SOURCE - Jean-Pierre Dickès - MPI - 23 juin 2015
Comme dans beaucoup de villes en France, après le concile Vatican II, les personnes qui, à Amiens, refusaient les modifications du dogme et de la liturgie aboutissant actuellement à la remise en cause de la morale catholique, tentèrent de se rassembler. Comme dans beaucoup d’endroits, des « messes sauvages » furent improvisées dans un salon appartenant à un particulier. Vie de salon, vie de château. Le château fut ensuite un morceau d’une ancienne nef attenante à un couvent spolié sous la Révolution ; lequel appartenait au Conseil Général. Bien que payant une location, le groupe fut un jour mis à la porte il y a huit ans sans tambours ni trompettes. Simple exemple de la bonne gestion des biens publics : à ce jour ce local est toujours vide. Bien évidemment les fidèles se tournèrent vers l’évêque dans la mesure où trois églises de la ville étaient désaffectées. Peine perdue. Exemple unique en France : durant deux années et demie la messe fut dite en centre-ville par tous les temps dehors dans la rue, tous les dimanches. Mgr Bouilleret, un homme au cœur de pierre, n’en avait que faire : l’évêché près de la cathédrale avait été vendu et Monseigneur s’était installé en HLM avec les services diocésains. Il fallut alors se replier en dehors de la ville, assez loin, chez un particulier. Puis il fut trouvé une sorte de grange hideuse. Or après tant de vicissitudes, la Providence récompensa cette pieuse ténacité. Un agent immobilier sympathisant racheta une ancienne caserne vendue dans le cadre de la réduction des forces militaires. En cours de lotissement, il proposa la chapelle à la Fraternité Saint Pie X. L’ensemble est immense, majestueux et grandiose. Il est classé monument historique.
Comme dans beaucoup de villes en France, après le concile Vatican II, les personnes qui, à Amiens, refusaient les modifications du dogme et de la liturgie aboutissant actuellement à la remise en cause de la morale catholique, tentèrent de se rassembler. Comme dans beaucoup d’endroits, des « messes sauvages » furent improvisées dans un salon appartenant à un particulier. Vie de salon, vie de château. Le château fut ensuite un morceau d’une ancienne nef attenante à un couvent spolié sous la Révolution ; lequel appartenait au Conseil Général. Bien que payant une location, le groupe fut un jour mis à la porte il y a huit ans sans tambours ni trompettes. Simple exemple de la bonne gestion des biens publics : à ce jour ce local est toujours vide. Bien évidemment les fidèles se tournèrent vers l’évêque dans la mesure où trois églises de la ville étaient désaffectées. Peine perdue. Exemple unique en France : durant deux années et demie la messe fut dite en centre-ville par tous les temps dehors dans la rue, tous les dimanches. Mgr Bouilleret, un homme au cœur de pierre, n’en avait que faire : l’évêché près de la cathédrale avait été vendu et Monseigneur s’était installé en HLM avec les services diocésains. Il fallut alors se replier en dehors de la ville, assez loin, chez un particulier. Puis il fut trouvé une sorte de grange hideuse. Or après tant de vicissitudes, la Providence récompensa cette pieuse ténacité. Un agent immobilier sympathisant racheta une ancienne caserne vendue dans le cadre de la réduction des forces militaires. En cours de lotissement, il proposa la chapelle à la Fraternité Saint Pie X. L’ensemble est immense, majestueux et grandiose. Il est classé monument historique.
En 1730 l’Ordre de Saint Vincent de Paul (Lazaristes) achetait un terrain dans ce qui était à l’époque un faubourg. La première pierre fut posée en 1736 sous Louis XV. Ce fut le premier Grand Séminaire de la ville et probablement le plus beau de France. La chapelle en était tout à fait remarquable. L’ensemble fut fermé par les révolutionnaires en 1791. L’année suivante les Lazaristes sont expulsés. Le séminaire est transformé en une sorte de maison de retraite pour les vieux prêtres assermentés à la République ; mais aussi en hôpital militaire. Tout est pillé. Après Waterloo en 1815, la place est occupée quelques mois par les Autrichiens ; puis rendue aux Lazaristes sous la Restauration. Les persécutions antichrétiennes de la République maçonnique mettent tout le monde dehors en 1908. Il sera alors installé une caserne sous le vocable de Dejean, nom d’un aide de camp attaché à Napoléon. Des milliers de soldats vont passer par là dans le cadre du service militaire. Pendant la dernière guerre mondiale les Allemands en firent un laboratoire et une prison. Ensuite furent installés dans ce qui était appelé le Quartier Dejean de multiples services afférents à la Défense nationale. À partir de 1966 siège l’État-Major militaire de Picardie. En 1979 s’installe la 8èmedivision d’Infanterie qui sera dissoute en 1993. Arrivèrent ensuite les services de l’équipement sous le majorat de Gilles de Robien. Finalement les bâtiments trouvent preneur il y a trois ans.
La restauration de la chapelle en bien triste état sera très longue. Notamment en raison des multiples usages liés aux vicissitudes du temps ; le dernier étant un carré de détente affecté aux militaires. Elle sera menée par les Bâtiments Historiques dont les exigences sont connues. Le 20 juin 2015, la bénédiction solennelle a été faite par l’abbé Bouchacourt, supérieur du district de France de la Fraternité Saint Pie X, entouré d’une assistance recueillie mais profondément heureuse. Cet endroit chargé d’histoire rassemble désormais les traditionalistes de toutes nuances. Cette chapelle très vaste et le grand bâtiment d’entrée ont été restaurés avec goût. Après plus d’un siècle, cet ensemble retrouve sa destinée liée à la Sainte Messe traditionnelle.
Jean-Pierre Dickès