SOURCE - Disputationes Theologicae - 25 juillet 2013
Comme cela a été annoncé et promis, Disputationes Theologicae continue, en restant, comme il se doit, fidèle à la ligne de la franchise ecclésiale et de la critique constructive, à informer sur les développements de l’affaire de l’IBP. Et cela sans agir d’une façon précipitée – comme cela est évident à tout observateur attentif – mais toutefois en tentant de persévérer dans cet amour de la vérité, bien que difficile, qui nous a poussé à parler (et cela aussi avec une visibilité appropriée) à propos d’autres sujets. De sorte que, après avoir prudemment suivi « l’échelle » évangélique, nous publions aussi les actes récemment établis, qui – nous l’estimons – parlent d’eux-mêmes.
Comme cela a été annoncé et promis, Disputationes Theologicae continue, en restant, comme il se doit, fidèle à la ligne de la franchise ecclésiale et de la critique constructive, à informer sur les développements de l’affaire de l’IBP. Et cela sans agir d’une façon précipitée – comme cela est évident à tout observateur attentif – mais toutefois en tentant de persévérer dans cet amour de la vérité, bien que difficile, qui nous a poussé à parler (et cela aussi avec une visibilité appropriée) à propos d’autres sujets. De sorte que, après avoir prudemment suivi « l’échelle » évangélique, nous publions aussi les actes récemment établis, qui – nous l’estimons – parlent d’eux-mêmes.
Nous ne perdons pas non plus de vue – contrairement à la si fréquente démagogie – que les pressions sont un aspect très important, mais que ce n’est pas le seul : le facteur principal est comment nous nous rapportons à celles-ci, libre arbitre après libre arbitre. C’est en effet la présence fréquente de ce second facteur, le facteur intérieur, ce qui laisse le champ au premier. Observons l’histoire récente (qui – hélas, est si rarementmagistra vitae…), par exemple l’histoire ecclésiastique : si les hommes d’Église “de bonne doctrine” avaient amplement préféré le bien de la cause au bien personnel (ou au mirage de celui-ci …), si au moins les “bons ” avaient été disponibles pour s’exposer personnellement sans trop de calculs opportunistes – d’une fausse prudence uniquement humaine – et cela de façon stable, la crise moderniste n’aurait-elle pas pu nuire beaucoup moins ? Peut-être le Seigneur nous aurait-il même épargné totalement ce châtiment. D’autre part, ces épreuves ont le grand mérite de dévoiler les cœurs et de les passer au crible un par un.
Voilà donc les actes qui ont été établis au cours de ces derniers mois. Et cela en observant, sans anxiété, les signes de la Providence et pendant que pratiquement toutes les activités ordinaires, les joies assouvissantes du sacerdoce et du Séminaire, continuaient comme toujours. Nous nous en remettons à cette Providence par l’intercession de la Vierge Marie, sans hâte, pour le futur aussi. Fiat voluntas Tua.
Pour la version originale en langue italien ne des documents voir ici.
1 - Préavis de recours au Tribunal Suprême de la Signature Apostolique envoyé au Révérendissime Dom Antoine Forgeot le 29 mai 2013
1 - Préavis de recours au Tribunal Suprême de la Signature Apostolique envoyé au Révérendissime Dom Antoine Forgeot le 29 mai 2013
Au Révérendissime Père Abbé
Dom Antoine Forgeot en tant qu’exécuteur de la Commission Ecclesia Dei
p. c. À la Révérendissime Commission Ecclesia Dei
Objet : préavis de recours
Courtalain, le 29 mai 2013
Révérendissime Père Abbé,
après avoir présenté le texte annexé ci-après, et vu que j’ai reçu en réponse des phrases au ton menaçant, mais sans présentation d’arguments aux problèmes que j’ai avancés, et vu que je n’ai pas reçu l’envoi des documents de nature publique que j’ai demandés, y compris le ou les décrets du 18 juillet et/ou du 19 juillet (les dates et les objets qui m’ont été fournis ne coïncident pas) et le rapport du canoniste qui représente la Commission au Chapitre, le Rév. Père Poquet de Haut-Jussé (dont le nom a été, au dire de l’abbé Laguérie, établi discrètement avec Mgr Guido Pozzo);
après que je vous ai confidentiellement envoyé, à vous, Révérendissime Père Abbé, un texte avec quelques questions qui m’a été renvoyé, et après avoir expédié de nouveau le même texte, sans que je n’aie encore eu une réponse à mes questions;
par la présente, je communique que, dans les prochains jours, vu l’état des choses, je vais désormais me voir contraint – à mon grand regret – à intenter un recours canonique exercé selon le Droit de l’Église Romaine.
