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Voici ce qu’écrivait le Père
V.-A. Berto, le 31 octobre 1963, aux religieuses dominicaines du Saint-Esprit
sur les partisans de « l’Église des pauvres » : « Ils nous
reprochent notre “triomphalisme”, comme ils ont inventé de dire. Et ils disent
qu’ils veulent faire “l’Église des pauvres” ! Que savent-ils des pauvres,
que savent-ils si les pauvres n’ont pas besoin de ce qu’ils appellent notre “triomphalisme” ?
[…] Ils ont donc décidé que l’Église sera “l’Église des pauvres” quand le pape
ne paraîtra plus porté sur la sedia, quand les évêques ne revêtiront plus d’ornements
précieux, quand la messe sera célébrée en langue vulgaire, quand le chant
grégorien sera relégué au musée des discothèques et choses de ce genre – c’est-à-dire
quand les pauvres seront privés de la seule beauté qui leur soit gratuitement
accessible, qui sache leur être accessible, qui sache leur être amie sans rien
perdre de sa transcendance, qui est la beauté liturgique ; quand les
cérémonies de l’Église, vulgarisées, trivalisées, ne leur évoqueront plus rien
de la gloire du Ciel, ne les transporteront plus dans un monde plus haut, ne
les élèveront plus au-dessus d’eux-mêmes ; quand l’Église enfin n’aura
plus que du pain à leur donner, - et Jésus dit que l’homme ne vit pas seulement
de pain. » (Notre-Dame de Joie,
N.E.L., p. 274)
Ces fidèles d’Avignon qui, il y a
30 ans, restaurèrent une église pour qu’y soit célébrée la messe de toujours ;
ces prêtres et ces religieuses qui, en Inde, aujourd’hui agrandissent un
orphelinat afin que les enfants puissent être formés dans la fidélité aux
promesses de leur baptême ; tous ont à cœur d’ouvrir les trésors
spirituels de la Tradition aux âmes affamées.