SOURCE - Abbé Christian Bouchacourt, fsspx - Novembre 2011
Ces temps difficiles que l’Eglise traverse depuis près de 50 ans ne doivent ni nous décourager ni nous faire douter de L’Eglise catholique qui nous a enfantés à la grâce le jour de notre baptême. Au contraire, ravivons notre foi en Notre Seigneur Jésus-Christ son Divin Fondateur, qui lui a promis assistance jusqu’à son retour : « Je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde ». Cette Eglise, sortie de son côté transpercé le Vendredi saint, a reçu pour mission de prolonger les effets de l’Incarnation et de la Rédemption du Sauveur jusqu’à à la fin des temps. Comme le fit le Christ durant sa vie terrestre, elle enseigne, sanctifie et guide les âmes vers Dieu avec l’assurance qu’elle ne faillira jamais à sa mission et qu’elle ne périra jamais. « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise ; et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle ».
Le Christ à confié à son Eglise son enseignement. Elle n’en n’est pas la propriétaire mais la dépositaire. Sur son ordre, elle le porte jusqu’aux extrémités de la terre afin de disposer les âmes à recevoir la vie surnaturelle, les éclairer et les conduire à la vie éternelle. « Allez enseignez par tout le monde, prêchez l’Evangile à toutes les créatures. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé ; mais celui qui ne croira pas sera condamné ». C’est la feuille de route que l’Eglise a reçu de son Divin Fondateur et qu’elle doit suivre jusqu’à son retour. Sa hiérarchie, sa discipline, son organisation interne, son droit canonique sont au service de la doctrine reçue du Christ pour la transmission de la foi qu’elle doit conserver, expliquer expliciter, défendre et transmettre dans toute son intégrité pour le bien des âmes avec l’assistance du Saint-Esprit. Personne, pas même le pape lui-même, ne peut modifier substantiellement ce dépôt reçu, sans prendre le risque d’offenser gravement Dieu et d’ébranler la foi des catholiques eux-mêmes.
L’Eglise accomplit sa mission depuis plus de 2000 ans, sauvegardant son unité, préservant cet héritage contre les attaques de l’erreur, malgré les persécutions qui n’ont pas manqué depuis sa fondation et les trahisons de certains de ses membres qu’elle a exclu de son sein. Forte de cette assistance divine, elle n’a cessé de se fortifier et de s’étendre sur toute la surface de la terre s’appuyant sur deux piliers qui constituent la Révélation : la Sainte Ecriture et la Tradition, L’Ecriture Sainte est la parole de Dieu écrite sous l’inspiration du Saint-Esprit et consignée dans les soixante-douze livres de la Bible, (quarante-cinq pour l’Ancien Testament et vingt-sept pour le Nouveau). La Tradition, quant à elle, se trouve dans la pratique de l’Eglise, dans les formules et les usages liturgiques, dans les écrits des Pères et des Docteurs de l’Eglise, dans les symboles de la foi, dans les Conciles, dans les encycliques des Papes, dans les catéchismes, dans les œuvres de l’Art sacré etc…
Ce patrimoine nous est parvenu intact jusqu’à aujourd’hui. C’est à cette source que se sont abreuvés les membres de l’Eglise durant toute son histoire. La mise en pratique de cette doctrine à donné un fruit visible : la chrétienté. Les hommes et les femmes, les familles, la société ont été transformés par ce trésor et le ciel s’est peuplé de saints connus et inconnus. Cet héritage précieux nous voulons le connaitre, y être fidèles, le défendre et le transmettre dans toute sa pureté aux générations futures. Le renier reviendrait à renier Notre Seigneur Jésus-Christ ainsi que les papes, les martyrs et les saints qui nous ont précéder.
