Yves Chiron - Aletheia 204 - 31 juillet 2013
Le 2 avril 1970, à Frigento, près de Naples, dans un couvent, dédié à Notre-Dame du Bon Conseil, que les Franciscains conventuels voulaient fermer, naissait à l’initiative de deux religieux, les PP. Stefano M. Manelli et Gabriele M. Pelletieri, et avec l’accord de leurs supérieurs, un nouveau style de vie communautaire selon l’esprit franciscain sous le signe de la pauvreté, de la pénitence et de l’esprit marial. Aujourd’hui la Congrégation des Franciscains de l’Immaculée compte des centaines de membres sur tous les continents.
Le 2 avril 1970, à Frigento, près de Naples, dans un couvent, dédié à Notre-Dame du Bon Conseil, que les Franciscains conventuels voulaient fermer, naissait à l’initiative de deux religieux, les PP. Stefano M. Manelli et Gabriele M. Pelletieri, et avec l’accord de leurs supérieurs, un nouveau style de vie communautaire selon l’esprit franciscain sous le signe de la pauvreté, de la pénitence et de l’esprit marial. Aujourd’hui la Congrégation des Franciscains de l’Immaculée compte des centaines de membres sur tous les continents.
Il y a six ans, suite au motu proprio libérateur de Benoît XVI (promulgué le 7 juillet 2007), la congrégation commençait à adopter de manière habituelle – mais non obligatoire – le rite traditionnel de la messe.
Suite à une visite apostolique commencée il y a un an, la Congrégation pour les religieux (Congregatio pro Institutis vitae consecratae et Societatibus vitae apostolicae) a pris un décret plus qu’étonnant. Il est daté du 11 juillet dernier – mais le texte n’en a été connu que quelques jours plus tard. Ce décret nomme un Commissaire apostolique – qui appartient à l’ordre des Capucins – pour diriger les Franciscains de l’Immaculée jusqu’à la réunion de leur prochain Chapitre général et impose le rite ordinaire de la messe (rite de Paul VI) pour tous les membres de l’Institut, sauf autorisation expresse du Commissaire.
Cette double décision/sanction a beaucoup surpris d’autant plus qu’elle frappe une congrégation en pleine croissance et qui n’a pas été touchée par les scandales qu’ont connus d’autres congrégations. Le décret a reçu l’approbation formelle du pape François.
L’historien italien, et excellent vaticaniste, Sandro Magister a résumé en deux lignes, sur son site (Chiesa, 29 juillet 2013), l’événement du 11 juillet 2013 : « Sur un point névralgique – la messe selon le rite ancien –, Ratzinger en a permis la célébration à tous. Bergoglio l’a interdite à un ordre religieux qui la préférait ». La journaliste et écrivain italienne Cristina Siccardi a dramatisé encore davantage l’événement en publiant sur son site (Riscossa Cristiana, 31 juillet 2013) un article intitulé : «Les Franciscains de l’Immaculée sur la voie des martyrs des Saints de l’Eglise».
Plutôt que de commenter l’événement d’après d’autres commentaires, je crois utile de donner aux lecteurs français d’abord le texte même du décret de la Congrégation pour les religieux, puis les analyses d’un jeune historien italien de mes amis, Fabrizio Cannone, auteur de deux livres brillants (La democrazia in Giovanni Paolo II, Vérone, edizioni Fede e Cultura, Verona, 2008 et Pio IX. "Il Papa
scomodo", Milan, Ares, 2012) et qui connaît bien, depuis dix ans, les Franciscains de l’Immaculée.
Y.C.