SOURCE - F. Louis-Marie, osb - Le Barroux - Lettre aux Amis et Bienfaiteurs - décembre 2017
Il est juste aujourd’hui de saluer le bon zèle de Robert et Claudia Mestelan. Vous les connaissez peut-être : Compagnons de Saint-Michel, infatigables pèlerins, ils ont sillonné à pied notre chère Europe du nord au sud, d’ouest en est et du nord-ouest au sud-est, laissant sur leur sillage de nombreux oratoires. C’est pourquoi nous avons pensé à eux lorsque, en 2011, les propriétaires de la chapelle Saint-Hilaire nous ont proposé de nous la confier.
Il est juste aujourd’hui de saluer le bon zèle de Robert et Claudia Mestelan. Vous les connaissez peut-être : Compagnons de Saint-Michel, infatigables pèlerins, ils ont sillonné à pied notre chère Europe du nord au sud, d’ouest en est et du nord-ouest au sud-est, laissant sur leur sillage de nombreux oratoires. C’est pourquoi nous avons pensé à eux lorsque, en 2011, les propriétaires de la chapelle Saint-Hilaire nous ont proposé de nous la confier.
Cette chapelle se trouve à une dizaine de kilomètres de l’abbaye, sur une colline au nord de
Beaumes-de-Venise. Elle était à l’époque presque en ruine. Nous avons convaincu les propriétaires
de la donner au diocèse et nous avons demandé aux Mestelan s’ils pouvaient faire quelque chose. Depuis
six ans maintenant, ils travaillent comme des Romains pour restaurer cette relique provençale
de la foi chrétienne. D’après le style de l’autel muni d’un rebord et l’inscription de la tombe d’une
jeune femme, Epyminia, la chapelle pourrait remonter au IVe siècle. Signe des temps, la chapelle fut
sans doute rasée par des Sarrasins et reconstruite par des moines au XIIe
. Car il ne faut pas oublier que
les Sarrasins ont fait des razzias en Provence pendant presque deux siècles. Ce n’est qu’après l’enlè-
vement de saint Mayeul, abbé de Cluny, dans le massif des Maures, que Guillaume I
er de Provence
les chassa définitivement en 973. La « dent du Turc », située dans les dentelles de Montmirail, nous
rappelle leur passage. La chapelle n’est pas loin. Elle se dresse fièrement sur une colline, à presque 300 m d’altitude, avec une vue magnifique sur la vallée
du Rhône. Elle semble inexpugnable. Et cependant, le
temps a fait son œuvre.
La restauration de cette chapelle pourra sembler complètement
folle à certains rationalistes. Mais elle est un
cri dans le désert à la suite de saint Jean-Baptiste. Un cri
qui rappelle les racines chrétiennes du pays. Elle est un
signe pour tous que nous devons recevoir, préserver, restaurer
notre héritage chrétien et notamment les monuments
de prière qui sont comme l’âme de nos cités. Robert
et Claudia Mestelan nous ont dit que leur œuvre de
restauration s’inscrivait dans l’appel du Crucifié à saint
François d’Assise de reconstruire la chapelle de SaintDamien.
Et nous savons que le pape Innocent III vit
en songe un petit religieux l’aider à soutenir la basilique
du Latran prête à s’écrouler. Leur œuvre est concrète,
certes, mais elle est profondément mystique.
Robert et Claudia se sont donc organisés. Ils ont fondé
l’association « Sauvegarde de la chapelle Saint-Hilaire »,
forte aujourd’hui de plus de 500 membres. Ils ont dé-
friché les abords de la chapelle avec 10 bénévoles et des
aides ponctuelles. Cet été, 63 routiers de Notre-Dame de
Versailles ont construit autour un beau muret en pierres
sèches.
Les époux Mestelan ont embauché deux compagnons
du tour de France, Marc et Cyrille, qui ont à leur actif
vingt ans d’expérience. Ces remarquables tailleurs de
pierre ont restauré complètement l’abside et le transept.
Il leur reste à couvrir toute la nef. Et c’est pourquoi
je recommande cette restauration à votre bon cœur. Il
manque à l’association 80 000 € pour payer les salaires
des compagnons et le transport des matériaux. Je laisse
le mot de la fin à Robert : « En devenant actionnaire de
cette résurrection, vous affirmez la force de vos convictions
et gagnerez la bataille du courage. Oui, en France, nos églises sont vivantes.»
+ F. Louis-Marie, O.S.B.,
abbé