Depuis une cinquantaine année, avec le concile Vatican II, des hommes d’Eglise ont voulu adapter ce dépôt révélé à la mentalité moderne. Ce fut le fameux aggiornamento conciliaire. Ils cherchèrent alors à modifier profondément les deux piliers sur lesquels l’Eglise s’appuie, l’Ecriture Sainte et la Tradition Les traductions des textes saints de la Bible et leur interprétation furent revues et corrigées dans cet esprit funeste. Une rupture avec sa Tradition bimillénaire a aussi été initiée. C’est ainsi que furent remaniés la liturgie, le droit Canon, le catéchisme, l’art catholique lui-même pour les adapter à la nouvelle doctrine enseignée. Comme le fit la Révolution Française, toute référence aux passé devait être effacée. L’an I de l’Eglise conciliaire commença alors avec Jean XXIII et le Concile Vatican II. Du passé fut fait table rase. Un printemps radieux avait été annoncé, ce fut l’hiver qui arriva ! Un hiver glacial qui stérilisa l’Eglise et ses œuvres parce que l’on avait voulu séparer l’Eglise de son Epoux le Christ pour la marier avec le Monde. Cette famille recomposée prit le nom d’ « Eglise conciliaire » selon les propres paroles du Cardinal Benelli. Alors se révéla une crise sans précédent qui n’est toujours pas terminée aujourd’hui. L’Eglise en a été ébranlée jusque dans ses fondements. Pour garder la foi, les fils de l’Eglise de toujours, opposés à cet « esprit conciliaire » entrèrent en résistance et subirent la persécution de Rome, des évêques et des prêtres. Quel mystère insondable ! Le Père Calmel, prêtre dominicain français, qui fut aumônier des religieuses dominicaines de Brignoles, grand défenseur de la Tradition dès les premières heures a écrit ces mots magnifiques : « Nous ne formons aucunement une petite secte marginale ; nous sommes de la seule Eglise catholique, apostolique et romaine. Nous préparons de notre mieux le jour béni où l'autorité s'étant retrouvée elle-même, dans la pleine lumière, l'Eglise sera délivrée enfin des brouillards suffocants de l'épreuve présente. Encore que ce jour tarde à venir, nous essayons de ne rien relâcher du devoir essentiel de nous sanctifier ; nous le faisons en gardant la tradition dans l'esprit même où nous l'avons reçue, un esprit de sainteté ».
C’est animé de ce même esprit, qu’un fils éminent de l’Eglise et digne successeur des Apôtres, Mgr Lefebvre fit des allers-retours incessants entre Ecône et Rome pour tenter de convaincre le pape et son entourage de revenir à la Tradition sans jamais vouloir rompre avec le Siège de Pierre. Voici ce qu’il prêcha le 26 février 1983 au séminaire de Zaitzkofen avant d’ordonner l’abbé Cériani et quelques autres diacres :
« Quelques membres de la Fraternité, malheureusement, pensaient qu'il ne fallait pas aller à Rome et que nous ne devrions pas avoir de contacts avec ceux qui aujourd'hui sont dans l'erreur, mais que nous devrions plutôt abandonner ceux qui ont adhéré au concile Vatican II et à ses conséquences. Pour ces raisons, parce que la Fraternité continuait à garder le contact avec Rome et avec le pape, ils préférèrent abandonner La Fraternité.
La Fraternité n'a jamais agi de cette manière, je n'ai jamais cru devoir donner cet exemple. Au contraire je n'ai jamais cessé d'aller à Rome. Je continue à garder le contact avec le cardinal Ratzinger, que vous connaissez déjà, avec le désir ferme que Rome revienne à la Tradition. Si on croit que le pape n'existe plus, qu’il n'y a plus de pape, alors pourquoi aller à Rome ? Et comment ensuite espérer que l'Eglise retourne à la Tradition ? C'est à lui que revient cette responsabilité. Parce qu'il est le pape, il doit tout faire pour que l'Eglise retourne à la Tradition. C’est de sa responsabilité. Si aujourd'hui malheureusement il s'est rallié aux erreurs de Vatican II, ce n'est pas une raison de l'abandonner. Bien au contraire. Nous devons faire tous nos efforts pour le faire réfléchir sur la gravité de la situation, faire en sorte qu'il revienne à la Tradition et lui demander qu'il remette l'Eglise sur le chemin suivi durant vingt siècles.
Certains sans doute, comme ceux qui se sont éloignés de nous, me diront : « c'est inutile, c'est perdre son temps ! ».
