Dans son sermon pour la
procession de l’assomption à Saint-Malo, ce 15 août 2013, Mgr Bernard Fellay constatait qu’aujourd’hui on entendait beaucoup parler des pauvres et de la
nécessité pour l’Église de se faire pauvre elle-même pour leur venir en aide.
Mais le supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X rappelait que l’indigence
matérielle ne saurait faire oublier la misère spirituelle de toutes ces âmes
qui ne sont plus baptisées ni catéchisées. Et d’inviter à distribuer les
trésors des grâces de l’Église à tous ceux qui en ont besoin, mais en sont
privés par ceux qui veulent enterrer la Tradition et ses richesses
spirituelles.
Voici ce qu’écrivait le Père
V.-A. Berto, le 31 octobre 1963, aux religieuses dominicaines du Saint-Esprit
sur les partisans de « l’Église des pauvres » : « Ils nous
reprochent notre “triomphalisme”, comme ils ont inventé de dire. Et ils disent
qu’ils veulent faire “l’Église des pauvres” ! Que savent-ils des pauvres,
que savent-ils si les pauvres n’ont pas besoin de ce qu’ils appellent notre “triomphalisme” ?
[…] Ils ont donc décidé que l’Église sera “l’Église des pauvres” quand le pape
ne paraîtra plus porté sur la sedia, quand les évêques ne revêtiront plus d’ornements
précieux, quand la messe sera célébrée en langue vulgaire, quand le chant
grégorien sera relégué au musée des discothèques et choses de ce genre – c’est-à-dire
quand les pauvres seront privés de la seule beauté qui leur soit gratuitement
accessible, qui sache leur être accessible, qui sache leur être amie sans rien
perdre de sa transcendance, qui est la beauté liturgique ; quand les
cérémonies de l’Église, vulgarisées, trivalisées, ne leur évoqueront plus rien
de la gloire du Ciel, ne les transporteront plus dans un monde plus haut, ne
les élèveront plus au-dessus d’eux-mêmes ; quand l’Église enfin n’aura
plus que du pain à leur donner, - et Jésus dit que l’homme ne vit pas seulement
de pain. » (Notre-Dame de Joie,
N.E.L., p. 274)
Ces fidèles d’Avignon qui, il y a
30 ans, restaurèrent une église pour qu’y soit célébrée la messe de toujours ;
ces prêtres et ces religieuses qui, en Inde, aujourd’hui agrandissent un
orphelinat afin que les enfants puissent être formés dans la fidélité aux
promesses de leur baptême ; tous ont à cœur d’ouvrir les trésors
spirituels de la Tradition aux âmes affamées.