24 décembre 2006

Ce soir, la messe de Noël en latin ?
24 décembre 2006 - La Voix du Nord
La Voix du Nord - 24/12/2006 Ce soir, la messe de Noël en latin ?
En France, depuis 1965, sauf exception, le latin n’est en usage que dans les églises traditionalistes. Le Vatican étudie depuis novembre la possibilité d’autoriser son retour ailleurs. Dans la région, une douzaine de messes de minuit seront ce soir célébrées en latin
PAR CHRISTIAN CANIVEZ
« In nomine patris » ou « Au nom du Père » ? Depuis qu’un cardinal colombien a suggéré au pape Benoît XVI d’autoriser l’usage du latin à l’église, les catholiques sont en émoi.
Certes aucun motu proprio (décret pontifical) n’a été signé et seules des consultations sont engagées. Mais le projet est là et ne laisse pas indifférent.
Il faut dire qu’en France, les partisans du latin se retrouvent dans leur immense majorité sur les bancs des églises traditionalistes et intégristes, telle la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. Celle-ci, qui réunit moins de 50 000 fidèles dans le pays, est en rupture avec Rome depuis 1988, date de l’excommunication du cardinal Lefebvre, son fondateur.
Autoriser les prêtres à officier en latin, c’est, de fait, tendre la main à ces « brebis égarées ». Une main tendue qui fait grincer des dents. En réhabilitant le latin, le Pape fait-il le jeu des intégristes ? Beaucoup le pensent, y compris dans les rangs de l’Église. Il suffit de voir la joie qu’a soulevée ce projet du côté des « lefebvristes » (lire ci-dessous). Vu l’émoi suscité, le Vatican aujourd’hui temporise. Les choses pourraient se décanter en 2007.
En attendant, le latin sera à l’oeuvre ce soir, pour la messe de minuit, dans un certain nombre de lieux de culte de l’Hexagone.
Des lieux qui n’ont pas attendu la main tendue de Benoît XVI pour mettre le français au placard. Ils sont une douzaine dans la région (liste ci-contre), tous liés à la Fraternité Saint-Pie X, à l’exception d’Eleu-dit-Leauwette près de Lens (son prêtre est rattaché au diocèse de Monaco !) et de deux chapelles à Lille et à La Chapelle d’Armentières où l’évêque de Lille a autorisé l’usage du latin.