Leur problème c'est qu'ils n'ont pas confiance en Dieu. Dieu peut tout ! Du point de vue humain, réellement c'est décevant, mais nous devons prier, priez doublement pour le pape, pour que Dieu l’illumine, pour que finalement il ouvre les yeux, pour qu'il voit les désastres qui se répandent dans l'Eglise. Nous devons prier pour que les séminaires se remplissent comme les nôtres, pour que de nouveau ils forment des prêtres qui célèbrent la véritable messe et chantent la gloire de Dieu comme le fit le Christ sur la Croix et pour que continue le Sacrifice de la Croix. Voilà pourquoi je vais à Rome. Ainsi est la Fraternité ».
C’est ce même chemin que suit son successeur Monseigneur Fellay depuis le rappel à Dieu de notre fondateur. Parce que nous sommes fils de l’Eglise, nous ne pouvons nous résigner à voir cette Tradition bannie de son sein comme elle l’est encore aujourd’hui. Ce fut la finalité des récentes discussions doctrinales : montrer aux autorités romaines que l’Eglise ne pouvait pas se couper de ses racines comme elle l’a fait lors du dernier concile et durant les décennies qui ont suivi. La résolution de la crise que traverse l’Eglise passe en effet par la restauration de la Tradition à tous les niveaux. Nous sommes convaincus qu’un jour ce retour se fera même si cela pourra demander du temps… Déjà, en effet, quelques voix s’élèvent, qui ne sont pas de la FSSPX, pour demander de jeter un regard critique sur les textes du dernier concile. Une telle attitude était encore impensable il ya encore 10 ans. Ce mouvement certes est encore timide mais il est réel et ira en s’amplifiant. L’aile progressiste refuse une telle éventualité et s’opposera par tous les moyens à une telle restauration comme les ennemis de l’Eglise eux-mêmes. Il nous revient, à nous fils de l’Eglise de ne pas nous décourager, de garder la Foi et l’Espérance illuminées par la charité, de prier et de faire pénitence pour l’Eglise et sa hiérarchie. Faisons nôtres ces mots de Notre Dame de la Salette :
« j'appelle mes enfants, mes vrais dévots, ceux qui se sont donnés à moi pour que je les conduise à mon divin Fils, ceux que je porte pour ainsi dire dans mes bras, ceux qui ont vécu de mon esprit ; enfin, j'appelle les Apôtres des derniers temps, les fidèles disciples de Jésus-Christ qui ont vécu dans un mépris du monde et d'eux-mêmes, dans la pauvreté, dans l'humilité, dans le mépris et dans le silence, dans l'oraison et dans la mortification, dans la chasteté et l'union avec Dieu, dans la souffrance et inconnus du monde. Il est temps qu'ils sortent et viennent éclairer la terre. Allez, et montrez-vous comme mes enfants chéris ; je suis avec vous et en vous pourvu que votre foi soit la lumière qui vous éclaire dans ces jours de malheurs. Que votre zèle vous rende comme des affamés pour la gloire et l'honneur de Jésus-Christ. Combattez, enfants de lumière, vous petit nombre qui y voyez; car voici le temps des temps, la fin des fins ».
Que chacun soit à son poste, là où la Providence l’a mis, ardent à accomplir son devoir d’état, à réciter son rosaire et à faire pénitence aux intentions de la croisade à laquelle Monseigneur Fellay nous a tous appelés jusqu’à la Pentecôte 2012 « pour que l’Eglise soit délivrée des maux qui l’accablent ou qui la menacent dans un avenir proche, que la Russie soit consacrée et que le Triomphe de l’Immaculée arrive bientôt ». Voilà ce que l’Eglise attend de ses fils et de ses filles! C’est à la porter de chacun. Nul ne peut se dérober à ce devoir sans être ingrat envers celle qui nous a enfantés à la grâce. Faisons-le avec une grande confiance pour l’honneur de notre Mère la sainte Eglise et le salut des âmes.
Que Dieu vous bénisse !
