SOURCE - Clémence Houdaille - La Croix - 6 novembre 2016
Le P. Francis Michel n’a pas respecté les termes de l’accord qu’il avait conclu avec l’évêque d’Évreux, Mgr Christian Nourrichard, en 2011.
Le P. Francis Michel n’a pas respecté les termes de l’accord qu’il avait conclu avec l’évêque d’Évreux, Mgr Christian Nourrichard, en 2011.
Le P. Francis Michel, ancien curé de Thiberville, dans l’Eure, vient d’être déclaré « suspens a divinis » par son évêque, Mgr Christian Nourrichard. Cette sanction a pour conséquences que le P. Michel « n’est plus autorisé à agir au nom de l’Église puisqu’il n’est plus en communion avec les évêques. Il ne lui est plus possible de célébrer la messe ou tout autre sacrement dans les églises dont les curés sont affectataires », explicite Mgr Nourrichard dans un communiqué de presse. « Les mariages qu’il tenterait de célébrer seraient nuls, de même les absolutions qu’il donnerait, écrit encore Mgr Nourrichard. Le jour où il déciderait de rentrer dans l’obéissance, il serait volontiers accueilli par son évêque. C’est en ce sens que nous continuons de prier pour lui. »
En conflit avec son évêque depuis 2010
L’homme avait fait la une des médias en janvier 2010, lorsqu’il avait contesté son transfert décidé dans le cadre du regroupement des paroisses du diocèse, entrant ainsi en conflit ouvert avec son évêque. Le conflit avait pris un tour idéologique, les défenseurs du P. Michel affirmant que le prêtre avait été écarté pour l’empêcher de célébrer en latin et tourné vers l’autel (mais non en rite tridentin), comme il en avait l’habitude le dimanche soir.
Le 22 novembre 2011, Mgr Christian Nourrichard avait rendu public un accord, entériné par le P. Michel, stipulant que le prêtre devenait recteur d’une église située à quelques kilomètres de son ancienne paroisse, Le Planquay.
Dans cette église, il était libre de célébrer la messe, en rites ordinaire et extraordinaire, mais devait demander l’autorisation du curé du groupement paroissial local avant de célébrer un baptême ou un enterrement.
Le rectorat du Planquay est supprimé
Un accord que le prêtre n’a pas respecté, d’après le décret suspense rédigé par le chancelier du diocèse, le P. Jean-Denis Chalufour. Le texte précise que le P. Michel « a célébré des baptêmes et des inhumations et présidé des cérémonies de professions de foi sans permission du curé, alors que ces actions liturgiques lui étaient expressément interdites sans cette permission ; qu’il a assisté sans juridiction à des mariages qui sont donc nuls pour vice de forme (canon 1108, § 1) ; qu’il a béni des remariages civils de personnes encore liées par un mariage canonique, ce qui s’apparente à des simulacres de sacrements (canon 1379) et constitue certainement des fautes graves ; qu’il s’est fait remplacer pour la célébration de l’eucharistie par un prêtre membre d’une Église ouvertement schismatique (Sainte-Marie du Mont Saint Aignan). »
Le prêtre ne peut donc plus conférer aucun sacrement, ni célébrer tout sacramental, « sauf à des fidèles en danger de mort ».
« Les actes posés malgré cette interdiction seraient illicites et constitueraient un nouveau délit canonique (canon 1393), poursuit le décret. Ce décret comporte le retrait de la faculté d’entendre les confessions : toute absolution donnée serait invalide (canon 966), de même que, n’étant pas curé, serait nul tout mariage auquel il assisterait. »
En outre, le rectorat du Planquay, qui avait été érigé pour y accueillir le P. Michel, est supprimé.