SOURCE - Abbé Guillaume de Tanoüarn, ibp - MetaBlog - 23 octobre 2011
La réalité est irrémédiablement dialectique et il nous faut prendre parti : le bien et le mal ; le beau et le laid ; la chair et l'esprit. Plus profondément, tous les dilemmes que la vie nous présente se réduisent, du point de vue chrétien, au choix que nous avons entre notre volonté propre et la volonté de Dieu. La volonté propre... c'est tout ce qui mène l'homme à SE SERVIR. La volonté de Dieu, qu'on la connaisse bien ou qu'on en doute encore, qu'elle nous apparaisse clairement ou dans un brouillard, c'est toujours ce qui nous pousse au SERVICE DE L'AUTRE. Servir ou se servir, il n'y a pas de troisième voie. Saint Thomas nous donne la raison ultime de cette absence de troisième voie : la vie morale suppose toujours une fin ultime unique, à quoi tout peut se rapporter... Et s'appuyant sur Augustin, il décline cette fin ultime de deux façons : le but de notre vie c'est Dieu (disons : l'Infini) ou Soi (le Moi à l'Infini : beurk). On ne peut pas sortir de ce dilemme. Connaître la vie, c'est comprendre que, d'une manière ou d'une autre, qu'on soit croyant ou non, ce dilemme on le subit.
Le propre d'une spiritualité forte est d'affronter toujours l'existence comme un dilemme. Le Christ disait simplement : "Qui n'est pas avec moi est contre moi". Dans cette perspective, il n'y a pas de troisième voie.
Il ne s'agit pourtant pas de s'enfermer soit dans une opposition stérile soit dans une adhésion inconditionnelle, qui seraient tout aussi vaines l'une que l'autre. La dualité, lorsqu'elle est envisagée à ce degré d'universalité, n'a rien à voir avec l'esprit binaire, qui lui n'universalise pas, mais régionalise tous les conflits, en les réglant en base 2 : blanc ou noir, rouge ou brun etc. Cette dualité transcendantale est celle qui permet tous les rapprochements et toutes les analogies puisqu'en rigueur de terme il n'y a que deux positions. C'est pourquoi, après avoir dit "Qui n'est pas avec moi est contre moi", le Christ peut dire aussi, et dans la même perspective foncièrement duelle quoi que non dualiste : "Qui n'est pas contre vous est pour vous". C'est justement aussi parce qu'il 'y a pas de troisième voie que "qui n'est pas contre nous est pour nous". En ce sens le génie duel qui est le fond du christianisme a toujours été un génie assimilateur et inculturationiste. L'absence de troisième voie ne signifie aucun enfermement, mais au contraire une dynamique sans équivalent : celle qu'avait perçue saint Ignace en dressant aux yeux de ses retraitants les deux étendards.
La dualité non dualiste, celle qui nous oblige à prendre parti dans les enjeux infinis de l'existence, n'a rien à voir avec l'intégrisme de toutes les Pensées uniques. Elle n'est pas exclusive, mais inclusive. Concrètement ? Il me semble que le pape disant "Nul n'est de trop dans l'Eglise" a bien compris la dynamique duelle qui fait dire au Christ : "Qui n'est pas avec vous est pour vous". Représentant naturellement une unité transcendantale, il a les moyens de vivre la dualité qu'instaure le choix chrétien comme une dualité inclusive.
Au contraire, les chrétiens de tous bords qui crient "Nous sommes l'Eglise" en se partageant ses dépouilles, excluent leurs frères sans un scrupule. IIs ont une conception régionale de l'Eglise et de l'appartenance à l'Eglise. Cette conception régionale, le moins que l'on puisse dire est qu'elle ne s'élève pas à l'universel. En ce sens elle n'est pas catholique.
La réalité est irrémédiablement dialectique et il nous faut prendre parti : le bien et le mal ; le beau et le laid ; la chair et l'esprit. Plus profondément, tous les dilemmes que la vie nous présente se réduisent, du point de vue chrétien, au choix que nous avons entre notre volonté propre et la volonté de Dieu. La volonté propre... c'est tout ce qui mène l'homme à SE SERVIR. La volonté de Dieu, qu'on la connaisse bien ou qu'on en doute encore, qu'elle nous apparaisse clairement ou dans un brouillard, c'est toujours ce qui nous pousse au SERVICE DE L'AUTRE. Servir ou se servir, il n'y a pas de troisième voie. Saint Thomas nous donne la raison ultime de cette absence de troisième voie : la vie morale suppose toujours une fin ultime unique, à quoi tout peut se rapporter... Et s'appuyant sur Augustin, il décline cette fin ultime de deux façons : le but de notre vie c'est Dieu (disons : l'Infini) ou Soi (le Moi à l'Infini : beurk). On ne peut pas sortir de ce dilemme. Connaître la vie, c'est comprendre que, d'une manière ou d'une autre, qu'on soit croyant ou non, ce dilemme on le subit.
Le propre d'une spiritualité forte est d'affronter toujours l'existence comme un dilemme. Le Christ disait simplement : "Qui n'est pas avec moi est contre moi". Dans cette perspective, il n'y a pas de troisième voie.
Il ne s'agit pourtant pas de s'enfermer soit dans une opposition stérile soit dans une adhésion inconditionnelle, qui seraient tout aussi vaines l'une que l'autre. La dualité, lorsqu'elle est envisagée à ce degré d'universalité, n'a rien à voir avec l'esprit binaire, qui lui n'universalise pas, mais régionalise tous les conflits, en les réglant en base 2 : blanc ou noir, rouge ou brun etc. Cette dualité transcendantale est celle qui permet tous les rapprochements et toutes les analogies puisqu'en rigueur de terme il n'y a que deux positions. C'est pourquoi, après avoir dit "Qui n'est pas avec moi est contre moi", le Christ peut dire aussi, et dans la même perspective foncièrement duelle quoi que non dualiste : "Qui n'est pas contre vous est pour vous". C'est justement aussi parce qu'il 'y a pas de troisième voie que "qui n'est pas contre nous est pour nous". En ce sens le génie duel qui est le fond du christianisme a toujours été un génie assimilateur et inculturationiste. L'absence de troisième voie ne signifie aucun enfermement, mais au contraire une dynamique sans équivalent : celle qu'avait perçue saint Ignace en dressant aux yeux de ses retraitants les deux étendards.
La dualité non dualiste, celle qui nous oblige à prendre parti dans les enjeux infinis de l'existence, n'a rien à voir avec l'intégrisme de toutes les Pensées uniques. Elle n'est pas exclusive, mais inclusive. Concrètement ? Il me semble que le pape disant "Nul n'est de trop dans l'Eglise" a bien compris la dynamique duelle qui fait dire au Christ : "Qui n'est pas avec vous est pour vous". Représentant naturellement une unité transcendantale, il a les moyens de vivre la dualité qu'instaure le choix chrétien comme une dualité inclusive.
Au contraire, les chrétiens de tous bords qui crient "Nous sommes l'Eglise" en se partageant ses dépouilles, excluent leurs frères sans un scrupule. IIs ont une conception régionale de l'Eglise et de l'appartenance à l'Eglise. Cette conception régionale, le moins que l'on puisse dire est qu'elle ne s'élève pas à l'universel. En ce sens elle n'est pas catholique.