SOURCE - Côme de Prévigny - Rorate Caeli - FECIT - 4 février 2012
Cette phrase est bien de Mgr Fellay. Elle a été prononcée à Winona, dans le Minnesota, ce 2 février, à l’occasion de la cérémonie de prises de soutane au séminaire américain de la Fraternité Saint-Pie X (FSSPX). Résume-t-elle toute la pensée de son supérieur général ? Pas moins, en tout cas, que toutes celles qui ont été utilisées, détournées ou sorties de leur contexte par quelques journalistes qui titraient impatiemment : « l’échec des négociations » ou encore « Nous ne pouvons pas aller plus loin dans la confusion ». Animés d’une panique grandissante à mesure que des nouvelles de régularisation de la Fraternité se rapprochent dans le temps, progressistes et sédévacantistes avancent désormais main dans la main, les premiers n’hésitant plus à citer les seconds. « D’ennemis qu’ils étaient, ils devinrent amis » dit la Sainte Écriture.
La vérité est que Mgr Fellay n’a fait que répéter ce qu’il a dit à Écône le 8 décembre dernier. La Fraternité ne signera pas le préambule tel qu’il a été présenté le 14 septembre par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. En même temps, il rappelle que l’œuvre de Mgr Lefebvre ne se conçoit pas indépendamment du Siège apostolique : « Nous ne sommes pas une entité indépendante. Même si nous nous battons avec Rome, nous sommes encore pour ainsi dire avec Rome. » C’est là toute l’attitude de Mgr Lefebvre qui venait à Rome dès qu’il était appelé. Sans fuir devant les pièges, il préférait les discerner par la prudence, il avançait, à l’accoutumée, en demandant au Ciel des signes évidents. Il s’agissait pour lui d’un côté de proclamer la foi, telle qu’elle a été professée pendant les siècles, et de l’autre de maintenir les relations avec la curie romaine, l’archevêque rappelant que la solution viendrait de Rome. Il distinguait ainsi bien la recherche d’une régularisation, qui relève de la prudence, et la proclamation de la foi, qui relève du principe. Tant que cette dernière est gravement mise en péril par un règlement canonique, elle demeure prioritaire sur les aspects juridiques. Le jour où le supérieur jugera possible cette proclamation dans la légalité, alors il pourrait être périlleux de négliger des âmes hésitant à s’approcher par crainte des censures.
Ces derniers jours, d’éminents cardinaux ont, dit-on, étudié la réponse remise par la Fraternité Saint-Pie X. Allemands, français ou suisses, ces hauts prélats ne sont pourtant pas réputés constituer un aréopage bien indulgent à l’égard des tenants de la messe et du catéchisme traditionnels. C’est bien malgré leurs avis négatifs que Benoît XVI a pris la décision de libérer le missel tridentin et de révoquer les censures pesant sur les évêques consacrés en 1988. Pourquoi soudainement le pape déciderait-il d’agir d’une autre manière ? Citant Mgr Lefebvre, le supérieur général de la FSSPX a simplement indiqué sa disponibilité : « si vous nous acceptez c’est sans changement. Sans obligation d’accepter ces choses ; alors nous sommes prêts ». La balle est dans le camp de Rome, où le pape a des pouvoirs beaucoup plus étendus que Mgr Fellay puisqu’il peut par sa simple signature conférer les prérogatives les plus étendues à l’œuvre que dirige le prélat valaisan. Il peut éventuellement constater cette récente thèse qui soutenait à Rome que « l’autorité du magistère de Vatican II est celle d’une homélie des années 60 ». Lui-même n’avait-il pas affirmé que le Concile « a voulu de manière consciente s'exprimer selon un registre plus modeste, comme un concile simplement pastoral » ?
Cette phrase est bien de Mgr Fellay. Elle a été prononcée à Winona, dans le Minnesota, ce 2 février, à l’occasion de la cérémonie de prises de soutane au séminaire américain de la Fraternité Saint-Pie X (FSSPX). Résume-t-elle toute la pensée de son supérieur général ? Pas moins, en tout cas, que toutes celles qui ont été utilisées, détournées ou sorties de leur contexte par quelques journalistes qui titraient impatiemment : « l’échec des négociations » ou encore « Nous ne pouvons pas aller plus loin dans la confusion ». Animés d’une panique grandissante à mesure que des nouvelles de régularisation de la Fraternité se rapprochent dans le temps, progressistes et sédévacantistes avancent désormais main dans la main, les premiers n’hésitant plus à citer les seconds. « D’ennemis qu’ils étaient, ils devinrent amis » dit la Sainte Écriture.
La vérité est que Mgr Fellay n’a fait que répéter ce qu’il a dit à Écône le 8 décembre dernier. La Fraternité ne signera pas le préambule tel qu’il a été présenté le 14 septembre par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. En même temps, il rappelle que l’œuvre de Mgr Lefebvre ne se conçoit pas indépendamment du Siège apostolique : « Nous ne sommes pas une entité indépendante. Même si nous nous battons avec Rome, nous sommes encore pour ainsi dire avec Rome. » C’est là toute l’attitude de Mgr Lefebvre qui venait à Rome dès qu’il était appelé. Sans fuir devant les pièges, il préférait les discerner par la prudence, il avançait, à l’accoutumée, en demandant au Ciel des signes évidents. Il s’agissait pour lui d’un côté de proclamer la foi, telle qu’elle a été professée pendant les siècles, et de l’autre de maintenir les relations avec la curie romaine, l’archevêque rappelant que la solution viendrait de Rome. Il distinguait ainsi bien la recherche d’une régularisation, qui relève de la prudence, et la proclamation de la foi, qui relève du principe. Tant que cette dernière est gravement mise en péril par un règlement canonique, elle demeure prioritaire sur les aspects juridiques. Le jour où le supérieur jugera possible cette proclamation dans la légalité, alors il pourrait être périlleux de négliger des âmes hésitant à s’approcher par crainte des censures.
Ces derniers jours, d’éminents cardinaux ont, dit-on, étudié la réponse remise par la Fraternité Saint-Pie X. Allemands, français ou suisses, ces hauts prélats ne sont pourtant pas réputés constituer un aréopage bien indulgent à l’égard des tenants de la messe et du catéchisme traditionnels. C’est bien malgré leurs avis négatifs que Benoît XVI a pris la décision de libérer le missel tridentin et de révoquer les censures pesant sur les évêques consacrés en 1988. Pourquoi soudainement le pape déciderait-il d’agir d’une autre manière ? Citant Mgr Lefebvre, le supérieur général de la FSSPX a simplement indiqué sa disponibilité : « si vous nous acceptez c’est sans changement. Sans obligation d’accepter ces choses ; alors nous sommes prêts ». La balle est dans le camp de Rome, où le pape a des pouvoirs beaucoup plus étendus que Mgr Fellay puisqu’il peut par sa simple signature conférer les prérogatives les plus étendues à l’œuvre que dirige le prélat valaisan. Il peut éventuellement constater cette récente thèse qui soutenait à Rome que « l’autorité du magistère de Vatican II est celle d’une homélie des années 60 ». Lui-même n’avait-il pas affirmé que le Concile « a voulu de manière consciente s'exprimer selon un registre plus modeste, comme un concile simplement pastoral » ?