SOURCE - Abbé Barthe - Riposte Catholique - 21 septembre 2017
C’est le message que l’on peut retenir de l’exceptionnel pèlerinage Summorum Pontificum, qui vient de se dérouler à Rome, et dont nous avons déjà donné de nombreuses photos et vidéos. « On peut dire aujourd’hui que la restauration liturgique impulsée par Summorum Pontificum dans l’Église est irréversible ». C’est ce que disait l’abbé Claude Barthe, l’aumônier du pèlerinage, dans son adresse à Mgr Gänswein, Préfet de la Maison pontificale, mais aussi secrétaire du pape Benoît XVI, venu présider les vêpres de l’Exaltation de la Croix, dans l’Église San Marco, place de de Venise, le soir du 14 septembre.
C’est le message que l’on peut retenir de l’exceptionnel pèlerinage Summorum Pontificum, qui vient de se dérouler à Rome, et dont nous avons déjà donné de nombreuses photos et vidéos. « On peut dire aujourd’hui que la restauration liturgique impulsée par Summorum Pontificum dans l’Église est irréversible ». C’est ce que disait l’abbé Claude Barthe, l’aumônier du pèlerinage, dans son adresse à Mgr Gänswein, Préfet de la Maison pontificale, mais aussi secrétaire du pape Benoît XVI, venu présider les vêpres de l’Exaltation de la Croix, dans l’Église San Marco, place de de Venise, le soir du 14 septembre.
Summorum Pontificum irréversible : c’est bien l’impression qui ressortait du congrès tenu le 14 septembre dans le grand amphithéâtre plein à craquer de l’Université Saint-Thomas. Le cardinal Müller y fut interminablement applaudi par les assistants pour avoir souffert l’injuste éviction de sa charge de Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi. Mgr Guido Pozzo, Secrétaire de la Commission Ecclesia Dei, fit un tableau de la croissance des lieux de célébrations « extraordinaires » dans le monde en dix ans, soit, avec des variantes régionales, une croissance de 50 %. Dom Jean Pateau, Abbé de Fontgombault, après avoir décrit l’histoire liturgique de son abbaye, a plaidé pour un rapprochement des missels, mais à très long terme. Propos qui semblaient comparables à ceux du cardinal Sarah, dans La Nef, de juillet 2017, lequel pourtant, dans son intervention au colloque, se défendit d’avoir prôné un missel hybride. En conclusion, manifestement en réponse aux avanies qui le frappent, il réaffirma son attachement à la réforme de la réforme : retournement des autels vers le Seigneur, introduction de l’offertoire traditionnel dans la forme ordinaire. Très applaudi fut le romancier allemand Martin Mosebach qui, dans une éblouissante intervention, se moqua avec un humour mordant des réformateurs liturgiques ennemis de la « répétition » et adeptes de la « noble simplicité », pour affirmer avec force que les deux rites, l’ancien et le nouveau, étaient de fait irréconciliables. La conclusion du colloque fut laissée à Ettore Gotti Tedeschi, ami de Benoît XVI, ancien Président de la Banque Vaticane, qui dans un véritable feu d’artifice oratoire, fit crouler de rire les vénérables cardinaux et prélats jouant notamment – arguments provocateurs à l’appui – sur les sigles NOM, Nouvel Ordo Missæ/Nouvel Ordre Mondial.
Le vendredi 15 septembre, un très émouvant chemin de Croix, « à l’italienne », organisé par l’Institut du Bon Pasteur, se déroula dans l’église de Santa Maria in Campitelli, et puis le soir, une messe solennissime célébrée par Mgr Gilles Wach, supérieur de l’Institut du Christ-Roi Souverain-Prêtre, dans l’église dominicaine de Santa Maria sopra Minerva, le cardinal Burke y prononçant une oraison funèbre à la mémoire du cardinal Carlo Caffarra décédé la semaine précédente.
Le cardinal défunt était remplacé, le samedi 16, par Mgr Pozzo. Après avoir conduit la procession des pèlerins dans les rues de Rome, depuis la Chiesa Nuova jusqu’à la Basilique Saint-Pierre – procession si considérable que la police demanda à ce que les rangs fussent resserrés au maximum –, il célébra pontificalement dans la Basilique, à l’autel de la Chaire, devant deux cardinaux (Burke et Brandmüller), trois évêques (Mgr Vigano, ancien nonce aux États-Unis, Mgr Laise et Mgr Croci), les PP Abbés de Fontgombault et du Barroux, une brochette de prélats romains, près de 400 clercs et des fidèles en grand nombre.
Et le dimanche 17 septembre, dans l’église de la Trinité-des-Pèlerins, siège de la paroisse personnelle confiée à la Fraternité Saint-Pierre, où les fidèles ne purent tous entrer, le P. Dominique-Marie de Saint-Laumer, supérieur des Religieux de Saint-Vincent-Ferrier, célébra une messe solennelle conclusive en rite dominicain, le P. Louis-Marie de Blignières donnant la prédication : « Le rite latin traditionnel souligne merveilleusement la vérité sur Dieu, sur l’homme et sur le sacrifice du Christ. Mais la vérité qui devient sensible, qu’est-ce que c’est, sinon la beauté ? »
On retiendra un élément liturgico-artistique remarquable : une messe avait été spécialement composée pour le pontifical à Saint-Pierre par le jeune et prometteur Maestro Aurelio Porfiri, qu’il dirigea lui-même, la Missa Summorum Pontificum, sur une musique vocale grandiose, dans une sorte de style baroque pour le XXIe siècle, avec un Gloria et un Te Deum triomphaux, écho des fastes musicaux baroques de la Contre-Réforme qui proclamaient l’irréversibilité de la restauration tridentine.