Padre Christian Bouchacourt, Supérieur du District d’Amérique du Sud
Extrait de la revue Jesus Christus n° 136
Ces temps difficiles que l’Eglise traverse depuis près de 50 ans ne doivent ni nous décourager ni nous faire douter de L’Eglise catholique qui nous a enfantés à la grâce le jour de notre baptême. Au contraire, ravivons notre foi en Notre Seigneur Jésus-Christ son Divin Fondateur, qui lui a promis assistance jusqu’à son retour : « Je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde ». Cette Eglise, sortie de son côté transpercé le Vendredi saint, a reçu pour mission de prolonger les effets de l’Incarnation et de la Rédemption du Sauveur jusqu’à à la fin des temps. Comme le fit le Christ durant sa vie terrestre, elle enseigne, sanctifie et guide les âmes vers Dieu avec l’assurance qu’elle ne faillira jamais à sa mission et qu’elle ne périra jamais. « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise ; et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle ».
Le Christ à confié à son Eglise son enseignement. Elle n’en n’est pas la propriétaire mais la dépositaire. Sur son ordre, elle le porte jusqu’aux extrémités de la terre afin de disposer les âmes à recevoir la vie surnaturelle, les éclairer et les conduire à la vie éternelle. « Allez enseignez par tout le monde, prêchez l’Evangile à toutes les créatures. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé ; mais celui qui ne croira pas sera condamné ». C’est la feuille de route que l’Eglise a reçu de son Divin Fondateur et qu’elle doit suivre jusqu’à son retour. Sa hiérarchie, sa discipline, son organisation interne, son droit canonique sont au service de la doctrine reçue du Christ pour la transmission de la foi qu’elle doit conserver, expliquer expliciter, défendre et transmettre dans toute son intégrité pour le bien des âmes avec l’assistance du Saint-Esprit. Personne, pas même le pape lui-même, ne peut modifier substantiellement ce dépôt reçu, sans prendre le risque d’offenser gravement Dieu et d’ébranler la foi des catholiques eux-mêmes.
L’Eglise accomplit sa mission depuis plus de 2000 ans, sauvegardant son unité, préservant cet héritage contre les attaques de l’erreur, malgré les persécutions qui n’ont pas manqué depuis sa fondation et les trahisons de certains de ses membres qu’elle a exclu de son sein. Forte de cette assistance divine, elle n’a cessé de se fortifier et de s’étendre sur toute la surface de la terre s’appuyant sur deux piliers qui constituent la Révélation : la Sainte Ecriture et la Tradition, L’Ecriture Sainte est la parole de Dieu écrite sous l’inspiration du Saint-Esprit et consignée dans les soixante-douze livres de la Bible, (quarante-cinq pour l’Ancien Testament et vingt-sept pour le Nouveau). La Tradition, quant à elle, se trouve dans la pratique de l’Eglise, dans les formules et les usages liturgiques, dans les écrits des Pères et des Docteurs de l’Eglise, dans les symboles de la foi, dans les Conciles, dans les encycliques des Papes, dans les catéchismes, dans les œuvres de l’Art sacré etc…
Ce patrimoine nous est parvenu intact jusqu’à aujourd’hui. C’est à cette source que se sont abreuvés les membres de l’Eglise durant toute son histoire. La mise en pratique de cette doctrine à donné un fruit visible : la chrétienté. Les hommes et les femmes, les familles, la société ont été transformés par ce trésor et le ciel s’est peuplé de saints connus et inconnus. Cet héritage précieux nous voulons le connaitre, y être fidèles, le défendre et le transmettre dans toute sa pureté aux générations futures. Le renier reviendrait à renier Notre Seigneur Jésus-Christ ainsi que les papes, les martyrs et les saints qui nous ont précéder.
