20 avril 2006

L’accueil des intégristes en débat
Jean Molard - 20 avril 2006 - Golias - http://golias.ouvaton.org
Notre article paru dans l’Hebdo-Net de la semaine dernière a provoqué de nombreuses réactions, beaucoup se réjouissant de voir ainsi reconnue l’importance des intégristes aujourd’hui, et d’autres nous reprochant notre refus d’unité. Preuve que la question reste brûlante.

CE débat instauré fait éclater cette réalité qui traverse l’Eglise aujourd’hui : il y a bien deux manières, presque opposées, de lire l’Evangile.

On peut même aller jusqu’à dire qu’il y a deux manières, toutes aussi opposées, de se représenter Dieu, de l’imaginer, de le concevoir. L’être humain est ainsi fait qu’il a besoin dans sa tête de représentation.

Jésus lui-même nous a fourni quelques-unes de ces images, dont celle du Père est la plus connue, restée même dans la Prière.

L’opposition d’aujourd’hui se fait essentiellement entre "conciliaires" et "tradis", ( qu’il nous soit permis d’utiliser ici des appellations qui peuvent être critiquées, mais qui évitent les longueurs).

Cette opposition n’est pas une guéguerre de rites liturgiques ou de boutons de soutane,

elle est affrontement entre deux manières quasiment contradictoires de "voir" Dieu, de lire l’Evangile, de penser sa foi. Cet affrontement touche essentiellement les domaines de l’interprétation de l’Ecriture, des cheminements de la Parole de Dieu à travers l’histoire des hommes et l’histoire personnelle de chacun, de la vie du chrétien et de ses responsabilités dans le monde d’aujourd’hui, et aussi de la place de la conscience et de sa liberté dans le Salut.

L’affrontement se fait aussi sur la place du christianisme dans une société religieusement pluraliste et laïque... Et cette liste n’est pas exhaustive.

Il n’est pas question ici de pousser plus loin l’analyse, c’est un travail de longue haleine. Depuis plus de 20 ans, Golias, à son niveau, cherche à faire avancer la réflexion sur la foi de l’homme et de la femme de notre temps, sur l’Eglise, sur l’autorité ecclésiastique, sur la place des laïcs...

Nous le savons, rien que l’énoncé de ces thèmes va faire monter l’adrénaline chez qui n’accepte même pas que des questions soient posées, puisque "la Tradition" est censée avoir déjà répondu depuis plusieurs siècles à toutes les interrogations de l’homme croyant d’aujourd’hui.

A Golias, nous avons l’audace de penser que la Révélation se poursuit encore aujourd’hui, que la vie de l’Eglise ne s’est pas figée en 1572, à la mort du pape Pie V, que le Syllabus ne nous paraît pas particulièrement évangélique et que la théologie est une recherche vivante, avec plus de questions devant que de certitudes derrière,

dans la mesure où son sujet est lui-même le Vivant.

A suivre donc...