et une majorité de croyants à cheveux blancs représentant la diversité du pays. Une mantille noire ou blanche recouvrait la chevelure de plusieurs femmes d’un voile de dentelle. Quant au prêtre, l’abbé Laisney, arrivé de Nouvelle-Zélande pour quelques jours, il officiait tourné vers l’autel pendant que, derrière lui, les fidèles entonnaient en chant grégorien Asperges-me, Credo, Gloria ou Mea culpa.
Ces paroles d’antan sont à l’image de la messe entière, dite en latin selon ce qu’on appelle le rite tridentin. Cette façon de célébrer la liturgie a disparu il y a longtemps des églises calédoniennes. Mais depuis près de trente ans, un noyau de catholiques refuse les changements induits par le célèbre concile Vatican II du début des années 60. « La nouvelle messe, ce n’est plus le saint sacrement du Christ », tranche l’un d’eux avec énergie. Et tous persistent à défendre l’« ancienne messe » dans la mouvance religieuse de Marcel Lefebvre. Liés à la fraternité Saint-Pie X, ils se présentent plutôt comme des traditionalistes quand leurs détracteurs les taxent d’intégrisme. C’est d’ailleurs le titre de la mise en garde publiée par l’église locale dans les bulletins paroissiaux de septembre. Interrogé à ce sujet, l’archevêché répond dans un communiqué : « Lors de la réunion du conseil pastoral diocésain du mois d’août 2010, l’archevêque de Nouméa a fait état d’informations sur l’ouverture de cette chapelle, développe le texte. Les chrétiens sont invités à ne pas se laisser abuser par ce groupe qui n’a aucun lien avec l’[église] locale en communion avec Rome ».
« Le pape est pour, mais l’évêque est contre », résume François Laisney en faisant référence à la position de Benoît XVI, plus conservateur que son prédécesseur et plus souple sur la question de la messe. A l’échelle calédonienne, l’ouverture de cette chapelle représente en tout cas une mise en lumière du mouvement. Jusque-là, les prêtres dépêchés d’Australie ou de Nouvelle-Zélande célébraient les messes ancienne version dans la discrétion d’oratoires aménagés chez des particuliers. Ou dans la chapelle créée à Gouaraoui, tribu de Houaïlou, dont le petit chef Clovis fut à l’origine du lien avec les traditionalistes.
« En 2002, j’avais fait le compte, on touchait près de 200 fidèles et à mon avis, il y en a plus que ça qui seraient intéressés par la messe en latin, précise l’abbé. A partir de là, nous avons commencé à chercher un terrain. » « Le problème, c’est qu’il y a une persécution contre cette messe », n’hésite-t-il pas à ajouter, en évoquant « des bâtons dans les roues depuis 1982 ». Par la hiérarchie catholique « classique », mais aussi d’une façon générale sous-entend-il en évoquant des difficultés rencontrées avec les permis de construire. La fraternité a d’ailleurs renoncé à son projet initial d’un prieuré sur le même terrain. A la mairie, on confirme qu’une demande d’accès sur la RT1 a bien été refusée par la DITTT, mais parce qu’il débouchait dans un virage et s’avérait dangereux.