SOURCE - FSSXP Actualités - 28 septembre 2017
Prise de distance du cardinal Müller ; ironie du directeur de la Salle de presse du Saint-Siège ; précisions du cardinal Burke : FSSPX.Actualités recense les premières réactions à la Correctio filialis, rendue publique le 24 septembre 2017.
« D’un côté, le successeur de Pierre mérite le respect, autant dans sa personne qu’en raison du mandat divin qui lui a été confié ; d’un autre côté, les critiques, lorsqu’elles sont formulées avec honnêteté, exigent une réponse adéquate ». C’est en ces termes, confiés au journal The Register, que le préfet émérite de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a réagi, sans faire allusion directement, à la Correction filiale adressée au Saint-Père le 11 août 2017, et rendue publique le 24 septembre.
Pour le cardinal Müller, c’est de « plus de confiance et de dialogue réciproque » que l’Eglise a besoin, et non pas de « cristallisation et de polémique » : une solution pour résoudre la controverse serait ainsi, selon le prélat, que le pape désigne un groupe de cardinaux ayant pour mission de mener à bien une « dispute théologique » avec les tenants des objections les plus sérieuses à Amoris lætitia.
L’urgence pour le préfet émérite est « d’éviter un nouveau schisme au sein d’une Eglise, dont le fondement de l’unité et de la communion en Jésus-Christ est incarné par le pape François et les évêques en pleine communion avec lui ». - Est-il permis de regretter le fait que le cardinal ait omis de rappeler ici que le mandat confié par le Christ au successeur de Pierre est indissociablement lié au fait de transmettre, dans son intégralité et sa pureté doctrinale, l’Evangile du divin Fondateur ?
The Register croit savoir que le Saint-Siège ne répondra pas à la Correction filiale au moins pour deux raisons : d’abord parce que le nombre et la qualité des signataires serait « quantité négligeable » ; d’autre part parce que l’un des signataires est « Mgr Bernard Fellay, un évêque rebelle qui dirige une Fraternité Sacerdotale en rupture de communion avec Rome ».
Pourtant le Supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X a bien pris soin de préciser dans l’entretien qu’il a accordé à FSSPX.Actualités, le 26 septembre, que « ce sont moins les noms des signataires de la Correctio filialis que la valeur objective des arguments exposés qui doit être prise en compte ».
Mais la Correction filiale a tout de même été entendue au Vatican : Greg Burke, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège y a fait allusion lorsque le bruit a couru, dans la journée du lundi 25 septembre, que le Vatican aurait bloqué sur son territoire l’accès à la page Internet de la Correction filiale : « Vous pensez que ça vaut vraiment le coup de bloquer une page web pour une lettre qui contient une soixantaine de noms ? », a-t-il ironisé dans les colonnes du quotidien Il Giornale. - Est-il exagéré d’y voir l'indice que le texte a tout de même bien atteint sa cible ?
« La Correction filiale est une initiative indépendante de celle que les regrettés cardinaux Caffara et Meisner, et que le cardinal Brandmüller et moi-même avons prise avec les Dubia », a réagi pour sa part le cardinal Burke dans les colonnes du Register.
Le professeur Joseph Shaw, qui est le porte-parole de la Correction filiale, a expliqué au même journal que c’était délibérément que les auteurs des Dubia n’avaient pas été impliqués dans l’adresse faite au pape, afin de conserver à cette initiative son caractère indépendant.
Robert Royal, Président de l’Institut Raison et Foi, résume à sa manière la situation : « je n’ai aucun conseil à donner au Vatican », précise-t-il, « mais le fait de manifester respect et écoute envers ceux qui ont adhéré pendant tant d’années à l’enseignement de l’Eglise serait un bon signe pour rétablir ce fameux dialogue dont on entend parler partout ailleurs ».
(Sources : Il Giornale/The Register/cath.ch - FSSPX.Actualités - 28/09/17)