Depuis une cinquantaine année, avec le concile Vatican II, des hommes d’Eglise ont voulu adapter ce dépôt révélé à la mentalité moderne. Ce fut le fameux aggiornamento conciliaire. Ils cherchèrent alors à modifier profondément les deux piliers sur lesquels l’Eglise s’appuie, l’Ecriture Sainte et la Tradition Les traductions des textes saints de la Bible et leur interprétation furent revues et corrigées dans cet esprit funeste. Une rupture avec sa Tradition bimillénaire a aussi été initiée. C’est ainsi que furent remaniés la liturgie, le droit Canon, le catéchisme, l’art catholique lui-même pour les adapter à la nouvelle doctrine enseignée. Comme le fit la Révolution Française, toute référence aux passé devait être effacée. L’an I de l’Eglise conciliaire commença alors avec Jean XXIII et le Concile Vatican II. Du passé fut fait table rase. Un printemps radieux avait été annoncé, ce fut l’hiver qui arriva ! Un hiver glacial qui stérilisa l’Eglise et ses œuvres parce que l’on avait voulu séparer l’Eglise de son Epoux le Christ pour la marier avec le Monde. Cette famille recomposée prit le nom d’ « Eglise conciliaire » selon les propres paroles du Cardinal Benelli. Alors se révéla une crise sans précédent qui n’est toujours pas terminée aujourd’hui. L’Eglise en a été ébranlée jusque dans ses fondements. Pour garder la foi, les fils de l’Eglise de toujours, opposés à cet « esprit conciliaire » entrèrent en résistance et subirent la persécution de Rome, des évêques et des prêtres. Quel mystère insondable ! Le Père Calmel, prêtre dominicain français, qui fut aumônier des religieuses dominicaines de Brignoles, grand défenseur de la Tradition dès les premières heures a écrit ces mots magnifiques : « Nous ne formons aucunement une petite secte marginale ; nous sommes de la seule Eglise catholique, apostolique et romaine. Nous préparons de notre mieux le jour béni où l'autorité s'étant retrouvée elle-même, dans la pleine lumière, l'Eglise sera délivrée enfin des brouillards suffocants de l'épreuve présente. Encore que ce jour tarde à venir, nous essayons de ne rien relâcher du devoir essentiel de nous sanctifier ; nous le faisons en gardant la tradition dans l'esprit même où nous l'avons reçue, un esprit de sainteté ».
C’est animé de ce même esprit, qu’un fils éminent de l’Eglise et digne successeur des Apôtres, Mgr Lefebvre fit des allers-retours incessants entre Ecône et Rome pour tenter de convaincre le pape et son entourage de revenir à la Tradition sans jamais vouloir rompre avec le Siège de Pierre. Voici ce qu’il prêcha le 26 février 1983 au séminaire de Zaitzkofen avant d’ordonner l’abbé Cériani et quelques autres diacres :
« Quelques membres de la Fraternité, malheureusement, pensaient qu'il ne fallait pas aller à Rome et que nous ne devrions pas avoir de contacts avec ceux qui aujourd'hui sont dans l'erreur, mais que nous devrions plutôt abandonner ceux qui ont adhéré au concile Vatican II et à ses conséquences. Pour ces raisons, parce que la Fraternité continuait à garder le contact avec Rome et avec le pape, ils préférèrent abandonner La Fraternité.
La Fraternité n'a jamais agi de cette manière, je n'ai jamais cru devoir donner cet exemple. Au contraire je n'ai jamais cessé d'aller à Rome. Je continue à garder le contact avec le cardinal Ratzinger, que vous connaissez déjà, avec le désir ferme que Rome revienne à la Tradition. Si on croit que le pape n'existe plus, qu’il n'y a plus de pape, alors pourquoi aller à Rome ? Et comment ensuite espérer que l'Eglise retourne à la Tradition ? C'est à lui que revient cette responsabilité. Parce qu'il est le pape, il doit tout faire pour que l'Eglise retourne à la Tradition. C’est de sa responsabilité. Si aujourd'hui malheureusement il s'est rallié aux erreurs de Vatican II, ce n'est pas une raison de l'abandonner. Bien au contraire. Nous devons faire tous nos efforts pour le faire réfléchir sur la gravité de la situation, faire en sorte qu'il revienne à la Tradition et lui demander qu'il remette l'Eglise sur le chemin suivi durant vingt siècles.
Certains sans doute, comme ceux qui se sont éloignés de nous, me diront : « c'est inutile, c'est perdre son temps ! ».
