SOURCE - Abbé Barthe - Le Baptistère - 16 août 2015
Le Baptistère, dans son numéro 82-83, a interrogé l’abbé Claude Barthe, aumônier du Coetus Internationalis Summorum Pontificumsur le prochain Pèlerinage à Rome du 22 au 25 octobre 2015 à Rome mais aussi, plus généralement, sur l’application du Motu Proprio.
Le Baptistère : Beaucoup de catholiques attachés à la forme extraordinaire du rite romain avaient quelques inquiétudes au moment de l’élection du Pape François. Comment analysez-vous le début de ce Pontificat du point de vue «liturgique»? Peut-on considérer que la situation de la messe dans la forme extraordinaire du rite romain est maintenant normalisée?
Abbé Claude Barthe : Disons en toute simplicité que le Pape François porte peu ou pas d’intérêt à la question liturgique. Et du coup, tout continue comme avant. Notamment, le mouvement de croissance, une croissance lente mais certaine, des célébrations traditionnelles se poursuit, de même que l’augmentation du nombre des prêtres qui apprennent à célébrer la forme extraordinaire. Ajoutez à cela qu’en Occident, en France spécialement, ce n’est pas seulement le nombre des prêtres qui diminue dramatiquement, mais aussi, fatalement, le nombre des messes paroissiales : par le fait, la proportion des messes traditionnelles, stable ou en progression, s’accroit.
Le Baptistère : La normalisation de la forme extraordinaire n’est-elle pas aussi «un enterrement de Première Classe pour la réforme de la réforme»?
Abbé Claude Barthe : Je ne pense pas. Dans les paroisses ordinaires, le mouvement de « réforme de la réforme » – à savoir la traditionalisation progressive de la messe ordinaire – est adossé à la célébration de la messe traditionnelle et inversement. Les prêtres de terrain qui pratiquent la réforme de la réforme (retournement de l’autel, infusion de latin et grégorien, communion à genoux) sont des prêtres qui très souvent pratiquent aussi la liturgie traditionnelle. Ce faisant, ils donnent à cette dernière une sorte d’espace vital dans les paroisses ordinaires où les fidèles peuvent plus facilement passer à la forme extraordinaire. Vous avez noté que le cardinal Sarah, dans un article de L’Osservatore Romano du 12 juin dernier, a souhaité que l’offertoire traditionnel, de teneur puissamment sacrificielle, puisse être adopté dans la messe ordinaire. Et le cardinal Burke, dans un entretien qu’il m’a donné, qui a été publié par Paix liturgique le 6 juillet 2015, a «enfoncé le clou». C’est un élément très important.