26 janvier 2006

[Sensus Fidei] A propos de l’interview de Mgr Fellay à l’A.J.I.R.

SOURCE - communiqué de Sensus Fidei - 26 janvier 2006

L’interview de Mgr Fellay à l’A.J.I.R., tel qu’il a été retransmis par "La Porte Latine", semble marquer une avancée décisive dans les rapports entre la Fraternité et le Vatican. En effet, il y est clairement indiqué que le point de non retour est dépassé et qu’un accord est pratiquement acquis désormais, bien que certains problèmes théologiques nécessitent encore du temps pour être résolus.

Sensus Fidei se félicite de ces déclarations qui confirment bien - pour le moment - les informations dont elle avait fait part à ses adhérents dans sa lettre, datée du 6 janvier 2006. Il y a lieu en particulier de relever que Mgr Fellay envisage pour la Fraternité un statut de prélature personnelle, similaire à celui, obtenu en son temps pour Campos (Mgr Riffan). C’est donc dire que la Fraternité abandonne désormais ses préventions à l’égard d’une démarche qu’elle avait durement stigmatisée par le passé. C’est là un facteur important d’apaisement, voire de réconciliation.

Toutefois, l’interview de Mgr Fellay soulève deux interrogations essentielles. En effet, d’une part, elle indique que la prélature envisagée se traduirait néanmoins, pour les laïcs, par leur sujetion à l’égard des évêques territorialement compétents, ce qui nécessite des informations complémentaires si l’on se souvient des errements passés de nombre d’entre eux.

D’autre part, et surtout, Mgr Fellay semble réduire très sensiblement l’importance de la Messe de Saint Pie V, devenue "seconde" par rapport à l’exigence première d’une Foi commune. Cette dévalorisation d’une messe, qui conserve, exprime, exalte toute la Tradition - c’est à dire toute la doctrine de la Foi - surprend d’autant plus que sa réhabilitation avait été posée comme une exigence première, préalable à tout accord entre Rome et la Fraternité. Il y a donc là motif à de légitimes inquiétudes, dont on espère qu’elles pourront trouver tous apaisements, sachant, par ailleurs, combien Benoît XVI avait regretté le traitement dont elle avait été injustement l’objet.

Alors q’un accord semble aujourd’hui réalisable dans des délais "limités", il importe donc, aujourd’hui, que les négociateurs de la Fraternité s’élèvent pleinement au niveau de leurs responsabilités, comme l’exige la qualité de leurs interlocuteurs Romains et le bien de l’Eglise toute entière.