SOURCE - FSSPX - District d'Asie - Septembre 2013
Concernant les séminaires de la Fraternité St Pie X
Concernant les séminaires de la Fraternité St Pie X
Est-il vrai qu’après les sacres épiscopaux de 1988, Monseigneur Lefebvre admit n’avoir pas donné une bonne formation à ses prêtres
Objection: il semble que oui.
Mgr Williamson : Par exemple après les sacres de 1988, Mgr Lefebvre a lu le grand ouvrage anti-libéral d’Emmanuel Barbier, et on témoigne qu’il en aurait dit, « Si j’avais lu cet ouvrage avant de fonder Écône, j’aurais donné à mon séminaire une autre orientation », à savoir davantage contre-révolutionnaire. En effet, les prêtres formés dans les divers séminaires de la Fraternité-St Pie X sont en général des prêtres admirables pour leur piété sacerdotale, mais trop peu d’entre eux ont compris la malice profonde de ce monde moderne, en apparence si gentil et innocent, mais en réalité faisant la guerre à Dieu. Ce manque de formation contre-révolutionnaire se fait payer chèrement dans la crise actuelle de la Fraternité et il n’est pas sûr qu’elle survivra. (SOURCE - Mgr Williamson - Jérôme Bourdon - Rivarol - via le Forum Catholique - 2 août 2013 )
Réponse
Sommaire :
1) Ce témoignage sur lequel Mgr Williamson se base, et l’interprétation qu’il en tire sont faux. Voir ce que Mgr Lefebvre a dit précisément en 1990. Texte (1)
2) Mgr Lefebvre connaissait bien cette œuvre d’Emmanuel Barbier depuis longtemps. Textes (2)
3) En 1990, Mgr était en train d’écrire son Itinéraire Spirituel, résumé de la Somme théologique de St Thomas. Ce qu’il regrettait c’était le défaut de solidité spirituelle que « la Somme théologique représente de manière merveilleuse. ». C’est cela que Mgr estime être la cause du départ de certains prêtres, et non le « manque de formation contrerévolutionnaire ».
4) Mgr Lefebvre insiste encore une fois qu’il a transmis ce qu’il a reçu, entre autre sur la façon de former les prêtres.
5) On comparera cela avec la formation que Mgr Williamson demande à « ses » prêtres de donner dans le « séminaire » qu’il a béni aux Philippines en juin dernier où l’on n’enseignera pas la spiritualité. Texte (3)
Les Textes
Texte (1) Mgr Lefebvre : Retraite sacerdotale septembre 1990
Alors ces temps-ci - puisque je suis un peu au chômage - j’ai passé un peu de temps à relire le livre que vous connaissez bien, le livre de Barbier sur le catholicisme libéral. Et alors c’est frappant de voir que notre combat est exactement celui qu’ont combattu les grands catholiques au cours du XIXème siècle depuis la Révolution, et qu’ont combattu les papes, le combat des papes : Pie VI, Pie VII, Pie VIII, Grégoire XVI, Pie IX, tous ceux-là, Léon XIII et ainsi de suite, saint Pie X jusqu’à Pie XII.
Alors je voulais donner ces quelques considérations pour que vous vous fortifiiez, pour qu’on ait cette conscience de continuer ce combat, avec la grâce du Bon Dieu. Il est évidemment que nous n’existerions plus si le Bon Dieu n’avait pas été avec nous, c’est clair ! Il y a eu au moins quatre ou cinq occasions pendant lesquelles la Fraternité devait disparaître. On devait disparaître. Eh bien on est toujours là, grâce à Dieu ! Et ma foi, nous continuons. Elle devait disparaître en particulier à l’occasion des sacres, évidemment ça ! Tout avait été prédit, tous les prophètes de malheurs, et même de nos proches : - « Oh ! Monseigneur, ne faites jamais ça, ne faites jamais ça ! C’est la fin de la Fraternité, vous pouvez être sûr ! Je vous assure que c’est la fin de la Fraternité, c’est terminé, vous pouvez tout fermer ! ». […]
Alors il y aurait bien d’autres choses à vous dire sur ces problèmes actuels, mais je ne voudrais quand même pas ne parler que de cela. Vous savez que c’était un grand désir de ma part, et je pense qui était justifié, en plus des Traditions que le Bon Dieu m’a permis de vous transmettre – comme je le disais, je voudrais que, sur mon cercueil, on mette Tradidi quod et accepi : je vous ai transmis ce que j’ai reçu, comme le disait saint Paul à ses fidèles – il y avait quelque chose encore que j’estimais ne pas vous avoir transmis parce que… bon, on a fait les séminaires, séminaires avec l’année de spiritualité, les études philosophiques, théologiques, etc., liturgie, Droit Canon, Ecriture Sainte et toutes les sciences nécessaires pour la bonne formation d’un prêtre… mais il me semblait que j’avais quand même un message spirituel à vous faire parvenir.