En effet, si, suite à la réponse écrite de la Révérendissime Commission du 29 mai dernier, je reste sans aucune suite bienveillante, je vais devoir conclure que les termes de la supplicatio pourront être considérés désormais échus. Du fait que les réponses aux questions que j’ai formulées sur les motivations canoniques de l’annulation de l’élection de l’abbé Roch Perrel et du Conseil Général de l’IBP (dont la nullité reste sans être prouvée) – Conseil qui comprend le soussigné, qui, entre autre, résulte donc partie lésée –, ainsi que sur les raisons juridiques sous-jacentes à l’introduction de la confirmation des élus de la part de la Commission (un élément nouveau qui introduit subrepticement une norme non prévue par le Droit canonique ni par nos Statuts), ne me sont pas parvenues, je vais être obligé d’agir ad normam iuris, bien que j’aie, jusqu’à aujourd’hui, préféré et tenté des voies plus discrètes, tant que compatibles avec la charité fraternelle dans la vérité. Charitas in veritate.
Accessoirement à ce qui est exprimé ci-dessus, je me vois aussi obligé de présenter un recours concernant le remaniement du corps électoral capitulaire, qui, outre le fait que ce remaniement est contraire au Droit et à nos Statuts, semble aussi être contraire à la justice naturelle la plus élémentaire (les résultats en seraient objectivement altérés et pourraient sembler “orientés”).
Je n’ai pas l’intention de décrire ici la pratique singulière de convocation à laquelle nous avons assisté jusqu’à aujourd’hui, qui me semble tout au moins juridiquement discutable, si ce n’est catégoriquement ‘a-juridique’.
Je précise en outre, pour exprimer filialement ce que j’ai sur le cœur et le présenter à votre évaluation paternelle, qu’une telle procédure me paraît imprudente en ce qui concerne la continuation sereine de l’activité de l’Institut (qui – objectivement et abstraction faite des intentions personnelles – reste l’objectif primaire de toute intervention) et pourrait paraître inconvenante au bien d’une société déjà si tourmentée par les pressions réitérées dans le but d’en altérer l’identité, une identité reconnue par les Statuts voulus par le Souverain Pontife Benoît XVI.
Il va de soi – évidemment – qu’un recours à la Prima Sedes est par essence un acte public, qu’il ne serait par conséquent pas inconvenant d’annoncer publiquement ; toutefois, je désire ardemment que les voies interlocutoires puissent être activées dans un délai convenable qui précède le 4 juin, date jusqu’à laquelle je continuerai d’espérer.
Qu’il me soit permis de rappeler que des interventions semblables ont objectivement engendré, abstraction faite des intentions des auteurs, des ruptures et des durcissements douloureux, qui résultent être les pires ennemis du terrain d’un saint esprit de communion. Avec la tristesse que j’éprouve en constatant que l’histoire du “monde traditionaliste” semble n’avoir rien enseigné – tant dans le cas de Mons. Lefebvre, où la rupture aurait pu être évitée à temps, que dans le cas de la Fraternité Saint Pierre en l’An Saint 2000, où la lourde « mise sous Commissaire » et les manigances et pressions (dont des prêtres de cette Fraternité nous ont confié le conditionnement douloureux) ont renforcé le climat de défiance qui a suivi dans des secteurs variés de ce monde – je garde l’espoir que l’on ne s’obstinera pas à suivre une ligne qui suit plutôt la politique de la terre brûlée plutôt que celle de la paix et de l’union, dans la vérité et dans la charité, où nous mène cette agréable fête du Très Saint Sacrement.
