14 septembre 2007





Le Motu proprio en douceur, mais pas partout
14 septembre 2007 - libertepolitique.com
C’est ce 14 septembre que la décision du pape libéralisant l'usage du Missel du bienheureux Jean XXIII entre en application. Pour l’heure, cette entrée en vigueur se fait dans la douceur. D’après le journal La Croix , « les demandes de célébrations selon cette “forme extraordinaire” du rite romain sont, pour l’instant, peu nombreuses ». Selon sa propre enquête, « on ne connaît que dix lieux de culte nouveaux qui accueilleront des liturgies selon l’ancien missel en France, principalement dans des diocèses où aucune n’était célébrée auparavant ».
Ces chiffres s’ajoutent aux 124 lieux de culte où était déjà appliqué le motu proprio Ecclesia Dei.
"A priori, les besoins sont couverts" semblent dire les autorités françaises, mais c’est a priori aussi maintenant que les demandes doivent être formulées, pourvu qu’elles émanent de « groupes stables », une condition pas si simple. Il est donc bien trop tôt pour mesurer les effets de l’initiative de Benoît XVI, surtout si l’un des premiers objectifs, outre l’apaisement des tensions, est de renouveler dans toute sa rigueur et sa beauté la forme ordinaire du rite latin.
À côté de cette relative sérénité française, l’agitation hollandaise laisse pantois. La revue The Tablet britannique nous apprend que des dominicains lancent une proposition qui vise à subvertir l’ordinaire de la messe, nouvelle ou ancienne.
La proposition tient dans une brochure de 38 pages diffusée dans les 1300 paroisses catholiques de Hollande, intitulé "Kerk en Ambt", Église et ministère. Quand il n'y a pas de prêtres disponibles, les pères dominicains proposent qu'une personne choisie par la communauté préside la célébration de l'eucharistie. "Il est indifférent qu’il soit homme ou femme, homo ou hétérosexuel, marié ou célibataire." La personne sélectionnée et la communauté prononceraient ensemble les mots de la consécration. "Prononcer ces mots n'est pas un droit réservé au prêtre. Elle est la consciente expression de foi de la communauté tout entière."
L'opuscule, qui a reçu l'approbation des supérieurs de l’ordre en Hollande, s’inspire des idées du célèbre dominicain hollandais, Edward Schillebeeckx, 93 ans, que la Congrégation pour la doctrine de la foi avait condamnées dans les années quatre-vingt. La conférence épiscopale hollandaise se réserve de répliquer officiellement, faisant savoir que la proposition des dominicains apparaît "en conflit avec la doctrine de l'Église catholique".