Oh !... il n’y a rien d’extraordinaire, vous savez… Je le mets d’ailleurs, j’espère qu’il y en aura d’autres à ma suite qui feront ça mieux que moi…
Mais enfin, il me semblait que… c’est ce que je rêvais, voyez, je me souviens à Dakar – je le mets dans la lettre d’introduction – je rêvais, étant à Dakar justement, je voyais les difficultés qu’avaient les prêtres, de pouvoir un jour, si le Bon Dieu me le permettait, essayer de transmettre, enfin, le désir de sainteté qu’il me semblait nécessaire pour le prêtre, que le prêtre cherche vraiment la sainteté sacerdotale et s’y enracine vraiment.
[…]
Alors justement en restant dans le domaine de la théologie, dans le domaine de la foi, dans le domaine de la Somme théologique, il m’a semblé qu’il fallait essayer de tirer de cette vie de foi des principes et des considérations qui doivent nous aider à nous maintenir solidement dans notre vie spirituelle.
Voyez, vous le savez comme moi, nous avons eu à déplorer pendant ces… malheureusement, vous me direz, eh bien oui, c’est un peu fatal… Oui, c’est un peu fatal, mais c’est toujours douloureux pour les supérieurs, pour les fondateurs, de voir quelques confrères qui tombent. Comment expliquer cela après la formation qu’on s’est efforcés de donner aux prêtres pendant leur séminaire ? Et puis tout ce qu’on a pu essayer de faire, que les Supérieurs de Districts ont essayé de faire, le Supérieur général bien sûr, surtout, essayé de faire pour maintenir le tonus spirituel des prêtres : retraites, conférences, réunions… Eh bien, c’est douloureux de penser qu’il y en a qui malheureusement ne résistent pas à la tentation et se laissent entraîner.
Alors je pense que c’est dû en grande partie à ce défaut de solidité spirituelle que la Somme théologique représente de manière merveilleuse. C’est tellement bien charpenté, c’est tellement bien synthétisé, n’est-ce pas, tout autour de Notre-Seigneur, tout par Notre-Seigneur, avec Notre-Seigneur, ces considérations sur la Sainte-Trinité, sur les anges, sur l’âme, sur les vertus, et sur toute la vie de NotreSeigneur, les sacrements… Tout cela est une merveille.
Alors j’ai fait quelques considérations – c’est de loin pas complet, n’est-ce pas - j’ai passé les chapitres principaux en revue. Et alors l’abbé Puga a travaillé. Et voilà le résultat. Si on compte les numéros des pages, ça fait 90. En fait, vous n’aurez pas 90 pages à lire, et si vous en avez 80, ce sera déjà beaucoup. Vous voyez que ce n’est pas grand-chose, c’est peu de chose. Mais enfin je dirais que pour moi, c’est comme le complément de ce que je souhaitais vraiment faire. Maintenant, après ça, je peux chanter mon Nunc dimittis. J’ai donné tout ce que je pouvais donner, je ne vois pas ce que je pourrais encore vous donner de plus après avoir… avec la grâce du Bon Dieu, ce n’est pas moi qui vous l’ai donné parce que je ne sais pas comment les choses se sont faites. Elles se sont faites dans bien des cas, je pourrais dire, miraculeusement, parce qu’il y a quand même des quantités de choses incompréhensibles, sans la présence particulière du Bon Dieu. Alors je pense que ce dernier petit document qui pourra peut-être vous aider un peu dans votre vie spirituelle sera un peu comme le complément de ce que vous avez pu recevoir dans la Fraternité et par la Fraternité.