En toute franchise évangélique et dans la prière à Marie Reine.
Don Stefano Carusi
Le texte antérieur mentionné ci-dessus, de nouveau envoyé, était le suivant:
Suit l’annexe:
ANNEXE
Instance à la Commission Pontificale Ecclesia Dei
À Son Excellence Révérendissime Mgr Gerhard L. Müller
A Son Excellence Révérendissime Mgr J. Augustine Di Noia
p.c. au Révérendissime Père Abbé Dom Antoine Forgeot
Courtalain, le 8 mai 2013,
Apparition de Saint Michel Archange
et Supplication à Notre-Dame du Rosaire
Excellences Révérendissimes,
le 4 mai 2013, j’ai été mis au courant de la lettre aux membres de l’Institut du Bon Pasteur, que Vos Excellences ont voulu nous faire parvenir moyennant l’expédition du Révérendissime Dom Forgeot, qui est partie de Fontgombault le 1 mai 2013.
J’ai lu à cœur ouvert les exhortations à la paix et à la réconciliation ; et je me réjouis d’avoir été en syntonie avec celles-ci, dans l’amour à la vérité et à la justice, dans mes tentatives suivantes : juillet 2012, septembre 2012, avril 2013. Malheureusement, comme la Révérendissime Commission nous l’écrit elle aussi, à mon grand regret, il n’a pas été possible d’arriver à une résolution raisonnable de la situation concrète. Une situation dans laquelle – sans animosité pour la personne, mais aussi sans aveuglement face aux faits – l’abbé Laguérie a publié, après avoir fait parvenir un bulletin électoral ad hoc, après avoir abandonné le Chapitre en plein déroulement, après avoir signé un document de renonciation à ses titres peu avant cet abandon, comme si de rien n’était des écrits de signe contraire, par Internet, déjà dès juillet 2012!
Par cette supplicatio, je présente, après avoir demandé conseil auprès de la Révérendissime Curie Romaine, quelques instances, à cette Commission et à tous les degrés prévus selon la pratique de notre Sainte Mère l’Église, sans, d’autre part, exclure de les considérer à nouveau.
Je vous présente donc, en premier degré, les trois instances suivantes:
Instance n. 1 – Je demande la copie du décret du 19 juillet 2012, un décret émis suite à je ne sais pas quelles informations et en tout casinaudita altera parte, puisque le Secrétaire de l’époque de cette Commission, le Révérendissime Mgr Guido Pozzo avait répondu par courriel à l’abbé Perrel deux jours auparavant, en s’exprimant avec le ton de qui comprend tout, qu’il n’était disposé à écouter aucun des Capitulaires.
Instance n. 2 – Je demande les raisons juridiques qui ont amené à estimer nulle l’élection de l’abbé Perrel et du Conseil, y compris l’appelant, une élection que tous les Pères Capitulaires présents (plus des deux tiers des ayant droit) ont exercée et qui avait été réalisée uniquement après en avoir informé cette Révérendissime Commission et en avoir en vain demandé l’avis avant de continuer, sans recevoir aucun signe contraire de votre part. Quelles sont les raisons de la nullité de l’élection adoptée par l’abbé Laguérie, cela résulte en effet évident car, pour l’égalité de voix, fut essentiel un bulletin arrivé par correspondance et remplacé peu avant le scrutin par le Rév. Père Canoniste Poquet du Haut Jussé, que l’abbé Laguérie dit avoir concordé discrètement avec le Secrétaire de l’époque de cette Révérendissime Commission. Le contraste avec le Code étant flagrant (cf. can. 167), comme cela fut souligné lors du Chapitre (cf. Rapport du Secrétaire du Chapitre), la nullité est évidente, tout comme elle fut évidente pour les Capitulaires. Par contre, nous ne comprenons pas quel élément juridique aurait annulé l’élection, cette fois avec une majorité qualifiée, de l’abbé Perrel et de son Conseil.
