SOURCE - Credidimus Caritati - 3 septembre 2013
Lorsque les abus proviennent de l’autorité de l’Église, que les faits font grandir la déception, la tentation est grande de simplifier, d’insulter, de se fourvoyer dans de fausses options, de se réconforter dans les illusions. Ainsi, devant les scandales œcuméniques et liturgiques, certaines âmes, victimes des abus, se sont-elles accaparées les prérogatives du Siège apostolique et ont cru pouvoir dire que tel homme n’était pas pape. Elles se sont fait leur petite papauté à elles seules et se sont donné la possibilité de pouvoir lier et délier. On choisit son pape, on rejette son successeur, on garde le suivant. Les faits pourtant demeurent : les pontifes romains sont légitimement élus et unanimement reconnus comme pasteurs de l’Église universelle. Mgr Lefebvre demande de bien revenir aux faits : Malgré toutes les causes de scandale provenant des papes eux-mêmes, il ne faut « jamais abandonner le successeur de Pierre ». L’écueil du sédévacantisme, il l’a dénoncé jusqu’au soir de sa vie. Mais déjà, lors des ordinations du 29 juin 1982, dans un sermon qui tentait de cerner le mystère de l’Église, il a prononcé l’un de ses prêches les plus marquants et a abordé le sujet de la papauté :
Lorsque les abus proviennent de l’autorité de l’Église, que les faits font grandir la déception, la tentation est grande de simplifier, d’insulter, de se fourvoyer dans de fausses options, de se réconforter dans les illusions. Ainsi, devant les scandales œcuméniques et liturgiques, certaines âmes, victimes des abus, se sont-elles accaparées les prérogatives du Siège apostolique et ont cru pouvoir dire que tel homme n’était pas pape. Elles se sont fait leur petite papauté à elles seules et se sont donné la possibilité de pouvoir lier et délier. On choisit son pape, on rejette son successeur, on garde le suivant. Les faits pourtant demeurent : les pontifes romains sont légitimement élus et unanimement reconnus comme pasteurs de l’Église universelle. Mgr Lefebvre demande de bien revenir aux faits : Malgré toutes les causes de scandale provenant des papes eux-mêmes, il ne faut « jamais abandonner le successeur de Pierre ». L’écueil du sédévacantisme, il l’a dénoncé jusqu’au soir de sa vie. Mais déjà, lors des ordinations du 29 juin 1982, dans un sermon qui tentait de cerner le mystère de l’Église, il a prononcé l’un de ses prêches les plus marquants et a abordé le sujet de la papauté :
« Eh bien, nous vivons cette époque. Nous ne pouvons pas fermer les yeux. Les choses sont là devant nous, elles ne dépendent pas de nous. Nous sommes témoins de ce qui se passe dans l'Eglise, de ce qui s'est passé d'effrayant depuis le Concile, de ces ruines qui s'accumulent de jour en jour, d'année en année, dans la Sainte Eglise. Et plus nous avançons et plus les erreurs se répandent et plus les fidèles perdent la foi catholique. Une enquête faite récemment en France, disait qu'il n'y avait pratiquement plus que deux millions de catholiques français qui sont encore vraiment catholiques. Alors nous allons à la fin. Tout le monde tombera dans l'hérésie; tout le monde tombera dans l'erreur, parce que des clercs – comme le disait saint Pie X – se sont introduits à l'intérieur de l'Eglise et ont occupé l'Eglise et ont répandu les erreurs à la faveur de l'autorité qu'ils occupent dans l’Eglise.
« Alors sommes-nous obligés de suivre l'erreur parce qu'elle nous vient par voie d'autorité ? Pas plus que nous ne devons obéir à des parents qui sont indignes et qui nous demandent de faire des choses indignes; pas plus nous ne devons obéir à ceux qui nous demandent d'abandonner notre foi et d'abandonner toute la tradition. Il n'en est pas question.
« Oh certes, c'est un grand mystère. Grand mystère de cette union de la divinité avec l'humanité. L'Eglise est divine, l'Eglise est humaine. Jusqu'où les défauts de l'humanité peuvent – je dirais – presque atteindre la divinité de l'Eglise ? Dieu seul le sait, c'est un grand mystère. Mais nous, nous constatons les faits. Et nous devons nous placer devant des faits et ne jamais abandonner l'Eglise, l'Eglise catholique et romaine, ne jamais l'abandonner. Ne jamais abandonner le successeur de Pierre, parce que c'est par lui que nous sommes rattachés à Notre Seigneur Jésus-Christ, à l’évêque de Rome, successeur de Pierre.
« Mais si par malheur, entraîné par je ne sais quel esprit ou quelle formation, ou quelle pression qu'il subit, par négligence, il nous laisse et il nous entraîne dans des chemins qui nous font perdre la foi, eh bien nous ne devons pas le suivre tout en reconnaissant cependant qu'il est Pierre et que s'il parle avec le charisme de l'infaillibilité, nous devons accepter. Mais lorsqu'il ne parle pas avec le charisme de l'infaillibilité, il peut très bien se tromper. Hélas, ce n'est pas la première fois que cela arrive dans l'Histoire. »