► La lettre n°70 de Paix Liturgique en date du 16 novembre dernier consacrée à la situation terrible dans laquelle se trouve « la communauté catholique traditionnelle d’Amiens », contrainte d’assister à la messe dans la rue depuis le 11 novembre dernier, a suscité de très nombreuses réactions.
Beaucoup de lecteurs – d’horizons spirituels très variés – ont manifesté leur incompréhension la plus totale devant une situation ubuesque consistant à laisser dans le même temps et au même endroit des églises vides et des familles prier dans la rue.
Beaucoup de lecteurs se sont quant à eux émus – voire indignés – que Paix Liturgique « soutienne la Fraternité Saint Pie X ».
Certaines de ses réactions sont compréhensibles. D’autres sont plus étonnantes.
Nous ne nions pas que la communion entre Rome et la FSSPX n’est pas encore « parfaite ». Qui le nierait d’ailleurs ? En tous les cas ni Rome, ni la FSSPX.
Toutefois, il ne nous semble pas que le bon Samaritain ait demandé ses papiers au malheureux qu’il secourait, que Notre Seigneur ait laissé lapider la femme adultère au motif qu’elle « n’était pas en règle », qu’Il ait refusé de parler aux pêcheurs…
Quelle serait cette religion qui consisterait à refuser le dialogue, la charité à des femmes et des hommes au motif qu’ils ne seraient « pas en règle » ?
Quelle serait cette religion qui refuserait – a priori – la rencontre et le débat ?
Nous ne demandons pas à l’évêque d’Amiens, Monseigneur Bouilleret, de régler les relations juridiques et les questions canoniques entre Rome et la FSSPX.
Nous le supplions de rencontrer les familles de son diocèse qui assistent à la messe dans le froid, devant sa cathédrale, de leur parler.
L’unité de l’Eglise nous concerne tous, évêques, prêtres, fidèles et nous avons tous à être des ponts les uns envers les autres ; c’est la volonté du Saint-Père.
Nous avons été très heureux d’entendre, telles des voix prophétiques, les déclarations qui vont dans le sens du dialogue et de la recherche de l’unité émanant de personnes aussi unanimement reconnues que le Père Michel Lelong ou Madame Huguette Pérol.
Voici les déclarations : Du Père Michel Lelong, prêtre, missionnaire Père Blanc, ancien Secrétaire du Secrétariat de l'Eglise de France pour les relations avec l'islam. “Au mois de juillet dernier par le Motu Proprio sur la messe tridentine, le Saint-Père a appelé tous les catholiques à la réconciliation dans la fidélité à la Tradition de l'Eglise et dans l'obéissance au Saint-Siège. Comme d'innombrables prêtres et fidèles, j'espère et je demande à Dieu que cet appel soit entendu de tous. Dans ce contexte, j'ai été étonné et déçu d'apprendre qu'à Amiens, l'évêque de cette ville n'avait pas accepté de mettre une église à la disposition de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X pour y célébrer la messe. J'espère que, dans un dialogue serein et fraternel, l'évêque d'Amiens acceptera de revenir sur cette décision. Ce serait, me semble-t-il, un geste qui contribuerait à la réconciliation à laquelle nous appelle Benoît XVI.”
Huguette Pérol, auteur du livre Les sans-papiers de l’Eglise “Ayant accueilli avec joie le Motu proprio du Saint-Père, tant attendu, qui rend à la messe de Saint Pie V la place qu'elle n'aurait jamais dû perdre, je suis consternée de l'attitude de certains évêques français qui semblent de pas vouloir accepter les instructions du Saint-Siège. A cet égard, le refus opposé par l'évêque d'Amiens à la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X me paraît contraire à l'esprit qui a inspiré Benoît XVI dans sa volonté de redonner toute sa place à la liturgie traditionnelle. En vous assurant de mon soutien et de ma fidélité.”
► Les réactions de Paix Liturgique :
Quoi qu’il nous en coûte, nous maintenons qu’il n’est pas acceptable pour des chrétiens de laisser à la rue des fidèles qui professent le même Credo tels des chrétiens de seconde catégorie, des moins que rien.
Cela nous paraît d’autant plus inacceptable que de nombreuses églises du diocèse sont vides.
Les problèmes « juridiques » ne sont pas une raison suffisante pour ne pas trouver une solution. La charité, celle qui « excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout » est la seule solution chrétienne en l’occurrence.
Il est temps qu’une rencontre entre l’évêque et les membres représentatifs de la Communauté traditionnelle d’Amiens ait lieu.
Nous invitons de tout cœur les uns et les autres à faire un pas afin que cesse définitivement le scandale. Communiqué de l’évêque d’Amiens : Pour répondre à la demande du Pape Benoît XVI dans le Motu Proprio Summorum Pontifîcium art. 5 § 1 une messe dominicale en latin selon Ordo Missae de 1962, missel de Jean XXIII, sera célébrée par un prêtre du diocèse d'Amiens.
Pour l'année 2007, elle aura lieu le 1er et 3e dimanche de l’Avent, les 2 et 16 décembre 2007, en l'église Saint Roch d'Amiens à 9 h.
+ Jean-Luc BOUILLERET
Evêque d'Amiens
► Les réactions de Paix Liturgique : La mise en place d’une célébration de la messe traditionnelle à Amiens dans le cadre du Motu Proprio est une bonne nouvelle pour laquelle nous remercions de tout cœur Monseigneur Bouilleret.
