SOURCE - DICI - 16 octobre 2013
Lors du congrès de l’Angelus Press, des 11 et 12 octobre 2013, Mgr Bernard Fellay, Supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X, a donné une conférence, suivie le lendemain dimanche d’un sermon. A cette occasion, il a parlé de la situation de l’Eglise et du pape François. Dans le Catholic Family News, John Vennari a fait un compte-rendu de ces interventions, sous le titre : « Mgr Fellay parle du pape François : ‘Ce que nous avons devant nous, c’est un véritable moderniste !’». Voici la traduction française de son compte-rendu de la conférence du 12 octobre, dont l’enregistrement intégral est disponible en anglais sur le site dici.org/en.
Mgr Bernard Fellay a averti le 12 octobre : « La situation de l’Eglise est une véritable catastrophe, et le pape actuel fait que son état est 10.000 fois pire. »
Il a déclaré cela dans une allocution durant le Congrès de l’Angelus Press, qui s’est tenu les 11 et 12 octobre derniers, à Kansas City.
Mgr Fellay, Supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X, a donné une longue conférence le samedi après-midi, consacrée au Troisième Secret de Fatima, et la prédiction qui semble s’y trouver, à la fois d’un châtiment matériel et d’une grande crise dans l’Eglise.
Notre compte-rendu va reprendre certains des aspects les plus impressionnants de sa conférence du samedi 12.
Mgr Fellay a cité en détail Sœur Lucie, ceux qui ont lu le Troisième Secret, et ceux qui ont connaissance du secret. Il a fait remarquer que Sœur Lucie avait dit que si nous voulions connaître le contenu du Troisième Secret, il suffisait de lire les chapitres 8 à 13 de l’Apocalypse. (Des détails sur le Troisième Secret figureront dans la livraison de novembre du Catholic Family News).
La référence de Sœur Lucie aux chapitres 8 à 13 de l’Apocalypse fait particulièrement froid dans le dos, puisque la fin du chapitre 13 parle de la venue de l’Antéchrist.
Mgr Fellay a rappelé que le pape saint Pie X avait dit au début de son pontificat que le « fils de perdition » pouvait déjà être sur terre. Il a également noté que la prière originale à saint Michel du pape Léon XIII, mentionne que Satan cherche à établir son siège à Rome.
Le Supérieur général a cité le cardinal Luigi Ciapi, théologien de tous les papes depuis Pie XII jusqu’à Jean-Paul II, qui a dit : « Dans le Troisième Secret nous lisons entre autres choses que la grande apostasie dans l’Eglise commence au sommet. »
Il s’est également attardé sur le célèbre et spectaculaire entretien du Père Fuentes avec sœur Lucie en 1957, au cours duquel elle a réaffirmé que « les diverses nations disparaîtront de la face de la terre », et que « le diable fera tout ce qui est en son pouvoir pour vaincre les âmes consacrées à Dieu ».
Etant donné que les ministres de Dieu sont touchés par cette confusion et ce désordre, les fidèles sont livrés à eux-mêmes pour leur propre salut. L’aide qui doit être fournie normalement par des ecclésiastiques n’est pas là. C’est « la plus grande tragédie qu’on puisse imaginer pour l’Eglise ».
Les temps sont très graves. Nous devons vraiment nous préoccuper de notre salut, « et pour ce faire, nous sommes privés d’un élément très important, qui est le soutien des autorités [de l'Eglise]. Quelle tragédie ! »
Il a parlé des paroles réconfortantes de sœur Lucie qui disait que Dieu nous a donné deux derniers remèdes : le Saint Rosaire et la dévotion au Cœur Immaculé.
Rome et la Fraternité Saint-Pie X
Mgr Fellay a fait allusion à la situation difficile de 2012, lors des relations entre la Fraternité Saint-Pie X et le Vatican : « Quand on voit ce qui se passe maintenant [sous le pape François], nous rendons grâce à Dieu, nous rendons grâce à Dieu de ce que nous avons été préservés de toute sorte d’accord l’an dernier. Et nous pouvons dire que l’un des fruits de la croisade [du rosaire] que nous avons faite, c’est que nous avons été préservés d’un tel malheur. Dieu merci. Ce n’est pas que nous ne voulons pas être catholiques, bien sûr, nous voulons être catholiques et nous sommes catholiques, nous avons le droit d’être reconnus en tant que catholiques. Mais nous n’allons pas mettre en péril nos trésors pour cela. Bien sûr que non. »
Il a poursuivi : « Comment imaginer que certaines personnes continuent à prétendre que nous sommes décidés [encore] à obtenir un accord avec Rome ! Pauvres d’eux ! Je les mets au défi de me le prouver. Ils prétendent que je pense différemment de ce que je fais. Ils ne sont pas dans ma tête. »
Au sujet des discussions avec Rome : « Tout type de démarche pour une reconnaissance a pris fin quand les autorités romaines m’ont donné le document à signer, le 13 juin 2012. Ce jour-là, je leur ai dit : ‘je ne peux pas accepter ce document’. Je leur ai dit dès le début, en septembre de l’année précédente, que nous ne pouvions pas accepter cette ‘herméneutique de la continuité’, car ce n’est pas une vérité, ce n’est pas la réalité. Elle va à l’encontre de la réalité. Donc, nous ne l’acceptons pas. Le Concile n’est pas en continuité avec la Tradition. Il ne l’est pas. Alors, quand le pape Benoît XVI a demandé que nous reconnaissions que le concile Vatican II est une partie intégrante de la Tradition, nous avons dit : ‘Désolé, ce n’est pas la réalité, donc nous n’allons pas signer. Nous n’allons pas reconnaître cela’ ».
