Abbé Berteaux - Nouvelle revue CERTITUDES (n°6) - juin 2001
Contribution publiée dans le cadre de l'enquête dirigée par l'Abbé de Tanoüarn
Contribution publiée dans le cadre de l'enquête dirigée par l'Abbé de Tanoüarn
De quelle manière la Fraternité Saint-Pie X se met-elle concrètement au service de l'Eglise aujourd'hui ?
Nous         nous mettons concrètement au service de l'Eglise par le sacerdoce qui         se perpétue dans sa forme traditionnelle et par la doctrine maintenue.         Alors que la transmission de la foi subit une crise très grave et sans         précédent dans l'histoire, j'ai la conviction que Mgr Lefebvre et la         Fraternité Saint Pie X à travers lui ont vocation à renouer entre le         passé et l'avenir de l'Eglise, à être le chaînon qui assure la         transmission de la foi aux générations qui viennent.
Qu'est-ce que cette romanité dont Mgr Lefebvre parlait si souvent ?
C'est         vrai qu'on parlait très souvent de la romanité de Mgr Lefebvre et         qu'on ne s'est pas assez posé la question de savoir ce qu'elle         représentait et quel héritage elle est pour nous. En y réfléchissant         je dirais que cette romanité se caractérise comme un amour de la         hiérarchie catholique. Il ne s'agit pas d'être les inconditionnels des         personnes ; c'est l'Eglise hiérarchique et c'est en elle le principe         d'autorité qui vient du Christ auquel Mgr Lefebvre était tout         particulièrement attaché. C'est dans ce sens qu'il que disait la crise         de l'Eglise est une crise de l'autorité dans l'Eglise. Mais que         signifie Rome encore ? Elle est maîtresse de vérité. Notre         attachement à Rome à en ce sens quelque chose de viscéral, quelque         chose qui prend aux tripes si vous me passez l'expression. Certes, elle         peut faire défaut aujourd'hui, cette chaire de vérité mais cela         n'enlève rien à l'attachement que nous éprouvons pour elle, aux         sentiments romains qui nous animent et au rôle auquel elle ne pourra se         passer de revenir.
Comment caractérisez vous les sacres de 1988 ?
Le         sacre de quatre évêques sans l'accord de Rome par Mgr Lefebvre         constitue un acte de courage au sens de la vertu cardinale, au sens où         la force est un signe de noblesse. Voilà ce que je dirais de la         personnalité de Mgr Lefebvre au plan naturel. Au plan surnaturel, les         sacres ont été un acte de foi dans la pérennité de l'Eglise et en ce         sens un acte d'espérance. Si j'éprouve une admiration toujours vive         pour la personne de Mgr Lefebvre, c'est en pensant à sa foi si simple,         si directe mais aussi à son indomptable espérance.
La Fraternité Saint-Pie X est-elle une avant-garde ou une arrière-garde dans le combat catholique aujourd'hui ?
Je         dirais que nous sommes à l'avant-garde. Je lisais récemment une phrase         de Bourdaloue qui évoque assez bien je crois ce que nous devons être :         « II y a une obligation plus étroite et plus pressante de dire la         vérité, puisqu'il n'y a plus que des prédicateurs de         l'Evangile dont la vérité puisse espérer un témoignage fidèle et         constant ». Nous sommes à l'avant-garde parce que nous essayons de         prêcher tout l'Evangile en portant à Notre Seigneur ce témoignage         fidèle et constant.
