SOURCE - Sam Gamegie - Le Forum Catholique - 10 février 2006
En 1996, Huguette Pérol était l’auteur d’un livre sur la FSSPX intitulé « Les Sans-papiers de l’Eglise » (François Xavier Guibert). Rien que par ce titre, l’auteur souhaitait montrer la sorte d’omerta dont souffrait la Fraternité alors que tout était « catholique » au sein de cette même Fraternité. Effectivement, en 1988, la Fraternité a été exclue, rejetée au delà des frontières. L’exclusion dont elle était victime était subie par Mgr Lefebvre qui ne varia pas d’un iota sur sa position et sacra les quatre évêques pour perpétuer cette belle œuvre qui se développa sur les cinq continents. Mais la Fraternité faisait désormais cavalier seul. Il y avait certes des contacts avec Rome, mais rien de bien soutenu, un contact disons de surface. Dans les années 90, la FSSPX publia un dépliant et une plaquette reprenant des déclarations sur l’absence de schisme, notamment les conclusions d’une thèse de droit soutenue à Rome sur le sujet (celle du Père Murray) ; la Frat souhaitait par là aussi montrer son attachement à l’Eglise contestant ainsi la thèse du schisme de droit mais aussi de fait. L’année 2000 fut le point d’orgue de cette volonté : le magnifique pèlerinage toucha au but et Rome n’y fut pas insensible, d’où de nouvelles négociations. Celles ci n’aboutirent point essentiellement pour deux raisons : une partie des évêques français, « dignes fils » de mai 68, ne le souhaitaient pas et le firent savoir ; par ailleurs, au sein même de la Fraternité, une tendance se dégagea contre tout accord. Certains prêtres de la FSSPX firent même prier les fidèles contre les négociations. En soi, cette tendance était une nouveauté. Elle résultait évidemment de la coupure de 1988 : « Nous sommes exclus ? Peu nous importe, c’est nous qui avons raison.»
Après la rencontre de Flavigny la semaine passée, nous rejouons la même partition des années 2000-2001, à la différence près que les "chers" évêques français savent qu’ils ne pourront faire le poids contre la volonté de Benoît XVI. Aujourd’hui l’actualité des négociations révèle une tendance contraire à l’analyse de cet ouvrage d’Huguette Pérol sur les « Sans papiers de l’Eglise ». Les sans papiers sont bien connus pour leur volonté farouche d’acquérir ce qu’ils n’ont pas. Il suffit de se rendre place du Châtelet à Paris chaque semaine pour observer ce petit groupe qui, inlassablement, réclame le précieux sésame de la nationalité française. J’ai peur que la FSSPX ne cherche pas ou plus à obtenir des papiers dans l’Eglise ; c’est elle qui semble vouloir donner à Rome des papiers, une sorte de label qualité. Le problème est que le nature du label semble évoluer au gré des circonstances : il existe, à l’exception de la question de la liberté religieuse, un manque de clarté évidente dans la critique du Concile : on nous dit un jour que 95% du Concile est bon, puis ensuite que c’est le Concile dans sa globalité qui pose problème ; ou bien on lit dans Fideliter qu’il faut dépasser et oublier le Concile puisqu’il n’est pas dogmatique… donc s’il faut l’oublier et le dépasser, il ne pose plus de problème.
Permettez moi de vous raconter une anecdote personnelle : alors que j’étais dans une école de la Frat, j’entendais des enfants dire avec une fierté non dissimulée : « Oui, nous on est schismatiques, c’est cool ! ». Quand les enfants reprennent de la sorte une telle aberration –le schisme est un pêché mortel grave-, quand ils révèlent une telle satisfaction dans leur isolement ; quand surtout on s’aperçoit que cela passe les générations de la sorte… on ne peut que s’inquiéter. Chez les jeunes et les moins jeunes, une question qui était débattue que par les ecclésiastiques devient un fait acquis et même un sujet de table, un sujet de cour de récréation… quelque chose de banal et d'habituel. C’est un des faits majeurs de la vie des fidèles de la Fraternité dans les années 90 : certains se "complaisent" dans cette situation et cela ne peut qu’entretenir un schisme de fait. Rester derrière nos remparts aggrave naturellement la chose. Il faut donc espérer que les autorités de la FSSPX, notamment et surtout Mgr Fellay, saisissent cette opportunité « Benoît XVI » et qu’elles permettent que nous retrouvions « nos papiers ». Car contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas parce que nous aurons « nos papiers », que le combat va s’arrêter. Bien au contraire, je pense qu’il ne fera que commencer ou re-commencer. En tous les cas, et au rique de paraître naïf, cette reconnaissance sera pour nous, fidèles de la tradition, un moyen véritablement d’agir au sein de l’Eglise, car n’est pas en restant en dehors et derrière nos remparts sans un regard vers l'extérieur que nous allons faire avancer les choses.