« C’est la même chose pour la messe. Ils veulent que nous reconnaissions non seulement que la [nouvelle] messe est valide à condition qu’elle soit correctement célébrée, etc., mais également qu’elle est licite. Je leur ai dit : nous n’utilisons pas ce mot. C’est un peu brouillon, nos fidèles sont déjà assez perdus en ce qui concerne la validité, donc nous leur disons : ‘La Nouvelle Messe est mauvaise, elle est mauvaise et ils comprennent cela. Point final !’ Bien sûr, les autorités romaines n’étaient pas très contentes. »
Et de poursuivre : « Il n’a jamais été dans notre intention non plus de prétendre que le Concile soit considéré comme bon, ou que la nouvelle messe soit ‘légitime’.
« Le texte [du 15 avril 2012] que nous avons présenté à Rome était, dirons-nous, un texte délicat qui devait être bien compris, il était censé être lu à la lumière d’un grand principe qui dirigeait le tout. Ce grand principe n’avait rien de nouveau dans l’Eglise : ‘Le Saint-Esprit n’a pas été promis à saint Pierre et son Successeur de telle sorte que, grâce à une nouvelle révélation, le pape enseigne quelque chose de nouveau, mais que, avec son aide, le pape conserve saintement et transmette fidèlement le dépôt de la foi.’ Cela est tiré de la définition de l’infaillibilité [fixée par Vatican I]. C’était le principe, la base de l’ensemble du document, qui exclut d’emblée toute sorte de nouveauté.
« Ainsi donc prendre n’importe quelle phrase du texte, en en excluant ce principe, revient à prendre des phrases qui n’ont jamais été ni notre pensée, ni notre vie. Ces phrases en elles-mêmes sont ambiguës, c’est pourquoi, afin de dissiper cette ambiguïté, nous voulions y introduire ce principe. Malheureusement, peut-être était-ce trop subtil et c’est pourquoi nous avons retiré ce texte, car il n’était pas assez clair tel qu’il était écrit. »
« Donc, il est très net que notre principe est toujours le même : demeurer fidèles ! Nous avons reçu un trésor. Ce trésor ne nous ‘appartient’ pas. Nous avons reçu ce trésor et nous devons le léguer à la génération suivante. Ce qui nous est demandé, c’est la fidélité. Nous n’avons pas le droit de mettre en danger ces trésors. Ce sont des trésors que nous avons dans nos mains, et nous n’allons pas les mettre en danger.
Le pape François
Mgr Fellay est ensuite revenu à la déclaration de sœur Lucie, en 1957, rappelant que le Rosaire et la dévotion au Cœur Immaculé sont les deux derniers remèdes donnés par Dieu à l’humanité.
Il a expliqué qu’il y a « certainement un châtiment ‘matériel’ du monde qui nous attend. Il y a quelque chose de grave en face de nous. Comment ? Quand ? Je ne sais pas. Mais si vous mettez tout ensemble, il est clair que Dieu en a assez des péchés commis par l’homme ».
Il a alors évoqué ces péchés qui crient vengeance contre le ciel, comme l’avortement et les péchés contre nature, ce qui était une allusion à la ‘re-définition’ contre-nature du mariage et des péchés qui en découlent. Il a également parlé de ce qui semble être une persécution prochaine des chrétiens.
« Que devons-nous faire ? Ne paniquez pas, parce que la panique ne sert à rien du tout. Ce que vous devez faire, c’est votre travail – votre devoir quotidien. C’est la meilleure façon de se préparer. »
Il a poursuivi en disant que nous traversons des « temps très effrayants », mais que nous ne sommes pas impuissants. Il a fait remarquer que « la situation de l’Eglise est une véritable catastrophe. Et le pape actuel fait que son état est 10.000 fois pire. »
« Au début du pontificat de Benoît XVI, j’ai dit : ‘la crise de l’Eglise va se poursuivre, mais le pape essaie de mettre les freins.’ En d’autres termes, l’Eglise va continuer de chuter, mais avec un parachute. Et depuis le début de ce pontificat [celui du pape François], je dis : ‘il coupe les cordes, et il y accroche une fusée [dirigée vers le bas].’ »
« Si le pape actuel continue dans la voie où il a commencé, il va diviser l’Eglise. Il fait tout exploser. Alors, les gens diront : il est impossible que ce soit le pape, nous le refusons. D’autres diront [ce qui est la position de Mgr Fellay] : ‘Attendez, considérez-le comme pape, mais ne le suivez pas. Il provoque la colère. Beaucoup de gens seront découragés par ce qui se fait dans l’Eglise’ et seront tentés de ‘tout envoyer balader’ ».
Mais, a-t-il rappelé, Dieu est « beaucoup, beaucoup plus grand que nous. Dieu est capable de permettre à l’Eglise de continuer » et il peut travailler même à travers ces ministres imparfaits. « Mais encore une fois », a-t-il répété : « Ne les suivez pas. Suivez-les quand ils disent la vérité, mais quand ils vous disent des bêtises, ne les suivez pas sur ces points. Toute obéissance, pour être vraie, doit être reliée à Dieu. Quand je dis que j’obéis à une personne, elle devrait être un ‘miroir de Dieu’. Mais lorsque le miroir me dit le contraire de ce que Dieu dit, il n’est plus un miroir, alors je ne le suis plus. »
Mgr Fellay a fait remarquer que nous ne pouvons pas simplement obéir aveuglément aux papes actuels, car alors ce serait nous détruire, ce serait mettre en danger notre foi.
A la suite de sœur Lucie, des papes Léon XIII et saint Pie X, Mgr Fellay a averti avec plus de force encore que nous sommes peut-être sur le point d’entrer dans le temps de l’Antéchrist, mais nous ne pouvons pas savoir précisément où ni dans combien de temps cela peut arriver.
(Source : Catholic Family News – Traduction française DICI n°283 du 18/10/13)