En tout cas je suis heureux de pouvoir vous encourager, vous féliciter de tout le travail que vous faites. Combien de fois je reçois des lettres… rares maintenant je vous assure, elles étaient peut-être plus fréquentes autrefois, elles sont plus rares maintenant, rares sont les lettres de ceux qui se plaignent d’un prêtre, rares, très très rares… Combien de lettres, depuis les sacres, j’ai reçues de personnes qui me disent : « Mais, Monseigneur, vos prêtres… vos prêtres… qu’est-ce que nous ferions sans vos prêtres ? Comme ils sont bien, comme ils sont bien formés, comme ils nous font du bien, comme ils s’occupent de nous… ». C’est vrai, je vous assure, on sent vraiment que pour beaucoup de familles, pour eux c’est leur vie. Ils ont retrouvé la vie qu’ils désiraient, ils ont retrouvé le chemin de la foi bien souvent et retrouvé aussi l’esprit de famille qu’ils doivent avoir, le désir de l’éducation chrétienne, toutes ces écoles, tout cet ensemble que cela représente… bien sûr tout ce que font les sœurs, tout ce que font les Pères qui sont nos amis et qui collaborent à ce maintien de la Tradition. Tout cela est une merveille. Dans le temps où nous vivons, c’est une merveille. Alors les gens sont vraiment reconnaissants, profondément reconnaissants.
Textes (2)
Conférence spirituelle, Ecône (Cospec 3B) Décembre 1973 : le libéralisme -- «L’effet de cet instruction ne se fait-il sentir plus que jamais à notre époque dit le Père Barbier en 1910 — ce n’est pas d’aujourd’hui — du haut en bas de la société spécialement parmi la jeunesse et aussi dans le clergé n’a-t-il pas vu de toute part surgir parmi eux des agitateurs et des agités. Savent-ils exactement ce qu’ils font et à quelle fin.» Voyez, c’est comme ça qu’ils ont commencé et malheureusement, il faut le dire, c’est ce qui s’est passé dans le concile.
Lettre aux Amis et Bienfaiteurs, n°10 Mars 1976 -- Depuis longtemps déjà les papes nous ont prévenus. Pie IX faisait publier les Actes de la Haute Vente des Carbonari qui disaient : « Dans un siècle… les évêques et les clercs penseront marcher derrière la bannière des clefs de saint Pierre alors qu’ils suivront notre étendard » (Cf. Infiltrations maçonniques dans l’Eglise – Barbier), et Fogazzaro, au début de ce siècle, fondateur de la Loge moderniste de Milan, disait : « La réforme devra se faire au nom de l’obéissance » (Cf. L’Eglise occupée – Ploncard d’Assac).
C’est moi l’accusé qui devrait vous juger (Cours des actes du Magistère de 1980-1981), chapitre 8 -- Dans un livre, dont je recommande la lecture, intitulé L’Eglise occupée, Jacques Ploncard d’Assac consacre tout un chapitre au libéralisme professé par Lamennais. De son côte, l’abbé Emmanuel Barbier, dans le premier tome de l’ouvrage qu’il a consacré au catholicisme libéral, exprime tout un ensemble de considérations sur Lamennais, qui montrent la mauvaise et néfaste influence qu’ il a exercée dans la première moitié du XIX siècle.
C’est moi l’accusé qui devrait vous juger (Cours des actes du Magistère de 1980-1981), chapitre 9 -- C’est vrai : Rome est occupée. Les papes faibles, eux-mêmes plus ou moins libéraux, se sont laissés guider par ces gens-là. Ils n’ont plus le courage de réagir, ils sont hésitants parce qu’ils n’ont pas eux-mêmes une ferme doctrine. Alors le mal continue de progresser et d’exercer ses ravages. Même JeanPaul II, qui paraissait énergique, n’a pas le courage nécessaire; il exprime des désirs, mais il n’arrive pas à les réaliser, à les imposer. Il a peur de ceux qui, à Rome, disent que la tradition c’est fini. Tant que le Pape ne les chassera pas de Rome, il n’y a pas d’espoir d’assister à un changement; nous subissons et l’Eglise subit une véritable passion. Nous en sommes là. D’où l’utilité de bien connaître le mal, il faut relire l’Histoire du libéralisme de l’abbé Emmanuel Barbier. Tout cela aide à comprendre la situation actuelle.