Instance n.3 – Je demande les raisons de la nécessité de confirmer celui qui sortira élu Supérieur de l’IBP aux prochaines élections, de la part de cette Commission, comme cela est précisé dans le décret du 15 avril 2013. Cet élément ne résulte pas présent dans le Code de Droit Canonique en vigueur, ni non plus dans nos Statuts, ce qui a été voulu (à l’époque ne nous a pas du tout été présenté comme transitoire) de l’Éminentissime Card. Castrillon Hoyos. Il est en effet évident, aujourd’hui malheureusement non pas partout avec certitude (comme cela sera certes bien connu à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi), que le Pontife Romain jouit du droit d’intervenir directement sans exceptions : mais vu qu’il s’agit de Statuts récemment approuvés par volonté directe – c’est ce que nous a dit le Card. Castrillon Hoyos – du S.S. Benoît XVI, il semble à l’appelant et aux sources qu’il a consultées que des éléments difformes éventuels doivent résulter approuvés directement et de façon spécifique par le Saint Père.
Restant dans l’attente des élucidations mentionnées ci-dessus, qui, en ce qui concerne les points n. 2 et 3, postulent évidemment aussi une question humble de reconsidération, je l’espère avec sérénité et je prie le plus possible, afin que l’éventualité fâcheuse d’un recours jusqu’à l’Auguste Table, soit évité.
En me permettant de confier le futur de notre Institut à Vos prières, j’implore Votre bénédiction et je Vous adresse mes salutations les plus spirituelles.
Don Stefano Carusi, membre élu du Conseil de l’IBP
2 - Suite à l’absence de réponse de la part du Commissaire de la Commission “Ecclesia Dei”, qui, au contraire, convoquait des élections primaires, en modifiant la composition du Chapitre en fonction, qui allait procéder de nouveau à l’élection du Supérieur, a été transmise la présente Instance au Tribunal Suprême de la Signature Apostolique, une instance qui implique la suspension des mesures objet du recours.
Instance au Tribunal Suprême de la Signature Apostolique
À Son Éminence Révérendissime Card. Raymond Burke
p.c. À la Révérendissime Secrétairerie d’État
p.c. À la Révérendissime Congrégation des Religieux
p.c. À la Révérendissime Commission Ecclesia Dei
p.c. Au Révérendissime Dom Antoine Forgeot
Courtalain, le 3 juin 2013
Éminence Révérendissime,
par la présente, je fais directement appel au Tribunal Suprême que Vous présidez pour présenter ce qui suit à titre d’Instance, la suite de l’Instance juridique que j’ai déjà soumise à la Révérendissime Commission Ecclesia Dei, concernant l’annulation de l’élection du Supérieur Général de l’Institut du Bon Pasteur qui a eu lieu en juillet 2012 dernier.
Le 8 mai 2013, après avoir reçu, le 4 mai, la nouvelle certaine d’un décret annulant l’élection du Supérieur Général du Bon Pasteur et la mienne, j’ai soumis – en tant que partie lésée aussi – une Instance à la Commission Ecclesia Dei afin de connaître les raisons juridiques d’un tel acte d’annulation ; des raisons qui, de par leur nature, sont publiques, tout au moins pour les sujets qui sont, en ce qui concerne la disposition, des parties lésées.
Par la lettre datée 20 mai 2013 que j’annexe, Son Excellence Mgr Di Noia ne m’a répondu rien d’autre que l’injonction de m’“abstenir” définitivement de tout acte qui “provoquerait des désagréments”, en ajoutant aussi une phrase qui se prête à des interprétations variées, même éventuellement menaçante, c’est-à-dire que la chose aurait été un bien pour la personne que je suis ; nulle autre spécification n’a été ajoutée, ni les documents ne m’ont-ils été envoyés, ni la disponibilité à me les envoyer dans les trois mois après réception de la lettre ne m’a-t-elle été indiquée.