Cette mise en place d’une telle célébration ne règle pas stricto sensu la situation de la « Communauté traditionnelle d’Amiens » qui comme toute communauté chrétienne vit non seulement de la messe mais de tous les sacrements, du catéchisme, des œuvres… autant de choses dont cette Communauté vit et bénéficie depuis plus de vingt ans.
Une solution pratique est certainement envisageable, il suffirait à l’évêque de mettre à disposition temporairement une des églises vides d’Amiens ou de sa périphérie. Cette solution purement pratique ne signifierait pas qu’il n’existe pas de divergence mais serait un signe fort de la volonté de l’évêché en vue de faciliter la communion avec les fidèles qui ont suivi Monseigneur Lefebvre.
Plus que jamais, il est temps de s’écouter les uns les autres, de se parler, de se rencontrer.
Pour plus d’informations, voici le site de la Communauté traditionnelle d’Amiens :
http://amiens-catholiques-sdf.com/ qui rappelle que dimanche prochain 2 décembre, à 10 heures, place de l’église Saint Germain à Amiens, la messe sera célébrée… dehors en attendant une vraie solution fraternelle.
Ainsi donc à Amiens, comme dans de trop nombreux diocèses de France, bien des difficultés résultent d'un manque élémentaire de dialogue. L'exemple d'une erreur que nous avons commise à propos du diocèse de Saint-Flour nous en rappelle l'urgence.
Sylvie Mimpontel
Présidente du mouvement pour la Paix Liturgique et la Réconciliation dans l’Eglise.
Vers un groupe stable au Maroc ? ► Des fidèles du diocèse de Rabat au Maroc désirent constituer un groupe stable pour assister le dimanche à une célébration d’une messe selon la forme extraordinaire du rite latin. Ils sont très isolés merci donc à ceux qui pourraient les aider à faire connaître cette demande tant aux laïcs qu’aux prêtres de ce diocèse d’Afrique du Nord.
Contact : info@motupropriomaroc.com Réunion et Ile Maurice ► Un ami cherche à constituer un ou plusieurs groupes stables de fidèles à la Réunion et à l’Ile Maurice. Merci de faire circuler cette information.
Contacter Alain Foulon alainfoulon@ecoaustral.comMesse en semaine dans le quartier de Saint-Lazare ► Des fidèles qui travaillent dans le quartier de Saint-Lazare désireraient assister en semaine à une messe selon la forme extraordinaire du rite latin à Saint-Louis d’Antin ou ailleurs… Que les personnes intéressées se fassent connaître à Frédéric VASSAL au 06 07 65 22 70 ou par courriel à svassal2@yahoo.fr Un nouveau groupe en Normandie
Rectificatif à propos du diocèse de Saint-Flour ► Monseigneur Grua évêque de Saint-Flour nous fait savoir que nous avons transmis dans notre lettre 69 une information erronée concernant son diocèse.
Nous avions déclaré, sur le témoignage de catholiques du Cantal, que l’abbé Dupré avait été écarté de son apostolat en raison de son attachement à la forme extraordinaire du rite latin.
Mgr Grua nous affirme que ses motivations étaient tout autres, ce dont nous nous réjouissons et que nous nous empressons de publier.
Nous souhaitons que cette erreur que nous regrettons sincèrement, invite ceux qui aspirent à la paix à multiplier le dialogue avec tous afin que s’estompent les incompréhensions réciproques.
Qui sommes-nous ? ► Ce que nous sommes - Des catholiques romains attachés à leur Eglise.
- Des fidèles attachés au Saint-Père.
- Des diocésains qui respectent leurs évêques et qui attendent beaucoup d'eux comme des enfants de leur père.
- Des croyants soucieux de respecter l’enseignement de l’Eglise conformément aux définitions qui ont été renouvelées par le Catéchisme de l’Eglise catholique publié par Jean Paul II en 1992.
- Des chrétiens très nombreux qui désirent vivre leur foi catholique dans leur paroisse au rythme de la forme extraordinaire du rit latin de l'Eglise comme le pape Benoit XVI le propose dans son motu proprio Summorum Pontificum du 7 juillet 2007.
► Ce que nous désirons - Une application « large et généreuse » des possibilités accordées par l'Eglise en faveur des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle.
- Il est nécessaire que ces lieux soient des églises où sera célébrée chaque dimanche et fête la liturgie traditionnelle selon le missel de 1962.
- L’enseignement de la foi catholique selon les schémas définis par le catéchisme de l’Eglise catholique publié par le Vatican en 1992.
- L’accès effectif pour tous aux sacrements de la Sainte Eglise selon le missel de 1962.
- La possibilité de développer dans la paix toutes les oeuvres chrétiennes nécessaires aux besoins des fidèles (scoutisme, patronage, chorale, Conférences Saint Vincent de Paul, Domus Christiani, récollections, pèlerinage...)
- Ces communautés en communion avec l’évêque doivent être dirigées par des prêtres bienveillants, soucieux de paix et de réconciliation.
► Pourquoi nous le désirons - Les querelles dans l’Eglise doivent cesser.
- C’est notre sensibilité et le pape a demandé que cette sensibilité soit accueillie et respectée.
- Au moment où l’Eglise traverse en France une crise grave, il est urgent de mettre en oeuvre une réconciliation entre tous les fidèles.
- C’est par ce moyen et lui seul que se renoueront des liens de dialogue, de charité fraternelle et de respect et que cesseront les invectives.
- C’est surtout répondre au précepte évangélique d’agir en tout pour l’unité des catholiques malgré leurs différences et leurs diversités.
C’est ainsi que l’on pourra véritablement prétendre favoriser l’oecuménisme et entreprendre tous ensemble la nouvelle évangélisation réclamée par l'Eglise.
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