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Sur la toile, le Tradiland s'échauffe à l'approche de la réunion à huis clos, à partir de demain, des dirigeants lefebvristes qui doivent décider s'ils acceptent ou non de revenir à la pleine communion avec Rome. Une fébrilité révélatrice des profondes lignes de fractures à l'intérieur même de la Fraternité sacerdotale Saint Pie-X.
Fébrilité à Tradiland
C'est demain que débutera à Albano (Italie) la réunion des instances dirigeantes de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, qui devra déterminer si les lefebvristes acceptent ou non le fameux "préambule doctrinal" préalable à la pleine réconciliation avec Rome. Difficile, en l'état, de faire le moindre pronostic. Le fait est que Rome affiche son optimisme, et que la Fraternité n'en finit pas de se faire désirer. En effet, à Rome, c'est de Mgr Pozzo (secrétaire de la Commission pontificale Ecclesia Dei) que vient l'assurance tranquille d'une réconciliation prochaine: comme le cite Jean-Marie Guénois dans le Religioblog, le prélat indique que "poser le problème de ce qui arrivera si les difficultés devaient être considérées graves ou insurmontables, me paraît hors de propos : ce problème ne se pose pas en ce moment", c'est-à-dire, en langage moins diplomatique, que Rome est confiante.
Du côté de la Fraternité, le son de cloche est bien différent. La Matinale chrétienne s'était fait l'écho des doutes émis par Mgr Fellay à Ruffec dans notre édition du 29 septembre. Par ailleurs, l'abbé Régis de Cacqueray, supérieur du disctrict de France et chef de file d'une aile dure de la FSSPX, multiplie les provocations: le voilà qui réitère ses imprécations contre la rencontre d'Assise, de la façon suivante: "En réparation de la convocation de la célébration de la scandaleuse réunion interreligieuse d’Assise qui aura lieu le 27 octobre prochain et pour obtenir de Dieu que cette réunion n’ait pas lieu, le district de France fera célébrer mille messes. En réparation des 33 représentations blasphématoires contre la Passion de Notre Seigneur dont la programmation a été confirmée dans différentes villes de France et pour obtenir de Dieu qu’elles n’aient pas lieu, le district de France fera célébrer 330 messes. En outre, chaque prieuré du district de France célébrera une messe publique de réparation et chaque prêtre célébrera également une messe de réparation.Nous invitons instamment tous les catholiques à entrer dans cet esprit d’expiation, de pénitence et de réparation de ces terribles péchés publics".
La rencontre d'Assise, un "terrible péché public" au même titre que le Piss Christ ou Golgota Picnic? La comparaison fait bondir l'abbé de Tanoüarn, du Bon Pasteur (traditionalistes rentrés dans le giron de Rome), qui répond sur son blog à l'abbé de Cacqueray: "Attention ! A traiter le pape de scandaleux, selon le bon vieux principe de l'arroseur arrosé, c'est l'insulteur qui devient lui-même un scandale".
Sur le site international de la FSSPX - qui se garde bien de reprendre l'imprécation de l'abbé de Cacqueray, conscient sans doute que cela équivaudrait à rompre immédiatement les négociations - on peut lire en revanche une interview de l'abbé Niklaus Pfluger, premier assistant général de la Fraternité. Un entretien dans lequel le bras droit de Mgr Fellay considère avec des pudeurs de jeune vierge le préambule doctrinal proposé par Rome, mêlant "j'y vais" - "Une reconnaissance canonique de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X pourrait justement favoriser le refleurissement de la Tradition catholique partout dans le monde" et "j'y vais pas" - "Toute offre faite à la Tradition doit nous garantir la liberté à la fois de continuer notre œuvre et notre critique envers "la Rome moderniste". Et cela semble, pour parler franchement, très, très difficile".
Que conclure de ces multiples sons de cloches? Que du côté de Rome, on s'attache à démontrer publiquement une image d'inépuisable bienveillance, afin que la responsabilité éventuelle d'une rupture soit assumée par la FSSPX seule; que dans la Fraternité, les tenants de la ligne de Mgr Fellay essaient d'afficher une irréprochable rigueur pour ne pas être accusés de brader la Tradition; que l'abbé de Cacqueray et les "durs" de la FSSPX sont prêts à tout pour faire capoter le processus, aspirés qu'ils sont par une tentation sédévacantiste de plus en plus forte. C'est pourquoi la rencontre d'Albano demain devrait probablement déboucher sur une demande d'éclaircissement de plusieurs points, afin de gagner du temps, ce qui semble actuellement la seule issue pour les lefebvristes.
