SOURCE - Bernard Delattre - La Libre Belgique - 13 janvier 2006
Le dirigeant de la Fraternité Saint-Pie X est «certain» d'un rapprochement à terme entre Ecône et Rome. Mais convient qu'une «méfiance» demeure encore.
«Je pense qu'on avance, mais on avance lentement. Un des éléments qui freinent, est un élément psychologique: la méfiance. Il y a tout un travail à faire pour dépasser cette méfiance. Cela demande du temps. Mais je suis très optimiste. Je suis absolument certain qu'un jour, il n'y aura plus de problème entre la Fraternité et Rome».
Vendredi à Paris, le supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X, Mgr Bernard Fellay, a fait le point sur l'avenir des relations entre catholiques et lefebvristes. Le successeur de Mgr Marcel Lefebvre à la tête de la Fraternité - qui, avec ce dernier et trois autres évêques nommés en même temps que lui, fut excommunié lors de son ordination en juin 1988 - puise son optimisme dans la teneur de l'audience qui lui a été accordée fin août au Vatican par Benoît XVI.
Le dirigeant des catholiques traditionnalistes, qui récusent toujours cette appellation, prête au nouveau Pape des inflexions doctrinales et théologiques révélatrices d' «une ligne nouvelle» qui, par «sa clarté, sa précision et sa volonté d'éliminer les positions qui posent problème», trouve grâce à ses yeux. Ainsi, l' «état de nécessité» invoqué par les lefebvristes pour demeurer en marge de l'Eglise aurait été implicitement reconnu par le Pape, auquel la Fraternité prête le souhait «de mettre le Concile Vatican II sous une nouvelle lumière et de se distancier de sa présentation habituelle». Sur des questions sensibles comme la messe, de véritables négociations seraient en cours entre Ecône et Rome pour redonner vie au protocole d'accord signé en mai 1988 entre le cardinal Ratzinger et Mgr Lefebvre, finalement dénoncé par ce dernier.
Mgr Fellay l'a rappelé vendredi: son mouvement reste opposé au principe de neutralité et de laïcité de l'Etat. Selon lui, «l'Etat est une créature de Dieu. Il a des comptes à rendre à Dieu. L'homme politique, comme tout homme, devra répondre de ses actes devant Dieu. Il n'est donc pas possible d'isoler l'activité temporelle des dispositions et des lois de Dieu». Les lefebvristes restent aussi très réservés pour tout ce qui a trait à l'oecuménisme et au dialogue inter-religieux, et se réjouissent donc de l'inflexion qu'ils croient déceler dans ce domaine chez le nouveau Pape par rapport à son prédécesseur. Benoît XVI à l'égal de Jean-Paul II n'en sont pas moins fustigés pour leur travail de repentance. La Fraternité, en effet, est farouchement opposée à toute «démarche pénitentielle» de l'Eglise catholique à l'égard de ses fautes passées, relatives singulièrement au sort des Juifs et/ou à ses rapports avec le judaïsme.
Le dirigeant de la Fraternité Saint-Pie X est «certain» d'un rapprochement à terme entre Ecône et Rome. Mais convient qu'une «méfiance» demeure encore.
«Je pense qu'on avance, mais on avance lentement. Un des éléments qui freinent, est un élément psychologique: la méfiance. Il y a tout un travail à faire pour dépasser cette méfiance. Cela demande du temps. Mais je suis très optimiste. Je suis absolument certain qu'un jour, il n'y aura plus de problème entre la Fraternité et Rome».
Vendredi à Paris, le supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X, Mgr Bernard Fellay, a fait le point sur l'avenir des relations entre catholiques et lefebvristes. Le successeur de Mgr Marcel Lefebvre à la tête de la Fraternité - qui, avec ce dernier et trois autres évêques nommés en même temps que lui, fut excommunié lors de son ordination en juin 1988 - puise son optimisme dans la teneur de l'audience qui lui a été accordée fin août au Vatican par Benoît XVI.
Le dirigeant des catholiques traditionnalistes, qui récusent toujours cette appellation, prête au nouveau Pape des inflexions doctrinales et théologiques révélatrices d' «une ligne nouvelle» qui, par «sa clarté, sa précision et sa volonté d'éliminer les positions qui posent problème», trouve grâce à ses yeux. Ainsi, l' «état de nécessité» invoqué par les lefebvristes pour demeurer en marge de l'Eglise aurait été implicitement reconnu par le Pape, auquel la Fraternité prête le souhait «de mettre le Concile Vatican II sous une nouvelle lumière et de se distancier de sa présentation habituelle». Sur des questions sensibles comme la messe, de véritables négociations seraient en cours entre Ecône et Rome pour redonner vie au protocole d'accord signé en mai 1988 entre le cardinal Ratzinger et Mgr Lefebvre, finalement dénoncé par ce dernier.
Pas de repentanceLa Fraternité ambitionne désormais ouvertement de bénéficier d'un régime d'administration apostolique, en vertu duquel ses propres évêques seraient intégrés pleinement dans le corps épiscopal de Rome. De sérieux différends demeurent encore, néanmoins, entre le Vatican et la Fraternité - qui affirme être présente dans 65 pays répartis sur cinq continents et compter 159 prieurés, 725 centres de messes, un demi-millier de prêtres et une bonne centaine de séminaristes.
Mgr Fellay l'a rappelé vendredi: son mouvement reste opposé au principe de neutralité et de laïcité de l'Etat. Selon lui, «l'Etat est une créature de Dieu. Il a des comptes à rendre à Dieu. L'homme politique, comme tout homme, devra répondre de ses actes devant Dieu. Il n'est donc pas possible d'isoler l'activité temporelle des dispositions et des lois de Dieu». Les lefebvristes restent aussi très réservés pour tout ce qui a trait à l'oecuménisme et au dialogue inter-religieux, et se réjouissent donc de l'inflexion qu'ils croient déceler dans ce domaine chez le nouveau Pape par rapport à son prédécesseur. Benoît XVI à l'égal de Jean-Paul II n'en sont pas moins fustigés pour leur travail de repentance. La Fraternité, en effet, est farouchement opposée à toute «démarche pénitentielle» de l'Eglise catholique à l'égard de ses fautes passées, relatives singulièrement au sort des Juifs et/ou à ses rapports avec le judaïsme.