[L'abbé John Brucciani adresse à TradiNews le message suivant, dont il autorise la publication]
Cher Monsieur,
Je vous remercie pour le travail d'information que vous nous fournissez, qui est bien utile en un temps où les informations et leurs sites web foisonnent et sont difficiles à suivre.
Puis-je, cependant, et sans aucune récrimination, vous faire une observation, à prendre ou à laisser comme bon vous semble?
Je regrette de voir sur un site qui offre une vue d'ensemble des courants d’opinion de la Tradition Catholique, laisser place à des articles ou des lettres écrits par des clercs quelconques, en colère contre leur hiérarchie.
La récente publication de l'abbé Girouard est un exemple. Alors qu'il est intéressant de lire les analyses et les opinions de journalistes chevronnés, clercs ou non, il ne me semble pas utile de proposer au lectorat les opinions personnelles d'une personne jusqu'alors inconnue, et probablement destinée à l'oubli médiatique dans peu de temps.
Le journaliste écrit sur un sujet d'intérêt commun. Ses écrits se fondent sur une recherche et une réflexion soignées des faits et des dires. Certes, les grands journaux nous jouent des tours, mais nous les connaissons.
Le prêtre, en souci ou en colère, peu importe, ne possède pas nécessairement les qualités journalistiques nécessaires pour rendre ses écrits percutants et d'un intérêt tel qu'il devienne nécessaire d'aider à leur diffusion. Ces prêtres ne sont pas représentatifs, seulement prolixes. Mais, c'est souvent au frais d'un apostolat peu entreprenant et encore moins entrainant. Leurs propos sont souvent le fruit d'un état d'âme non d’une réflexion profonde ou d’une recherche détaillé des faits, preuves à l'appui. Pourquoi les aider à partager leurs appréhensions ou propager leurs revendications?
Bref, il est dommage qu'un Madiran ou un abbé Barthe aient à côtoyer sur des sujets délicats et difficiles les quelques prêtres en froid avec la hiérarchie et qui ne sont pas connus pour leur sens de la mesure. Ces prêtres ne sont pas du même calibre qu'un Madiran. Leurs écrits expriment des soupçons, des désaccords ou décisions personnels.
Mgr Williamson est un autre cas. Son histoire et sa fonction le rendent "médiatiquement intéressant", que l'on partage ses opinions ou non.
Quand aux signataires anonymes, ils ne devraient même pas écrire, encore moins être publiés. L'anonymat obscurcit la transparence et la sincérité d'un argumentaire. La vérité rend libre.
La publication des lettres ouvertes, déclarations, communiqués, etc. de personnes -et de groupuscules- souvent critiques et récriminatrices, dessert, à mon avis, la réputation du site. Les avis de "quiconque" ou de quelques-uns, constituent-ils vraiment une mouvance d'intérêt général à soumettre au public?
Bien amicalement en Notre Seigneur ressuscité
Rév. John Brucciani, qui vous lit depuis les USA