En 1996, Huguette Pérol était l’auteur d’un livre sur la FSSPX intitulé « Les Sans-papiers de l’Eglise » (François Xavier Guibert). Rien que par ce titre, l’auteur souhaitait montrer la sorte d’omerta dont souffrait la Fraternité alors que tout était « catholique » au sein de cette même Fraternité. Effectivement, en 1988, la Fraternité a été exclue, rejetée au delà des frontières. L’exclusion dont elle était victime était subie par Mgr Lefebvre qui ne varia pas d’un iota sur sa position et sacra les quatre évêques pour perpétuer cette belle œuvre qui se développa sur les cinq continents. Mais la Fraternité faisait désormais cavalier seul. Il y avait certes des contacts avec Rome, mais rien de bien soutenu, un contact disons de surface. Dans les années 90, la FSSPX publia un dépliant et une plaquette reprenant des déclarations sur l’absence de schisme, notamment les conclusions d’une thèse de droit soutenue à Rome sur le sujet (celle du Père Murray) ; la Frat souhaitait par là aussi montrer son attachement à l’Eglise contestant ainsi la thèse du schisme de droit mais aussi de fait. L’année 2000 fut le point d’orgue de cette volonté : le magnifique pèlerinage toucha au but et Rome n’y fut pas insensible, d’où de nouvelles négociations. Celles ci n’aboutirent point essentiellement pour deux raisons : une partie des évêques français, « dignes fils » de mai 68, ne le souhaitaient pas et le firent savoir ; par ailleurs, au sein même de la Fraternité, une tendance se dégagea contre tout accord. Certains prêtres de la FSSPX firent même prier les fidèles contre les négociations. En soi, cette tendance était une nouveauté. Elle résultait évidemment de la coupure de 1988 : « Nous sommes exclus ? Peu nous importe, c’est nous qui avons raison.»
Après la rencontre de Flavigny la semaine passée, nous rejouons la même partition des années 2000-2001, à la différence près que les "chers" évêques français savent qu’ils ne pourront faire le poids contre la volonté de Benoît XVI. Aujourd’hui l’actualité des négociations révèle une tendance contraire à l’analyse de cet ouvrage d’Huguette Pérol sur les « Sans papiers de l’Eglise ». Les sans papiers sont bien connus pour leur volonté farouche d’acquérir ce qu’ils n’ont pas. Il suffit de se rendre place du Châtelet à Paris chaque semaine pour observer ce petit groupe qui, inlassablement, réclame le précieux sésame de la nationalité française. J’ai peur que la FSSPX ne cherche pas ou plus à obtenir des papiers dans l’Eglise ; c’est elle qui semble vouloir donner à Rome des papiers, une sorte de label qualité. Le problème est que le nature du label semble évoluer au gré des circonstances : il existe, à l’exception de la question de la liberté religieuse, un manque de clarté évidente dans la critique du Concile : on nous dit un jour que 95% du Concile est bon, puis ensuite que c’est le Concile dans sa globalité qui pose problème ; ou bien on lit dans Fideliter qu’il faut dépasser et oublier le Concile puisqu’il n’est pas dogmatique… donc s’il faut l’oublier et le dépasser, il ne pose plus de problème.
Permettez moi de vous raconter une anecdote personnelle : alors que j’étais dans une école de la Frat, j’entendais des enfants dire avec une fierté non dissimulée : « Oui, nous on est schismatiques, c’est cool ! ». Quand les enfants reprennent de la sorte une telle aberration –le schisme est un pêché mortel grave-, quand ils révèlent une telle satisfaction dans leur isolement ; quand surtout on s’aperçoit que cela passe les générations de la sorte… on ne peut que s’inquiéter. Chez les jeunes et les moins jeunes, une question qui était débattue que par les ecclésiastiques devient un fait acquis et même un sujet de table, un sujet de cour de récréation… quelque chose de banal et d'habituel. C’est un des faits majeurs de la vie des fidèles de la Fraternité dans les années 90 : certains se "complaisent" dans cette situation et cela ne peut qu’entretenir un schisme de fait. Rester derrière nos remparts aggrave naturellement la chose. Il faut donc espérer que les autorités de la FSSPX, notamment et surtout Mgr Fellay, saisissent cette opportunité « Benoît XVI » et qu’elles permettent que nous retrouvions « nos papiers ». Car contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas parce que nous aurons « nos papiers », que le combat va s’arrêter. Bien au contraire, je pense qu’il ne fera que commencer ou re-commencer. En tous les cas, et au rique de paraître naïf, cette reconnaissance sera pour nous, fidèles de la tradition, un moyen véritablement d’agir au sein de l’Eglise, car n’est pas en restant en dehors et derrière nos remparts sans un regard vers l'extérieur que nous allons faire avancer les choses.