La pratique de l’Église étant toujours celle du recours franc et ouvert à laPrima Sedes, ce qui est, entre autres, un acte de déférence au Vicaire du Christ et à Sa Curie, je suis convaincu que le recours filial aux organes compétents peut être, dans le culte de la justice et du droit, la voie propice pour favoriser une transparence juridique humble et rigoureuse que, garantie véritable à la personne, l’Église a tant à cœur.
Suite à une telle communication et alors que, à défaut d’une réponse adéquate, j’étais en train d’anticiper le projet de mon intervention actuelle, j’ai reçu des menaces de “graves sanctions”. Celles-ci étaient exprimées d’une manière canonique irrecevables, et ont suscité en moi une profonde douleur, liée au scandale et à la réprobation, non pas pour les intentions car ce n’est pas à moi de les juger mais au Très Haut le jour du Jugement, mais pour la manière dangereusement indéfinie des susdites menaces, ce qui n’est certainement pas compatible avec la franchise chrétienne sereine et la paix ecclésiale dans la justice (cf. Annexe n. 7).
Je présente donc la documentation citée à ce Révérendissime Tribunal, actuellement sous forme d’Instance, en restant dans la prière ouvert à des possibilités de conciliation, qui soient compatibles avec les principes rappelés par les Souverains Pontifes Pie XII et Paul VI sur le lien dont il faut absolument tenir compte entre la paix et la justice.
Je transmets au besoin, en tant que parties intégrantes, les annexes suivantes:
Annexe n. 1) Rapport du Chapitre Général de l’Institut du Bon Pasteur de juillet 2012 rédigé par le Secrétaire du Chapitre.
Annexe n. 2) Lettre de Son Excellence Mgr Müller aux membres de l’Institut du Bon Pasteur du 15 avril 2013.
Annexe n. 3) Instance à la Commission Pontificale Ecclesia Dei présentée par le soussigné le 8 mai 2013.
Annexe n. 4) Lettre à Mgr Di Noia du 20 mai 2013.
Annexe n. 5) Lettre du soussigné au Révérendissime Père Abbé Dom Antoine Forgeot du 29 mai 2013.
Annexe n. 6) Annonce du recours canonique par voie hiérarchique du 31 mai 2013.
Annexe n. 7) Décret du Révérendissime Dom Antoine Forgeot, daté 30 mai 2013.
Avec mes pauvres prières, je m’incline pour baiser la Pourpre sacrée
Don Stefano Carusi, IBP
3) - Contextuellement, a été envoyé, avec cinq autres confrères, le recours hiérarchique suivant concernant la disposition qui, en fait, procédait à l’altération de la composition du Chapitre qui devait élire le Supérieur de l’Institut:
À Son Excellence Révérendissime Mgr Gerhard Müller
À Son Excellence Révérendissime Mgr Augustine Di Noia
Commission Pontificale Ecclesia Dei
p. c. À la Révérendissime Secrétairerie d’État
p. c. À la Révérendissime Congrégation des Religieux
Objet : recours hiérarchique
Courtalain, le 2 juin 2013
Excellence Révérendissime,
nous nous voyons obligés de présenter à Vos Excellences un recours hiérarchique, après avoir épuisé toutes les voies de l’arrangement pacifique du litige. À partir du moment où nous avons eu la communication, bien que fragmentaire et imprécise, nous avons demandé, avec des remonstrationes écrites variées envoyées au Révérendissime Antoine Forgeot, Supérieur Général pro tempore de l’Institut du Bon Pasteur, la révocation de la disposition ab ipsius auctore(CIC, c. 1734), une disposition qui convoquait des élections pour le remaniement du corps électoral capitulaire de l’Institut du Bon Pasteur, en en altérant la composition initiale. Nous soulignons que cette disposition résulte être promulguée sans dérogation manifeste en la matière. L’auteur, par la réponse écrite du 31 mai dernier ne donnait suite à aucune reconsidération de la disposition que nous exposons ci-dessous dans les détails, ni ne donnait suite à la voie de la médiation que nous avions proposée durant les deux jours suivants (CIC, c. 1733).