Leur problème c'est qu'ils n'ont pas confiance en Dieu. Dieu peut tout ! Du point de vue humain, réellement c'est décevant, mais nous devons prier, priez doublement pour le pape, pour que Dieu l’illumine, pour que finalement il ouvre les yeux, pour qu'il voit les désastres qui se répandent dans l'Eglise. Nous devons prier pour que les séminaires se remplissent comme les nôtres, pour que de nouveau ils forment des prêtres qui célèbrent la véritable messe et chantent la gloire de Dieu comme le fit le Christ sur la Croix et pour que continue le Sacrifice de la Croix. Voilà pourquoi je vais à Rome. Ainsi est la Fraternité ».
C’est ce même chemin que suit son successeur Monseigneur Fellay depuis le rappel à Dieu de notre fondateur. Parce que nous sommes fils de l’Eglise, nous ne pouvons nous résigner à voir cette Tradition bannie de son sein comme elle l’est encore aujourd’hui. Ce fut la finalité des récentes discussions doctrinales : montrer aux autorités romaines que l’Eglise ne pouvait pas se couper de ses racines comme elle l’a fait lors du dernier concile et durant les décennies qui ont suivi. La résolution de la crise que traverse l’Eglise passe en effet par la restauration de la Tradition à tous les niveaux. Nous sommes convaincus qu’un jour ce retour se fera même si cela pourra demander du temps… Déjà, en effet, quelques voix s’élèvent, qui ne sont pas de la FSSPX, pour demander de jeter un regard critique sur les textes du dernier concile. Une telle attitude était encore impensable il ya encore 10 ans. Ce mouvement certes est encore timide mais il est réel et ira en s’amplifiant. L’aile progressiste refuse une telle éventualité et s’opposera par tous les moyens à une telle restauration comme les ennemis de l’Eglise eux-mêmes. Il nous revient, à nous fils de l’Eglise de ne pas nous décourager, de garder la Foi et l’Espérance illuminées par la charité, de prier et de faire pénitence pour l’Eglise et sa hiérarchie. Faisons nôtres ces mots de Notre Dame de la Salette :
« j'appelle mes enfants, mes vrais dévots, ceux qui se sont donnés à moi pour que je les conduise à mon divin Fils, ceux que je porte pour ainsi dire dans mes bras, ceux qui ont vécu de mon esprit ; enfin, j'appelle les Apôtres des derniers temps, les fidèles disciples de Jésus-Christ qui ont vécu dans un mépris du monde et d'eux-mêmes, dans la pauvreté, dans l'humilité, dans le mépris et dans le silence, dans l'oraison et dans la mortification, dans la chasteté et l'union avec Dieu, dans la souffrance et inconnus du monde. Il est temps qu'ils sortent et viennent éclairer la terre. Allez, et montrez-vous comme mes enfants chéris ; je suis avec vous et en vous pourvu que votre foi soit la lumière qui vous éclaire dans ces jours de malheurs. Que votre zèle vous rende comme des affamés pour la gloire et l'honneur de Jésus-Christ. Combattez, enfants de lumière, vous petit nombre qui y voyez; car voici le temps des temps, la fin des fins ».
Que chacun soit à son poste, là où la Providence l’a mis, ardent à accomplir son devoir d’état, à réciter son rosaire et à faire pénitence aux intentions de la croisade à laquelle Monseigneur Fellay nous a tous appelés jusqu’à la Pentecôte 2012 « pour que l’Eglise soit délivrée des maux qui l’accablent ou qui la menacent dans un avenir proche, que la Russie soit consacrée et que le Triomphe de l’Immaculée arrive bientôt ». Voilà ce que l’Eglise attend de ses fils et de ses filles! C’est à la porter de chacun. Nul ne peut se dérober à ce devoir sans être ingrat envers celle qui nous a enfantés à la grâce. Faisons-le avec une grande confiance pour l’honneur de notre Mère la sainte Eglise et le salut des âmes.
Que Dieu vous bénisse !
Padre Christian Bouchacourt, Supérieur du District d’Amérique du Sud
Extrait de la revue Jesus Christus n° 136