[...]
Sur la toile, le Tradiland s'échauffe à l'approche de la réunion à huis clos, à partir de demain, des dirigeants lefebvristes qui doivent décider s'ils acceptent ou non de revenir à la pleine communion avec Rome. Une fébrilité révélatrice des profondes lignes de fractures à l'intérieur même de la Fraternité sacerdotale Saint Pie-X.
Fébrilité à Tradiland
C'est demain que débutera à Albano (Italie) la réunion des instances dirigeantes de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, qui devra déterminer si les lefebvristes acceptent ou non le fameux "préambule doctrinal" préalable à la pleine réconciliation avec Rome. Difficile, en l'état, de faire le moindre pronostic. Le fait est que Rome affiche son optimisme, et que la Fraternité n'en finit pas de se faire désirer. En effet, à Rome, c'est de Mgr Pozzo (secrétaire de la Commission pontificale Ecclesia Dei) que vient l'assurance tranquille d'une réconciliation prochaine: comme le cite Jean-Marie Guénois dans le Religioblog, le prélat indique que "poser le problème de ce qui arrivera si les difficultés devaient être considérées graves ou insurmontables, me paraît hors de propos : ce problème ne se pose pas en ce moment", c'est-à-dire, en langage moins diplomatique, que Rome est confiante.
Du côté de la Fraternité, le son de cloche est bien différent. La Matinale chrétienne s'était fait l'écho des doutes émis par Mgr Fellay à Ruffec dans notre édition du 29 septembre. Par ailleurs, l'abbé Régis de Cacqueray, supérieur du disctrict de France et chef de file d'une aile dure de la FSSPX, multiplie les provocations: le voilà qui réitère ses imprécations contre la rencontre d'Assise, de la façon suivante: "En réparation de la convocation de la célébration de la scandaleuse réunion interreligieuse d’Assise qui aura lieu le 27 octobre prochain et pour obtenir de Dieu que cette réunion n’ait pas lieu, le district de France fera célébrer mille messes. En réparation des 33 représentations blasphématoires contre la Passion de Notre Seigneur dont la programmation a été confirmée dans différentes villes de France et pour obtenir de Dieu qu’elles n’aient pas lieu, le district de France fera célébrer 330 messes. En outre, chaque prieuré du district de France célébrera une messe publique de réparation et chaque prêtre célébrera également une messe de réparation.Nous invitons instamment tous les catholiques à entrer dans cet esprit d’expiation, de pénitence et de réparation de ces terribles péchés publics".
La rencontre d'Assise, un "terrible péché public" au même titre que le Piss Christ ou Golgota Picnic? La comparaison fait bondir l'abbé de Tanoüarn, du Bon Pasteur (traditionalistes rentrés dans le giron de Rome), qui répond sur son blog à l'abbé de Cacqueray: "Attention ! A traiter le pape de scandaleux, selon le bon vieux principe de l'arroseur arrosé, c'est l'insulteur qui devient lui-même un scandale".
Sur le site international de la FSSPX - qui se garde bien de reprendre l'imprécation de l'abbé de Cacqueray, conscient sans doute que cela équivaudrait à rompre immédiatement les négociations - on peut lire en revanche une interview de l'abbé Niklaus Pfluger, premier assistant général de la Fraternité. Un entretien dans lequel le bras droit de Mgr Fellay considère avec des pudeurs de jeune vierge le préambule doctrinal proposé par Rome, mêlant "j'y vais" - "Une reconnaissance canonique de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X pourrait justement favoriser le refleurissement de la Tradition catholique partout dans le monde" et "j'y vais pas" - "Toute offre faite à la Tradition doit nous garantir la liberté à la fois de continuer notre œuvre et notre critique envers "la Rome moderniste". Et cela semble, pour parler franchement, très, très difficile".
Que conclure de ces multiples sons de cloches? Que du côté de Rome, on s'attache à démontrer publiquement une image d'inépuisable bienveillance, afin que la responsabilité éventuelle d'une rupture soit assumée par la FSSPX seule; que dans la Fraternité, les tenants de la ligne de Mgr Fellay essaient d'afficher une irréprochable rigueur pour ne pas être accusés de brader la Tradition; que l'abbé de Cacqueray et les "durs" de la FSSPX sont prêts à tout pour faire capoter le processus, aspirés qu'ils sont par une tentation sédévacantiste de plus en plus forte. C'est pourquoi la rencontre d'Albano demain devrait probablement déboucher sur une demande d'éclaircissement de plusieurs points, afin de gagner du temps, ce qui semble actuellement la seule issue pour les lefebvristes.
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