Suite au décret de nomination du 15 avril dernier Vos Excellences avez nommé le Rév. Dom Antoine Forgeot, Commissaire avec la fonction de Supérieur Général pro tempore pour l’Institut du Bon Pasteur, dans le but de procéder à l’élection du futur Supérieur Général, conformément au Droit et à nos Statuts.
Il y a environ une semaine, il nous a été communiqué par plusieurs courriels dont les contenus étaient différents, que la réunion consultative et d’échange débonnaire d’opinions en vue d’une pacification, prévue pour le 4 juin, avait été transformée en section électorale (cf. courriels annexés) pour organiser des élections primaires qui modifieraient en grande partie la composition du Chapitre. Nous précision que le Chapitre est déjà en fonction depuis plus d’un an et qu’il reste en fonction pendant les cinq ans prochains aux termes des Statuts (V. 4) ; les membres de droit ont été approuvés par cette Commission et les membres élus ont eu accès aux fonctions conformément aux pratiques statutaires approuvées par écrit par cette Commission, qui approuva aussi les résultats des scrutins et la convocation régulière de juillet 2012.
La disposition, outre la rapidité de la communication très proche de la rencontre qui nous avait été annoncée initialement comme simplement consultative, vise à organiser un nouveau vote, qui en fait remanie la composition initiale du Chapitre Général, et ne résulte pas consonant avec le Droit et avec les normes procédurales :
En l’espace d’une semaine, immédiatement après la rencontre consultative du 4 juin, nous avons eu la nouvelle peu précise que l’on procédait à l’innovation imprévue et inattendue et que par conséquent de nouvelles élections primaires étaient établies, sans fournir aucune raison juridique (courriel du 23 mai), que l’on procédait à la destitution de deux membres de droit, à la diminution du nombre des membres élus (qui de quatre devenaient deux), à la communication que l’abbé Héry était un membre de droit, suivie d’un démenti écrit de la même nouvelle, démentie à son tour par une troisième communication de signe opposé (cf. courriels annexés des 27 et 29 mai 2013) ; il en est de même pour les diacres incardinés, qui, au premier moment, ont été indiqués par écrit comme électeurs pour être ensuite expulsés du collège électoral il y a environ deux jours, le tout à moins d’une semaine de la rencontre consultative, à l’improviste transformée en votation primaire. Nous précisons que ces communications sont toutes parvenues, par courriel et d’une manière fragmentaire, à quelques-uns et non pas à tous les membres de l’Institut, ce qui a engendré objectivement de la confusion et de la défiance juridique, car nous avons découvert une pratique procédurale qu’il nous semble impossible de concilier avec le Code et avec nos Statuts et qu’en toute conscience nous ne pouvons approuver.
Le remaniement presque complet du corps électoral capitulaire, en fonction pour les cinq prochaines années, sans qu’il consiste aucune attribution de pouvoirs extraordinaires en ce sens – et vu qu’il n’y avait aucune dérogation manifestée – ne rentre pas dans les munera conférés au Supérieur pro tempore (cf. Décret de la Commission Ecclesia Dei, prot. 80/2006, 15 avril 2013). Nous présentons donc un recours par voie hiérarchique afin que soit reconnue la nullité juridique de la disposition citée du Rév. Dom Forgeot, qui résulte avoir la faculté d’organiser l’élection invoquée par le décret mentionné, mais non pas pour altérer la composition de tout le Chapitre. Le Souverain Pontife Jean Paul II, en invoquant le respect du Code, qu’il appelait “le troisième pilier de l’Église”, soulignait que la clarté procédurale est le support nécessaire présupposé de tout acte juridique ecclésial et de sa crédibilité.