Conférence spirituelle à Ecône (Cospec 121-B (16-01-1987) LETTRE OUVERTE AU PAPE -- Alors quand on lit les discours qui ont été prononcés à Chicago, ou après Chicago, dans l’Histoire du catholicisme libéral d’Emmanuel Barbier, que je vous conseille de lire, dans le tome III - il est impossible de tout lire, c’est trop long, mais ça vaut la peine de reprendre ce chapitre – à la page 226, chap. 4ème, 5ème, 6ème et les chapitres suivants qui parlent de ces congrès du Congrès de Chicago, et de celui qui devait lui ressembler : le Congrès des Religions à Paris à l’occasion de l’Exposition de 1900. Et bien, les déclarations, les discours qui ont été faits à ce moment-là ressemblent exactement, exactement, au discours qu’a fait le pape Jean-Paul II.
Ils l’ont découronné, 1987, Bibliographie -- II. — LE LIBÉRALISME
- Abbé Emmanuel BARBIER — Histoire du Catholicisme Libéral, Delmas, Bordeaux, 1924.
- Cardinal L. BILLOT S.J. — De Ecclesia Christi, T. II, Ed. Gregor., Rome, 1929, de habitudine Ecclesiae ad civilem societatem. Humbert CLERISSAC O.P. — Le mystère de l’Eglise, Dion Valmont (Belgique), Dismas, 1985.
- C. CONSTANTIN — Le libéralisme catholique, in DTC, T. IX, col. 506-629.
- Michel CREUZET — Tolérance et libéralisme, Paris, Club du Livre civique, 1976.
- Mgr Henri DELASSUS — La conjuration antichrétienne, 3 vol., Soc. Saint-Augustin, DDB, 1910. — Le problème de l’heure présente, Soc. Saint-Augustin, DDB, 1904.
- R.P. Henri LE FLOCH C.S.SP. — Le cardinal Billot lumière de la théologie, 1932.
- Abbé Julio MEINVIELLE — De Lamennais à Maritain, la Cité Catholique, Paris, 1956.Jean OUSSET — Pour qu’Il règne, la Cité Catholique, Paris, 1959, rééd. CLC. Paris, sans date, avec lettre-préface de S. Exc. Mgr Marcel Lefebvre, Archevêque de Dakar.
- G. de PASCAL — Libéralisme, dans le Dictionnaire apologétique de la foi catholique, T II. col. 1822-1842.
- Jacques PLONCARD d’ASSAC – L’Eglise occupée, DPF, 1975.
- Abbé A. ROUSSEL — Libéralisme et catholicisme, rapports présentés à la "Semaine catholique", Rennes, 1926.
- Dom Félix SARDA Y SALVANY O.S.B. — Le libéralisme est un péché, Paris, Nouvelle Aurore, 1975.
- P. THEOTIME de SAINT-JUST O.M.C. — La Royauté Sociale de NS. Jésus-Christ, d’après le cardinal Pie, Beauchesne, Paris, 1925, 21 éd.
- Louis VEUILLOT — L’illusion libérale, Dion Valmont (Belgique), Dismas, 1986.
Texte (3) Projet de séminaire aux Philippines béni par Mgr Williamson en juin 2013
Rapport de l’abbé Chazal à l’abbé Joseph Pfeiffer sur le voyage de Mgr Williamson en Asie. 17 juin, 2013. (…) Une autre chose à noter, Son Excellence [Monseigneur Williamson] a dit que nous fassions tout notre possible pour les trois ou quatre aspirants au sacerdoce, puis il descendit, et bénit la future maison de Batangas (au sud de Manille). Elle devrait ouvrir en Septembre. Mais si les séminaristes peuvent être envoyés chez vous, ce serait encore une solution que je préfère, car nous ne sommes pas assez, (même si le Père Kramer vient pour quelques mois), pour les former complètement. L'évêque m'a dit de leur enseigner les éléments suivants : le latin, l'Écriture, encycliques, histoire et anglais. Pas de spiritualité. […] (la version originale anglaise comporte les mots suivants : Ainsi rien ne leur montera à la tête, le contraire du château en Espagne de Virginie). J'ai vraiment confiance que vous allez faire la même chose avec le Séminaire sur la Hillbelly, (référence à l’autre projet de séminaire au Kentucky, USA), […] (la version originale anglaise comporte les mots suivants : sous les rires des clercs originaux de notre époque) - aveclimmaculee.blogspot.sg