SOURCE - Abbé Belmont - quicumque.com - 1er juin 2010
« Vous êtes trop dur avec Benoît XVI… » Voilà une réflexion, au demeurant fort amicale de ton et d’intention, qui m’est parvenue aux oreilles, et dont je crains qu’elle ne serve de refuge pour se dispenser (inconsciemment, je le suppose) de réfléchir à la situation de l’Église et à notre devoir présent, sans biaiser avec la doctrine catholique.
« Trop dur » n’est pas une note théologique qui figure dans les nomenclatures classiques utilisées pour qualifier la distorsion d’un texte ou d’un acte avec la foi catholique. On le sait, le Saint-Office, et à sa suite les théologiens, emploient des notes précises qui permettent de situer un texte dans une sorte d'échelle de conformité à la doctrine catholique : hérétique, proche de l’hérésie, offensant aux oreilles pies, etc [1]. La qualification « trop dur » n’entre dans aucune liste, ce qui permet de laisser une grande marge de flou et de dénoncer sans avoir à justifier ses accusations. C’est tellement pratique ! Eh bien ! profitons-en !
Trop dur ? S’il s’agit de la personne de Benoît XVI, on sera en peine pour trouver sur mes lèvres ou sous ma plume des qualificatifs qui se rapportent à elle : je m’en abstiens délibérément, la laissant hors de cause. Je me contente d’observer ses actes et d’exercer la foi catholique, en laquelle je les vois totalement incompatibles avec la fonction pontificale, avec l’autorité de Jésus-Christ dont le Pape est surnaturellement revêtu à la tête de l’Église.
Parmi ces actes, il y a ceux dont Benoît XVI hérite (actes de Vatican II, réforme liturgique, code de droit canon de 1983…) et auxquels il donne valeur actuelle et active ; il y a ceux qu’il accomplit lui-même : enseignements, lois, nominations, faits publics.
Voyons donc où se situe la dureté. Benoît XVI n’est-il pas trop dur avec la doctrine catholique qu’il bafoue et nie, en reprenant l’héritage de Vatican II et de ses erreurs (sur la liberté religieuse, sur la nature de l’Église catholique et son unité, sur le statut du peuple juif ) ?
Benoît XVI n’est-il pas trop dur avec rites et sacrements catholiques, en conservant et en utilisant la réforme liturgique qui les a évacués au profit d’un protestantisme mal camouflé ?
Benoît XVI n’est-il pas trop dur avec les pauvres âmes, auxquelles il prêche un indifférentisme à saveur d’apostasie par ses visites aux synagogues, mosquées et autres temples protestants ?
Et puis… ne sont-ils pas trop durs avec la doctrine catholique ceux qui prétendent qu’un vrai Pape peut enseigner, maintenir, appliquer des erreurs condamnées par le Magistère de l’Église ?
Ne sont-ils pas trop durs avec la doctrine catholique ceux qui prétendent qu’un concile œcuménique, organe du Magistère suprême de l’Église, puisse promulguer des erreurs contre la foi, ainsi que lancer (ou officialiser) un mouvement de destruction profonde de la vie chrétienne ?
Ne sont-ils pas trop durs avec la doctrine catholique ceux qui prétendent que la liturgie officielle, « ordinaire » et approuvée de l’Église catholique puisse être infestée par l’esprit de l’hérésie ?
Ne sont-ils pas trop durs avec la doctrine catholique ceux qui prétendent qu’on n’est pas tenu d’obéir à un Pape, qu’on peut jouir de la juridiction sans son agrément, sans son injonction, comme malgré lui et à son insu ?
Ne sont-ils pas trop durs avec l’être historique de l’Église ceux qui, pour tenter de trouver des précédents qui justifieraient leur refus de se soumettre, vont faire les poubelles – et qui n’y trouvent que ce qu’ils y mettent, en négation de la sainteté de l’Église ?
Ne sont-ils pas trop durs avec la constitution de l’Église catholique et avec son unité hiérarchique, ceux qui procèdent à des sacres épiscopaux sans mandat apostolique, ou qui en bénéficient ?
Enfin, ne sont-ils pas trop durs avec Benoît XVI lui-même ceux qui, pour tenter de compenser leur carence doctrinale dans leur refus de se soumettre à lui, se croient obligés de dénigrer sa personne sans souci de justice et d’interpréter tout en mal, (tout en se laissant d’ailleurs habilement manœuvrer par lui, qui ne cède rien, qui divise et use leur résistance) ?