Ni ne pouvons en outre garder sous silence que l’élection successive à cette procédure, du fait de sa nullité, exposerait l’Institut à de très graves troubles qui, objectivement et abstraction faite des intentions, ne feraient qu’aggraver la situation déjà délicate de notre société. Non seulement certains membres de l’Institut, avertis depuis moins d’une semaine et par courriels contradictoires – qui ne parlaient, entre autres, pas initialement d’élection – n’ont pas prévu de se rendre matériellement sur le lieu de la rencontre (que l’on pense à combien d’entre eux demeurent en Amérique du Sud, lesquels ne peuvent même pas – raisonnablement – être avertisin extremis), mais nous soulignons que nous ne pouvons vraiment pas concevoir une telle procédure. Tout résultat sortant de l’imposition d’une telle votation ne pourra qu’être l’opposé de l’“élection sereine et sûre” souhaitée par le Décret du 15 avril dernier.
Nous soulignons aussi l’inconvenance des menaces écrites que certains des signataires reçoivent en cette période qui est une période électorale, nous ne pouvons donc certainement pas dire qu’il y ait un climat permettant de pouvoir procéder sereinement, car il est évident qu’une altération semblable du corps électoral mènerait vraisemblablement à des résultats différents de ceux qui viendraient du corps électoral original des Pères capitulaires.
Nous demandons donc, avant de recourir au Tribunal Suprême de la Signature, que le vote ait lieu comme selon la procédure avec le même corps électoral capitulaire de juillet 2012 et la suspension immédiate – liée au présent recours – de la décision convoquant les élections du 4 juin prochain mentionnées.
Dans l’espoir d’une solution, nous vous adressons nos salutations distinguées et restons dans l’attente d’une réponse dans la prière à Jésus le Bon Pasteur.
(Suivent les six signatures des prêtres appelant)
4) - Alors que le Commissaire Forgeot procédait comme si de rien n’était à une nouvelle élection, pour laquelle ont été aussi convoqués quatre prêtres qui avaient abandonné l’Institut avant le dernier Chapitre, dont deux se sont même présentés (et malgré cela le quorum, qu’il avait déjà prévu pour la validité de l’élection, n’a même pas été atteint), nous avons aussi reçu la communication déconcertante d’une prorogation d’un an de l’abbé Laguérie, une notification dont personne n’était au courant avant le 4 juin 2013, ni les Pères capitulaires ni les membres de l’Institut.
Ainsi, la présente intégration au recours est devenue nécessaire:
Courtalain, le 8 juin 2013
Excellences Révérendissimes,
ce n’est que successivement, par rapport à notre recours du 3 du mois courant, que nous avons appris que la Commission Ecclesia Dei a confirmé motu proprio le Supérieur échu et non réélu, l’ Abbé Philippe Laguérie, qui “est reconduit pour un an”. La circonstance, référée par le représentant, Dom Antoine Forgeot, de ladite Commission, le 4 du mois courant, qui nous a été référée par des confrères, a été confirmée successivement par ce-ci par écrit dans le courriel annexé par lequel il nous communique son rôle d’“aider le supérieur sortant, Mr l’abbé Philippe Laguérie, à préparer l’élection”. Cette procédure foule aux pieds la volonté de notre Chapitre de juillet 2012, qui a légitimement retenu ne pas confirmer ce candidat et se révèle complètement irrespectueuse de nos statuts, approuvés par le Saint Siège pas plus tard qu’en 2006, qui ne prévoient pas une telle procédure. Donc, nous refusant de considérer un accord bilatéral comme étant un chiffon de papier, nous nous voyons obligés d’intégrer notre récente Instance avec cet élément aussi, qui, entre autres, ne consent pas de reconnaître que le Délégué de la Commission soit un garant impartial de la répétition d’une élection controverse. Bien que stupéfaits et attristés à l’extrême, nous sommes en train de tenter de procéder avec le maximum de modération et de responsabilité possible si bien que nous avons encore gardé les susdits comportements, qui ne peuvent nous sembler que de scandaleux abus de pouvoir, dans la discrétion.
Nous prions ardemment afin que nous ne soyons pas obligés, en cas d’échec de la voie de l’Instance aussi, de saisir désormais prochainement les voies de justice accomplies, comme conformément à la procédure toujours considérée légitime dans la Sainte Église Romaine, amie du droit et de la justice
(Envoyée au nom des appelants précédents)
La Rédaction de Disputationes Theologicae