SOURCE - Riposte Catholique - 16 juin 2015
L’un des traits les plus discutables de la réforme liturgique a été non seulement la définition d’un nouveau missel, mais plus particulièrement l’abandon de l’offertoire, nettement sacrficiel, au profit d’une pure composition à l’égard de laquelle il est possible démettre des réserves.
L’un des traits les plus discutables de la réforme liturgique a été non seulement la définition d’un nouveau missel, mais plus particulièrement l’abandon de l’offertoire, nettement sacrficiel, au profit d’une pure composition à l’égard de laquelle il est possible démettre des réserves.
Certes, il avait été reproché à l’offertoire du rite romain traditionnel de constituer un doublon. Mais une telle objection convient mal à l’esprit liturgique qui, justement, doit nous détacher du rationalisme et des simplifications abusives: les liturgies orientales, faites de répétitions et d’insistances, peuvent en témoigner. Un geste est anticipé par un autre. Par ailleurs, les attaques des liturgistes contre l’offertoire traditionnel ne remontent pas aux années 1960, mais apparaissent bien avant. À cet égard, faut-il rappeler que sous le pontificat de Saint-Pie X, certains rêvaient déjà de remplacer… le canon romain. On rêvait déjà de cette anaphore plus ancienne que le canon romain, ce qui débouchera sur le recours à l’anaphore dite de Saint Hippolyte, considérée comme l’anaphore la plus traditionnelle… Certains liturgistes des années 1950 ont déjà l’offertoire traditionnel en ligne de mire. Précisons également que l’offertoire traditionnel n’est nullement tridentin, mais apparaît dès les 9ème siècle. Il est erroné d’affirmer qu’il résulte de l’époque de la Contre-réforme. Il n’est donc pas tributaire des polémiques avec les protestants.
Le cardinal Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte divin, estime , à son tour, qu’«il serait également souhaitable que s’insère en annexe dans une prochaine édition du Missel [ordinaire] le rite de la pénitence et l’offertoire de l’usus antiquior, afin de souligner que les deux formes liturgiques s’éclairent mutuellement, en continuité et sans opposition». Une telle proposition fait suite à celles de Mgr Rey ou de Mgr Schneider. Elle a été émise dans L’Osservatore romano du 12 juin 2015 et relayée par le site Benoît et moi.
Dans la perspective d’une liturgie plus en phase avec le Mystère qu’elle annonce, de telles suggestions sont bienvenues.