SOURCE  - DICI - 19 février 2011
Le 9 février, alors que la presse italienne du jour annonçait  un Motu Proprio qui donnerait un « tour de vis » aux abus  liturgiques, le P. Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège, a fait  savoir que ce document aurait pour but de transférer certaines compétences de  la Congrégation pour le culte divin au Tribunal de la Rote, et non pas de  promouvoir un contrôle restrictif.
Comme l´indiquait l’agence romaine I.Media en mai 2010, le  Motu Proprio en préparation vise à transférer les compétences concernant les  dispenses de mariage – dans le cas d´unions célébrées, mais non consommées  – d´un dicastère à l´autre de la curie romaine. Pour l´heure, c´est la  Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements qui, par le  biais d´une commission spéciale d´une soixantaine de membres, est chargée d´accorder  ces dispenses qui relèvent du pape. Bien que ces dispenses ne soient pas de  type judiciaire, elles seront prochainement du ressort du Tribunal de la Rote  romaine.
Le P. Lombardi a en outre précisé qu´il n´y avait  « aucun fondement ni aucune raison » de voir dans ce Motu Proprio  une intention de mettre en place « un contrôle de type ‘restrictif’  de la part de la Congrégation pour le culte divin dans la promotion du  renouveau liturgique voulu par le Concile Vatican II ». « Cela  ne veut pas dire que la police arrive », ni que se manifeste le choix d´une  « nouvelle politique » en la matière, a-t-il ajouté démentant  ainsi les propos du vaticaniste Andrea Tornielli dans Il Giornale, pour  qui ce Motu Proprio devrait « promouvoir une liturgie plus fidèle aux  intentions d´origine du Concile Vatican II », « avec moins d´espaces  pour les changements arbitraires, afin de favoriser le retour d´une plus grande  sacralité ».
En décembre dernier, le cardinal Antonio Cañizares Llovera,  préfet de la Congrégation pour le culte divin, avait déclaré que Benoît XVI  souhaitait « donner naissance à un nouveau mouvement liturgique, clair et  vigoureux, dans l´Eglise tout entière », revenant sur la « précipitation »  avec laquelle la réforme liturgique avait été mise en place après le Concile  Vatican II. Il n´hésitait pas alors à parler de crise en matière  liturgique, déplorant en particulier « la perte du sens du sacré ».  C’est peut-être ce qui a fait croire à certains vaticanistes qu’il serait  question d’un retour à une discipline plus stricte, dans le Motu Proprio en  préparation. A tort, selon les dires de membres de la Congrégation pour le  culte divin qui ne voient dans le futur document pontifical qu’un recentrage  de leurs compétences sur les questions exclusivement liturgiques.   (Sources : Imedia/VIS/Apic/Il Giornale/La Stampa – DICI n°230  du 19/02/11)