Trop dur ? Mais qui donc est trop dur ? Ne soyons ni durs ni mous, mais vrais, conséquents et humbles. Tout un programme à reprendre chaque jour…
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[1] Les éditions Tradibooks viennent de rééditer l’ouvrage (en langue latine) du P. Cartechini, De valore notarum theologicarum, destiné aux auditeurs et consulteurs du Saint-Office, qui énumère, explique et illustre ces différentes notes, afin que l’usage en soit commun et précis. C’est du plus haut intérêt, et bien salutaire en donnant occasion de sortir du flou dans lequel se meuvent trop souvent ceux qui ont à connaître ces notes.
http://www.tradibooks.com tradibooks@orange.fr
« Trop dur » n’est pas une note théologique qui figure dans les nomenclatures classiques utilisées pour qualifier la distorsion d’un texte ou d’un acte avec la foi catholique. On le sait, le Saint-Office, et à sa suite les théologiens, emploient des notes précises qui permettent de situer un texte dans une sorte d'échelle de conformité à la doctrine catholique : hérétique, proche de l’hérésie, offensant aux oreilles pies, etc [1]. La qualification « trop dur » n’entre dans aucune liste, ce qui permet de laisser une grande marge de flou et de dénoncer sans avoir à justifier ses accusations. C’est tellement pratique ! Eh bien ! profitons-en !
Trop dur ? S’il s’agit de la personne de Benoît XVI, on sera en peine pour trouver sur mes lèvres ou sous ma plume des qualificatifs qui se rapportent à elle : je m’en abstiens délibérément, la laissant hors de cause. Je me contente d’observer ses actes et d’exercer la foi catholique, en laquelle je les vois totalement incompatibles avec la fonction pontificale, avec l’autorité de Jésus-Christ dont le Pape est surnaturellement revêtu à la tête de l’Église.
Parmi ces actes, il y a ceux dont Benoît XVI hérite (actes de Vatican II, réforme liturgique, code de droit canon de 1983…) et auxquels il donne valeur actuelle et active ; il y a ceux qu’il accomplit lui-même : enseignements, lois, nominations, faits publics.
Voyons donc où se situe la dureté. Benoît XVI n’est-il pas trop dur avec la doctrine catholique qu’il bafoue et nie, en reprenant l’héritage de Vatican II et de ses erreurs (sur la liberté religieuse, sur la nature de l’Église catholique et son unité, sur le statut du peuple juif ) ?
Benoît XVI n’est-il pas trop dur avec rites et sacrements catholiques, en conservant et en utilisant la réforme liturgique qui les a évacués au profit d’un protestantisme mal camouflé ?
Benoît XVI n’est-il pas trop dur avec les pauvres âmes, auxquelles il prêche un indifférentisme à saveur d’apostasie par ses visites aux synagogues, mosquées et autres temples protestants ?
Et puis… ne sont-ils pas trop durs avec la doctrine catholique ceux qui prétendent qu’un vrai Pape peut enseigner, maintenir, appliquer des erreurs condamnées par le Magistère de l’Église ?
Ne sont-ils pas trop durs avec la doctrine catholique ceux qui prétendent qu’un concile œcuménique, organe du Magistère suprême de l’Église, puisse promulguer des erreurs contre la foi, ainsi que lancer (ou officialiser) un mouvement de destruction profonde de la vie chrétienne ?
Ne sont-ils pas trop durs avec la doctrine catholique ceux qui prétendent que la liturgie officielle, « ordinaire » et approuvée de l’Église catholique puisse être infestée par l’esprit de l’hérésie ?
Ne sont-ils pas trop durs avec la doctrine catholique ceux qui prétendent qu’on n’est pas tenu d’obéir à un Pape, qu’on peut jouir de la juridiction sans son agrément, sans son injonction, comme malgré lui et à son insu ?
Ne sont-ils pas trop durs avec l’être historique de l’Église ceux qui, pour tenter de trouver des précédents qui justifieraient leur refus de se soumettre, vont faire les poubelles – et qui n’y trouvent que ce qu’ils y mettent, en négation de la sainteté de l’Église ?
Ne sont-ils pas trop durs avec la constitution de l’Église catholique et avec son unité hiérarchique, ceux qui procèdent à des sacres épiscopaux sans mandat apostolique, ou qui en bénéficient ?
Enfin, ne sont-ils pas trop durs avec Benoît XVI lui-même ceux qui, pour tenter de compenser leur carence doctrinale dans leur refus de se soumettre à lui, se croient obligés de dénigrer sa personne sans souci de justice et d’interpréter tout en mal, (tout en se laissant d’ailleurs habilement manœuvrer par lui, qui ne cède rien, qui divise et use leur résistance) ?
Trop dur ? Mais qui donc est trop dur ? Ne soyons ni durs ni mous, mais vrais, conséquents et humbles. Tout un programme à reprendre chaque jour…
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[1] Les éditions Tradibooks viennent de rééditer l’ouvrage (en langue latine) du P. Cartechini, De valore notarum theologicarum, destiné aux auditeurs et consulteurs du Saint-Office, qui énumère, explique et illustre ces différentes notes, afin que l’usage en soit commun et précis. C’est du plus haut intérêt, et bien salutaire en donnant occasion de sortir du flou dans lequel se meuvent trop souvent ceux qui ont à connaître ces notes.
http://www.tradibooks.com tradibooks@orange.fr