22 avril 2013

[AFP] Mariage homosexuel: au moins 13 opposants, dont un prêtre, seront jugés à Paris

SOURCE - AFP - 22 avril 2013
Au moins treize personnes, dont un prêtre, seront jugées à Paris pour des délits commis en marge de manifestations contre le mariage gay, a-t-on appris lundi de source judiciaire.

A l'exception d'un père de famille qui avait été interpellé en marge d'une manifestation le 24 mars, ces suspects ont tous été arrêtés ces derniers jours, alors que les opposants au projet de loi sur le mariage homosexuel ont multiplié les rassemblements à l'approche de l'adoption définitive du texte, prévue mardi.

Tous ont reçu à l'issue de leur garde à vue une convocation pour comparaître à Paris en correctionnelle, où ils seront jugés pour diverses infractions, certains pour "rébellion", d'autres pour "dégradation" ou "port d'arme".

Parmi eux figure un prêtre intégriste, arrêté dans la nuit de vendredi à samedi rue de l'Université (VIIe arrondissement), peu après minuit, en marge d'un rassemblement près des Invalides, alors qu'il tentait d'empêcher les CRS d'embarquer un manifestant mineur.

Alors que l'ordre de dispersion avait été donné à plusieurs reprises, quatre religieux en soutane, emmenés par l'abbé Beauvais de l'Eglise intégriste de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, avaient entonné une chanson à quelques mètres des forces de l'ordre, rapidement reprise par une centaine de manifestants, selon une journaliste de l'AFP sur place.

"A l'Assemblée, la Taubira a décidé d'assassiner les enfants du pays réel", chantaient-ils notamment, ou "Messieurs les CRS, rejoignez notre mouvement et matraquez les décadents", avant de pousser la foule à scander: "Taubira, tête de rat".

Agé de 52 ans, le prêtre sera jugé à une date qui n'a pas été précisée pour "violences sur fonctionnaire de police", selon une source judiciaire. Le mineur interpellé en même temps comparaîtra pour le même délit.

Des centaines de personnes ont été brièvement interpellées en marge des manifestations contre le mariage homosexuel. Elles ont, pour l'écrasante majorité d'entre elles, été libérées sans aucune suite judiciaire.