3 novembre 2007





L’étroite observance du Motu Proprio selon Solesmes
3 novembre 2007 - Zenit - dici.org
L’étroite observance du Motu Proprio selon Solesmes Résumé : A l’occasion de la publication d’un Guide pratique de chant grégorien par l’abbaye bénédictine de Solesmes, son auteur Dom Jacques-Marie Guilmard a donné une interprétation unilatérale du Motu Proprio Summorum Pontificum...

A l’occasion de la publication d’un Guide pratique de chant grégorien par l’abbaye bénédictine de Solesmes, son auteur Dom Jacques-Marie Guilmard a donné une interprétation unilatérale du Motu Proprio Summorum Pontificum sur la libéralisation de l’usage du missel traditionnel : la messe de Paul VI n’a pas à changer, seule sa célébration doit être améliorée, en revanche il faut faire évoluer la messe tridentine en passant au calendrier et aux lectures employées dans la liturgie de Paul VI, avant d’envisager le canon à haute voix, la concélébration… Il répondait aux questions de Cécile Laurent de l’agence Zenit:
Comment les deux formes du rite romain s’influenceront-elles ?
Dom J.-M. Guilmard : L’influence mutuelle des deux formes de l’unique rite romain ne sera pas symétrique. Le Motu proprio – on ne l’a pas assez remarqué – va permettre à la forme tridentine d’évoluer, mais elle le fera d’une manière organique et naturelle, exactement comme un vivant se développe. Elle va se rapprocher de la forme voulue par Paul VI : le calendrier et les lectures peuvent dès maintenant être empruntés à la forme de Paul VI ; viendront peut-être ensuite – l’avenir le dira – la récitation de la prière eucharistique à voix haute, la concélébration, l’emploi d’autres prières, etc. La forme de Paul VI, de son côté, ne changera pas, si ce n’est que les prêtres ont le devoir de cultiver toujours plus le sens du sacré, ce qui passe en particulier à travers le respect des rubriques – ces deux points ont été soulignés par Benoît XVI.
Pourtant, on a proposé la réforme de la réforme !
Dom J.-M. Guilmard : L’idée est séduisante, mais dans les faits, on risquerait fort d’introduire la révolution permanente dans la liturgie. Si la liturgie de Paul VI doit subir des réformes, celles-ci seront ponctuelles et se feront au niveau des églises particulières. On pourra, par exemple, améliorer certaines traductions, et célébrer à nouveau les Rogations dont l’aspect « écologique » est particulièrement d’actualité. Encore une fois, ce n’est pas à la liturgie de Paul VI de changer, mais bien aux prêtres qui doivent célébrer leur Messe avec un soin toujours plus surnaturel. On me dira que pour certains, cela demandera une vraie conversion ! À cela je répondrai que pour tout prêtre, chaque Messe est l’occasion d’une vraie conversion. Ainsi, le débat porte moins sur les « formes » liturgiques que sur le souci de fidélité à l’Église et à sa prière publique. Il ne faut pas ne retenir de la forme tridentine que le formalisme, comme si le respect des rubriques suffisait seul à la célébration de la Messe : il n’y a pas de « technique » de la grâce. À partir du moment où l’intérêt pour les rubriques devient primordial, le sens du sacré disparaît. Ainsi, dans toutes les formes liturgiques de la Messe, il faut cultiver le sens du sacré.
(Source : Zenit)
date : 3/11/2007