SOURCE - Abbé Lorans - Nouvelles de Chrétienté n°127 - janvier / février 2011
« La Tradition, une solution à la crise de l’Eglise ? », telle est la question que se posèrent les participants au Xe Congrès théologique du Courrier de Rome, à Paris, les 7, 8 et 9 janvier. Il est certain que pour les progressistes – aujourd’hui passablement vieillissants – la question est en elle-même incongrue, tant il leur paraît évident que la réponse est nécessairement négative. A leurs yeux, la Tradition ne peut être qu’une crispation passéiste, et ceux qui y sont attachés ne peuvent être que des curiosités archéologiques, des bizarreries psychopathologiques, des survivances anté-conciliaires, voire des menaces anti-conciliaires.
A ce propos, il est étonnant de constater que la Tradition qui paraît à ses adversaires aussi dérisoire, leur donne en même temps des inquiétudes aussi fortes sur son éventuel retour dans l’Eglise. Mais les différents intervenants à ce congrès ne posèrent pas la question en ces termes. Ce qui retint leur attention, ce fut d’abord et avant tout l’état de l’Eglise aujourd’hui, particulièrement dans les pays d’ancienne chrétienté : pratique religieuse en chute vertigineuse, nombre de prêtres en déclin constant que les rares vocations ne peuvent plus relever…
Parce qu’ils refusent de se résignerà « gérer la pénurie » facilement considérée comme une fatalité inévitable, les prêtres et les fidèles de Tradition oeuvrent à la réappropriation par l’Eglise de son trésor théologique et liturgique, longtemps envisagécomme un carcan à briser. Dans cetteperspective, la Tradition ne s’identifie pas àun vague regard nostalgique sur un statu quo ante idéalisé, mais bel et bien au retour à tous les principes constitutifs de l’Eglise dans leur intégrité, et donc au rejet de tout ce qui peut les aliéner. Car, pour reprendre le titre célèbre de l’ouvrage de Ralph Wiltgen sur l’histoire du Concile Vatican II, le Rhin ne s’est pas jeté dans le Tibre… sans le polluer. Tradition ou pollution, tel est l’enjeu !
Abbé Alain Lorans
« La Tradition, une solution à la crise de l’Eglise ? », telle est la question que se posèrent les participants au Xe Congrès théologique du Courrier de Rome, à Paris, les 7, 8 et 9 janvier. Il est certain que pour les progressistes – aujourd’hui passablement vieillissants – la question est en elle-même incongrue, tant il leur paraît évident que la réponse est nécessairement négative. A leurs yeux, la Tradition ne peut être qu’une crispation passéiste, et ceux qui y sont attachés ne peuvent être que des curiosités archéologiques, des bizarreries psychopathologiques, des survivances anté-conciliaires, voire des menaces anti-conciliaires.
A ce propos, il est étonnant de constater que la Tradition qui paraît à ses adversaires aussi dérisoire, leur donne en même temps des inquiétudes aussi fortes sur son éventuel retour dans l’Eglise. Mais les différents intervenants à ce congrès ne posèrent pas la question en ces termes. Ce qui retint leur attention, ce fut d’abord et avant tout l’état de l’Eglise aujourd’hui, particulièrement dans les pays d’ancienne chrétienté : pratique religieuse en chute vertigineuse, nombre de prêtres en déclin constant que les rares vocations ne peuvent plus relever…
Parce qu’ils refusent de se résignerà « gérer la pénurie » facilement considérée comme une fatalité inévitable, les prêtres et les fidèles de Tradition oeuvrent à la réappropriation par l’Eglise de son trésor théologique et liturgique, longtemps envisagécomme un carcan à briser. Dans cetteperspective, la Tradition ne s’identifie pas àun vague regard nostalgique sur un statu quo ante idéalisé, mais bel et bien au retour à tous les principes constitutifs de l’Eglise dans leur intégrité, et donc au rejet de tout ce qui peut les aliéner. Car, pour reprendre le titre célèbre de l’ouvrage de Ralph Wiltgen sur l’histoire du Concile Vatican II, le Rhin ne s’est pas jeté dans le Tibre… sans le polluer. Tradition ou pollution, tel est l’enjeu !
Abbé Alain Lorans